Aujourd’hui vendredi 13 mai, cela fera ce soir six mois pile que le commando piloté par Abaaoud entrait en action au Stade de France, au Bataclan comme dans plusieurs quartiers de Paris, pour perpétrer le plus grave attentat terroriste jamais commis dans le pays. Cent-trente morts et six mois plus tard, un voile de plus se lève ce matin sur la traque pour le mettre hors d’état de nuire. En vain…
Selon le journal « Le Parisien », c’est pour « éliminer » Abaaoud que François Hollande a engagé la France dans des frappes en Syrie « en septembre » 2015. Ce quotidien révèle aussi que la DGSE, c’est-à-dire les services secrets extérieurs français, a « mené un raid à Athènes pour tenter de le capturer en janvier 2015 ». Et « Le Parisien » affirme encore « en Une » que ce terroriste était « pisté » par les services de renseignement européens, « appuyés par la CIA et le Mossad ». Reprenons.
En septembre 2015, donc, soit deux mois avant les attentats de Paris, l’armée française, au nom de la « légitime défense », a bombardé le « repaire » d’Abaaoud à Deir ez-Zor sur l’Euphrate en Syrie, ainsi que Raqqa, « son port d’attache », énonce notre confrère. Car en août, le président français avait été informé des « desseins » d’Abaaoud par ses ministres de l’Intérieur et de la Défense. Ce premier bombardement en Syrie constituait alors un apparent changement de stratégie car le ministre des affaires étrangères d’alors, Laurent Fabius, tenait que frapper en Syrie revenait à « remettre en selle le régime honni d’Assad », rappelle Le Parisien.
Qui affirme aussi qu’en 2014 déjà, le terroriste avait tenté de traverser la frontière bulgare en se jetant « dans une rivière », mais que cette tentative a échoué car les Bulgares avaient « lâché de l’eau », dit à son interlocuteur un terroriste placé sur écoute et cité par le quotidien français. Lequel croit savoir encore qu’Abaaoud avait même « imaginé faire venir une call-girl pour jouer les faux touristes à l’aéroport et ainsi duper les contrôles » en se fondant dans la « masse des touristes », sans préciser de quel aéroport il est ici question. Et qu’il a été « manqué de peu à Athènes » en janvier 2015 par une « équipe » de la DGSE. Le journal évoque enfin l’existence d’un « sous-groupe » formé par les différents services secrets traquant Abaaoud et qui est baptisé « JIT Levant ».
Autant d’efforts qui sont restés vains. Comme le remarque « Le Parisien », ce qui est « rassurant », est qu’Abaaoud « était repéré ». Ce qui est « inquiétant » est qu’il est apparu « comme par magie » à la tête des commandos de Paris sans qu’on ait pu « l’empêcher » d’agir...
Brésil : Dilma la chute
Au Brésil, c’est la chute pour Dilma Roussef. La présidente brésilienne a donc été suspendue de ses fonctions, en attendant son procès. Et la Chambre haute a « 180 jours maximum pour se demander si elle a, oui ou non, commis un « crime de responsabilité » en maquillant les comptes de l’État à l’aide de prêts de banques publiques », modère « Le Figaro ». Dans les faits, Dilma Rousseff est d’ores et déjà « remplacée » à la tête de l’État par Michel Temer, complète ce quotidien conservateur en évoquant la « sortie de scène » de la présidente brésilienne.
Sortie de scène de la « probable future ex-cheffe de l’Etat », confirme aussi Libération. Ce journal de gauche évoque certes le scandale Petrobras qui a entrainé la chute de Dilma Rousseff, mais pas que… Car même si tout avait bien commencé pour cette « ex-guerillera », elle n’était pas une « politique » et pour un politologue interrogé par Libé, « ça ne pouvait pas marcher ».
Et Libération de se lamenter, car, selon ce journal, il y a une « injustice » dans l'éviction « humiliante » de Dilma Rousseff, que ce quotidien de gauche présente comme une « victime ». Et cette injustice réside dans le fait que ses adversaires « traînent probablement bien plus de casseroles à leurs basques que le Parti des travailleurs » de la présidente suspendue et de son prédécesseur Lula. En tout cas, cette mise à l’écart de la présidente brésilienne « marque un peu plus l’échec des différentes expériences socialistes » en Amérique latine, soupire Libé « en Une ». Et pourtant « les leaders de gauche au pouvoir au Brésil, en Uruguay, au Chili ou au Venezuela ont fait sortir de la misère des millions de Sud-Américains jusque-là tenus à l’écart du développement », soupire Libération.
Loi travail : passage en force
En France, comme prévu, la motion de censure de la droite s’est soldée par un échec. Et aussitôt, des foules d’opposants à la réforme du code du travail votée ainsi à la hussarde par l’Assemblée nationale ont pris d’assaut la rue à Paris comme dans d’autres villes de France. Ce qui fait dire au journal « Le Figaro » qu’après le 49-3, c’est maintenant la « contagion du désordre » qui « prend de l’ampleur ».
Le quotidien estime que François Hollande est « privé de majorité et confronté à une paralysie de fait du pays », qu’il est condamné à faire du « surplace » pendant encore un an, qu’il existe une façon de « sortir de l'ornière, qui s'appelle... la dissolution. Elle est prévue par la Constitution. Mais elle suppose que l'on mette au-dessus de tout l'intérêt du pays... », énonce le journal.
Pour « L'Humanité », les promoteurs et défenseurs acharnés du projet de loi travail ne sont cependant « pas quittes » avec le mécontentement qui sourd de tout le pays. La colère sociale, qui cherche à s'inscrire dans la durée, aura encore ses relais de gauche au Sénat d'ici quelques semaines. Et trouve le quotidien communiste trouve que ce texte finit par ressembler à un « cercueil politique ». Et l'énergie mise à le faire passer, à « celle du désespoir ».
Enfin pour « Les Echos » les syndicats contestataires doivent « mettre un terme à un mouvement qui aura échoué à obtenir le retrait d'une réforme ». Dans une stratégie jusqu'au-boutiste, la CGT entend mobiliser les dockers, routiers et autres cheminots pour multiplier les blocages. Un aveu de faiblesse. Et une fuite en avant dangereuse. « Il faut savoir finir une grève », enjoint le quotidien économique français. Et savoir aussi terminer une revue de presse.