Dans les milieux d’affaires, les «pour» et les «contre» essaient de faire progresser leur cause. Ainsi, plus de 300 chefs d'entreprises britanniques ont publié ce week-end une lettre ouverte dans le Daily Telegraph appelant à la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Ras-le-bol de la bureaucratie européenne. Elle est « étouffante », expliquent en substance ces patrons, sans vraiment développer leurs arguments. Une paperasserie qui leur fait perdre de la compétitivité. Hors de l'Union européenne, les entreprises se développeront plus vite et créeront davantage d'emplois, écrivent encore les signataires, dirigeants de petites et moyennes entreprises pour l'essentiel.
Ce redéploiement de l'économie britannique vers les pays à forte croissance du Commonwealth notamment, c'est justement l'un des arguments majeurs des pro-Brexit. Un argument qui semble faire mouche. Selon un sondage de la Chambre de commerce britannique au mois d'avril, 37% des entreprises soutiennent le Brexit. Elles n'étaient que 30% en janvier et en février.
Les grandes entreprises et le monde de la finance souhaitent, en revanche, que le Royaume-Uni reste au sein de l'Union européenne.
Les grands patrons, les banquiers et les financiers ne le disent toutefois pas ouvertement. Outre-Manche, le monde de la finance n'est très populaire. Une campagne contre le Brexit émanant de la City risquerait d'être contre-productive.
Rares sont les grandes entreprises à s'être engagées. On peut citer HSBC ou bien encore Finsbury, société de relations publiques. Autre exemple : Ryanair. La compagnie aérienne irlandaise menace de réduire ses investissements en cas de Brexit. Elle n'ouvrirait pas son nouveau centre de formation, ce qui veut dire 450 emplois qui ne seront pas créés sinon, ce sont des lobbies et bien sûr le gouvernement britannique qui mènent la campagne du non.
Selon eux, le PIB du Royaume chuterait. Concrètement pour chaque Britannique, cela voudrait dire une perte de revenus d'environ 5 000 euros par an d'ici 2020.
Les mises en garde économiques se multiplient aussi du côté des grandes institutions.
La Bourse de Londres et la Banque d'Angleterre agitent le spectre d'une récession. Le FMI aussi a tiré la sonnette d'alarme confirmant ce scénario. Le PIB baisserait de 1,5 à 9,5%, anticipe l'institution. Londres devrait également renégocier ses partenariats commerciaux avec ses anciens alliés européens mais aussi avec tous les pays qui ont des accords avec l'UE.
Des changements déstabilisants, longs et compliqués à mettre en œuvre qui auront forcément des conséquences sur les marchés, a insisté Christine Lagarde. Selon elle, le Brexit serait préjudiciable pour le Royaume-Uni, mais aussi pour le monde entier. Une analyse que partage l'OCDE qui prévoit, elle, un "choc économique majeur" pour le Royaume-Uni et le reste de la planète.
En attendant, face à toutes ces incertitudes, l'économie du Royaume tourne déjà au ralenti. Les investisseurs et les entreprises attendent avant de prendre de grandes décisions.