Le référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne tourne au drame. Le visage de Jo Cox est à « la Une » du journal Le Parisien. Cette campagne électorale a pris un tour que ce quotidien qualifie de « terriblement dramatique » après l’agression d’une « violence inouïe » dont la députée travailliste a été victime hier dans une petite ville du Yorkshire, dans le centre du pays. La Grande-Bretagne est « sous le choc », souligne Le Figaro, la campagne pour le référendum a été aussitôt suspendue. « Sous le choc », le Royaume-Uni l’est, en effet, confirme mot pour mot Libération.
Au-delà des circonstances du drame, qui restent encore à éclaircir, certains se demandent quel impact ce meurtre pourrait avoir sur le prochain référendum. Même s’il peut paraître déplacé, comment, en effet, « ne pas s'interroger après ce drame sur la tension des derniers jours que les partisans du Brexit ont entretenue par tous les moyens autour du thème de l'immigration ?, se demande La Charente Libre. La presse populaire a déjà choisi son camp et elle se trompe rarement sur ses intérêts. Elle vote Brexit, souligne ce quotidien de l’Ouest de la France. L'Europe serait-elle un Titanic que les Anglais seraient décidés à quitter. Dans la nuit de jeudi à vendredi prochain à 22 heures, il se pourrait qu'elle rencontre l'iceberg à l'annonce des premiers résultats », prévient La Charente Libre.
Brexit : sanglant amalgame
Et ce quotidien régional n’est pas le seul, ce matin, à pratiquer ce qui pourra passer aux oreilles de nos auditeurs comme une forme d’amalgame. Le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace n’écrit pas autre chose que son confrère charentais en lançant ceci : « Il y a aussi du hooliganisme en politique. La Grande-Bretagne vient d'en faire l'effroyable expérience. Le supporter anti européen qui s'est jeté sur la députée Jo Cox a agi comme un hooligan de Liverpool aurait ciblé un supporter de Nottingham. Mais Jo Cox n'avait rien d'une hooligan. Elle ne se battait pas avec ses poings, mais avec des mots pour maintenir la Grande-Bretagne dans l'Union européenne. Elle l'a payé de sa vie », énonce en toutes lettres Les DNA.
Il faut dire qu’avant-même le meurtre de Jo Cox, l’inquiétude était palpable dans la presse française au sujet du Brexit. Elle transpire déjà dans la presse hebdomadaire, comme nous l’allons voir ici-même dimanche. Elle éclate ce matin à « la Une » de La Croix, qui évoque en manchette les « craintes des Européens », sans, du reste, que le quotidien catholique ne pipe mot du meurtre de Jo Cox.
« L'Europe tue ! », lance L'Union/L'Ardennais, si Jo Cox a « payé de sa vie son engagement étayé par des convictions solides, c'est vraiment désespérant ». Une telle intolérance, qui consiste à éliminer celui qui ne pense pas comme soi, est « terrifiante parce qu'elle met en danger la démocratie et le sens de l'intérêt général », s’alarme ce journal du nord-est du pays.
On le voit, soupire La Presse de la Manche, l'Angleterre n'est pas épargnée par la violence et, en ce qui concerne le référendum, les arguments qui « font mouche » ne sont pas forcément les bons. Comme en France, remarque au passage ce journal, on ne traite pas le problème posé mais une « émotion annexe ». En l'occurrence, l'idée porteuse pour la sortie de l'Europe est la « peur » de la vague migratoire qui pourrait submerger le Royaume-Uni.
Daech : Kalash en stock
Justement, cette histoire à présent, qui ne devrait pas rassurer les Eurosceptiques : on recherche en Méditerranée des navires chargés d’armes pour l’Etat Islamique. C’est Le Figaro qui la raconte. « Six cargos ou porte-conteneurs transportant des armes au profit de Daech en Libye » sont traqués par les services de renseignements européens en mer Méditerranée.
« Ces six navires sont des gros-porteurs pouvant convoyer plus de 10 000 tonnes de marchandises. Il s’agit de deux porte-conteneurs battant pavillon turc et libérien, trois cargos aux couleurs du Panama, de la Bolivie et de la Tanzanie. Enfin, un navire-bétailler est enregistré aux Comores », énumère Le Figaro ». Chacun d’eux « dissimulerait parmi sa cargaison de marchandises » des armes de petit calibre - type fusil d’assaut Kalachnikov. « Ils n’ont pas pu fuir ni par le canal de Suez ni par Gibraltar, nous les aurions repérés, assure une source du Figaro. Ils sont forcément en Méditerranée en train de tourner ».
« Si on les trouve, ils partiront par le fond, assure la source sécuritaire. Les bateaux seront coulés ». Une chose est sûre, affirme Le Figaro : Daech, le destinataire final, « a bénéficié de complicités en Turquie, au départ de ces navires remplis d’armes ».
Pogba : grosse tête et petit bras
Un geste pour conclure. Et quel geste, puisqu’il s’agit du bras d’honneur de Paul Pogba, lancé par le milieu de terrain des Bleus à l’issue de la dernière rencontre de l’équipe de France contre l’Albanie. Même s’il s’en défend, ce « geste qui dérange » était bel et bien d’un bras d’honneur « qui laisse peu de place au doute », admet sans mégoter Le Parisien.
Et justement, puisqu’il s’en défend, puisque, comme le souligne L’Equipe, Paul Pogba s’est lancé dans des explications « alambiquées » en affirmant hier soir que, non, pas du tout, il ne s’agissait pas d’un bras d’honneur, le quotidien sportif français, qui trouve que ces justifications sont « totalement dépourvues de franchise, de lucidité et de regrets », montrent à tout le moins que ce footballeur n’est pas « formidablement doué pour la défense », mais qu’il est en revanche « sous pression ». Et L’Equipe estime qu’il serait temps que Paul Pogba arrête, face à la difficulté et à l’évidence, de « jouer les petits bras ».
Je vous vois sourire. Vous pensez probablement que tout ceci est bien dérisoire… Pas du tout. « Attention, sujet sensible » ! Le bras d’honneur de Pogba met les Bleus « dans l’embarras », prévient Le Figaro ! On le voit, du coup de boule de Zidane au bras d’honneur de Pogba, les footballeurs français ne jouent pas que du pied...