Le «fétichisme de la machine» rend difficile la critique des techniques : c’est la thèse que défend François Jarrige dans Technocritiques, ouvrage initialement paru en 2014, et qui a récemment fait objet d’une réédition.
Depuis la Révolution industrielle, la critique des «trajectoires techniques» a été assimilée à une lutte contre le progrès. Par un travail de contextualisation des discours sceptiques, François Jarrige propose de comprendre ceux qui contestent les «enthousiasmes technologiques» de leur époque. En retraçant l’histoire des technocritiques depuis le début de l’industrialisation, l’historien espère ainsi «sauver ces acteurs et ces positions de l’immense condescendance de la postérité», selon une formule empruntée à Edward Palmer Thompson.