A la Une: Euro, les hooligans attaquent

Ils sont en short, c’est leur point commun, certains lancent des pierres, d’autres des bouteilles de bière. Ils sont en effet à la Une de L’Equipe et du journal Le Parisien Dimanche, qui dénoncent en chœur « la honte » que ces supporters russes et anglais ont jetée sur la compétition sportive hier à Marseille. Cette « guerre anglo-russe » vivement déplorée par Le JDD est un « affront à l’image de la France », s’indigne Le Parisien Dimanche.

Euro : Hollande en short

Cette violence ternit en effet l'Euro de football. Pourrait-elle nuire à François Hollande ? Etant rappelé que le ministre des sports Patrick Kanner a déclaré que le président « pourra […] bénéficier » de cet Euro s’il se passe bien, comment ne pas se demander si ce que Le Parisien Dimanche appelle l’« ultraviolence » des hooligans remonte aujourd’hui, de la Canebière à Marseille au Parc des Princes à Paris, la question ne pourrait pas en effet se poser ?

Avant-même la survenue de ces incidents violents de Marseille, l’hebdomadaire Marianne relevait déjà le risque lié au football pour François Hollande, que le journal dépeint en « président en short dans l’opinion », réduit par exemple à remettre son destin électoral « entre les pieds de millionnaires en crampons » que sont les footballeurs.

Et comme le plus médiatique d’entre eux, le suédois Zlatan Ibrahimovic a dit cette semaine qu’il pouvait, s’il le voulait, rendre le président français populaire, Marianne convoque le général de Gaulle et son célébrissime « Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré » pour résumer le sort de son lointain successeur : « Hollande brisé, Hollande martyrisé, Hollande zlatané » !

Euro : les Français qui gagne

Alors, on ne sait pas si l’équipe de France va triompher sur la pelouse, mais il est des Français qui ont déjà gagné l’Euro. Ce sont ces petites et moyennes entreprises qui ont fourni les organisateurs. Et le magazine Capital présente ces entreprises déjà victorieuses de l’Euro. Voici donc la société familiale Marty Sport, qui a équipé « 45 stades en buts et autres piquets de corners ». Voici l’agence de communication Zebrand, qui a conçu la mascotte « Super Victor », emblème, oh combien décrié de l’Euro. Ou encore Green Cup, qui a augmenté son chiffre d’affaires de 30% grâce à ses gobelets « consignés » recyclables dans lesquels les fans de foot vont se désaltérer durant la compétition. Comme le souligne Capital, ces entreprises vont « faire des envieux ».

Euro : ultra-haute arnaque

Enfin, il y a ceux qui regardent l’Euro à la télévision. Et parmi eux, ceux qui sont tentés par les téléviseurs ultra haute définition. Mais attention, il y a un mais… Il n’est pas rare que les téléspectateurs s’équipent à l’occasion de grands événements sportifs. Pour voir une retransmission en ultra haute définition, il faut s’équiper d’un récepteur de type 4K.

Seulement voilà, s’interroge le magazine 60 millions de consommateurs, « un téléviseur 4K pour l’Euro, à quoi bon ? ». Ce mensuel édité par l’Institut national de la consommation souligne qu’à l’heure du coup d’envoi, les canaux de diffusion de la télévision en direct « ne sont pas encore prêts pour une diffusion massive d’images ultra haute définition. […] Pour l’Euro 2016, seuls huit matchs […] seront diffusés avec cette qualité d’image. Et il s’agira d’une exclusivité réservée aux abonnés d’un seul opérateur, et même seulement aux plus chanceux d’entre eux », déplore 60 millions de consommateurs. Heureusement, il y a RFI, dont les retransmissions sont d’une qualité, par définition, ultra haute…

Brexit : le clash

En tout cas, le coup d’envoi de cet Euro de football a été donné trois semaines à peine avant que les Britanniques décident ou non de rester dans l’Union européenne. A J -11, référendum à hauts risques au Royaume-Uni, cette « coïncidence » de calendrier n’a pas échappée à Courrier international. Et ce même si, sur le terrain, la nation qui a inventé les règles du football ne sera « jamais hors-jeu », admet cet hebdomadaire.

Dans une lettre adressée au journal britannique The Daily Telegraph, treize prix Nobel britanniques ont mis en garde hier contre un Brexit qui mettrait la recherche scientifique du Royaume-Uni « en péril », un nouvel avertissement émis au moment où l’hypothèse d’une sortie de l’Union européenne est donnée largement en tête dans un nouveau sondage.

Mais comme le dit la chanson, les Anglais doivent-ils rester ou doivent-ils partir ? C’est la question posée en anglais dans le texte par L’Express. « Should they stay or should they go ? », lance cet hebdomadaire, et les mélomanes auront reconnu le titre d’un tube du groupe britannique The Clash.

Le clash, justement, c’est ce qu’à Paris comme à Berlin, redoutent nombre de diplomates qui reprochent à Londres cette « folie » qu’est, selon eux, ce référendum. Alors, que va-t-il se passer dans la dernière ligne droite ? Selon L’Express, les partisans du « Brexit » devraient user de leur « prétendue carte maîtresse : l’immigration et le contrôle des frontières ». En conséquence, prévient ce journal, la fin de campagne sera « sale ». D’ici le 23 juin, beaucoup de Britanniques, « sans toujours se l’avouer », continueront de se poser la même question que se posaient leurs parents et grands-parents dans les années 1950. « Vaut-il mieux rester entre soi, ou goûter l’air du large ? ».

Irak : premier cercle de l’enfer

Mossoul, capitale de l’organisation Etat islamique, est aux mains de Daesh depuis deux ans. Un seul mot pour en résumer la vie quotidienne, le mot « enfer ». C’est l’hebdomadaire L’Obs qui s’en est rapproché du premier cercle. Le 10 juin 2014, Mossoul, deuxième ville d’Irak, était prise par Daesh. C’est là que le chef de cette organisation, Abou Bakr al-Baghdadi, a proclamé son « califat de la terreur », rappelle d’une formule ce journal. Deux ans plus tard, Mossoul est une « nasse » et rares sont ceux qui parviennent à en sortir, car, pour ses habitants, la ville est devenue une « vaste prison ». Selon des témoignages recueillis par L’Obs, qui s’est donc approché aussi près que possible de Mossoul, le système répressif régnant sur place s’apparente à une « machine devenue folle ».

Selon L’Obs, « la plupart des établissements scolaires sont fermés » à Mossoul, les parents refusant d’y envoyer leurs enfants « par peur de les voir endoctrinés, mais aussi enrôlés dans la milice ». Et, selon un témoin cité par l’hebdomadaire, en cours de maths, le signe « plus » a été supprimé « parce que c’est une croix » et remplacé par la conjonction « wa », qui signifie « et ». A en croire L’Obs, à Mossoul, dorénavant, on ne demande plus combien font « 2 plus 2 », mais combien font « 2 et 2 », et le résultat est « Inchallah 4 », car en ce bas monde, il ne saurait y avoir de résultats définitif, parce qu’il n’y a de certitude que « divine ».

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