Vincent Geisser, chercheur au CNRS: Ennahda «s'éloigne des autres partis islamistes»

Le nouveau visage d'« Ennahda » ? Le dixième congrès du parti islamiste tunisien s'est ouvert ce vendredi 20 mai dans l'après-midi, avec comme principale réforme annoncée, la séparation entre ses activités politiques et ses activités de prédication. En somme, c'est la fin d'Ennahda comme mouvement et son affirmation en tant que parti comme les autres. Une étape majeure dans l'histoire de la formation qui veut à tout prix changer son image et élargir sa base. Mais pour Vincent Geisser, chercheur au CNRS, ce n'est pas la fin des contradictions pour la formation islamiste qui après des décennies dans l'opposition prend part depuis 2014 au gouvernement dominé par Nidaa Tounes.

« D'une certaine manière, il tourne la page de l'islam politique classique, il s'éloigne des autres partis islamistes, mais il subsiste cependant une certaine ambivalence. Ce n'est pas tant du point de vue de l'islam politique, je dirais que de ce point de vue là, il apparait de plus en plus comme un parti réformiste. Il a fait sa mue, il a fait sa réforme, il a fait son Vatican 2 de l'islam politique, mais en revanche il n'a pas complètement rompu avec la tentation d'être un parti dominant, qui est génomique, et un parti état. »

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