A la Une: suite des ennuis judiciaires de Moïse Katumbi

Le principal opposant de RDC a été entendu par les juges hier à Lubumbashi. Il est accusé de recrutement de mercenaires étrangers. Un « faux-procès » de la part du pouvoir, affirme-t-il. En tout cas, pointe Afrikarabia, « ses ennuis ne font que commencer avec la justice congolaise. L’audition de lundi a simplement été suspendue et reportée à demain mercredi. »

Afrikarabia estime que « l’acharnement policier et judiciaire contre Katumbi cherche assurément à écarter un concurrent sérieux en cas d’élection présidentielle. L’affaire des mercenaires pourrait avoir été montée pour rendre inéligible le candidat Katumbi. Katumbi qui dérange. " Isoler " et " neutraliser " le candidat Katumbi semble être devenu la priorité du pouvoir. »

Alors, « le calvaire ne fait-il que commencer ? », s’interroge en écho le site Guinée Conakry Infos. « Il ne faut pas se leurrer, répond-il, Katumbi sera poursuivi, malmené, sous une forme ou une autre, pour le fatiguer, en vue de le décourager ou le dissuader… Si hier, il a pu regagner " tranquilou " sa résidence, il est à redouter que ses adversaires ne soient pas aussi cléments ces prochains jours. Celui que certains avaient cru un temps être le dauphin de Kabila est-il subitement devenu le démon ? Le jeu va se corser et ses milliers de militants devraient s’attendre à bien d’autres grenades lacrymogènes. »

Le chat et la souris…

« Kabila franchira-t-il le Rubicon ? », se demande aussi Le Pays au Burkina. « L’affaire Katumbi, comme il convient de l’appeler désormais, n’est ni plus ni moins qu’une " manœuvre d’intimidation et un acharnement judiciaire motivés par des considérations politiques ", pour reprendre les termes de Human Rights Watch. Car tant que l’homme faisait l’affaire du pouvoir congolais, il n’y avait rien à redire, quelles qu’aient été les casseroles qu’il traînait. Et c’est peu dire. Mais il a fallu seulement que l’ex-gouverneur manifeste son intention de briguer la magistrature suprême pour que Kabila et ses sbires, visiblement en manque d’inspiration, commencent à crier haro sur le baudet. C’est du déjà vu en Afrique. »

Pour L’Observateur Paalga, toujours à Ouaga, « les choses se passent en fait comme si les " bourreaux " de l’homme politique katangais le laissaient mijoter dans son propre jus en attendant de le cuire à point. Un peu comme cette manie qu’a le chat de s’amuser avec sa proie entre ses griffes, lui laissant quelques lueurs d’espoir d’évasion avant de la croquer. Tout porte à croire, poursuit L’Observateur Paalga, que Mobutu light tient coûte que coûte à mettre hors-jeu le président du Tout-Puissant Mazembé. En effet, Kinshasa prétend avoir des preuves solides et accablantes contre son ancien allié qu’il compte jouer comme dernière carte afin de l’écarter définitivement de la course au palais de la Nation. Si tel est le cas, on se demande bien comment Moïse Katumbi pourrait s’en sortir. »

Encore un témoin qui se découvre…

A la Une également, les Gbagbo à la barre… C’est ce que relève le site guinéen Ledjely.com : « Hasard du calendrier, hier lundi aura été synonyme de procès pour le couple Gbagbo, relate-t-il. Poursuivis dans le cadre de la même crise postélectorale de 2010-2011 et inculpés du même chef d’accusation de crimes contre l’humanité, M. et Mme Gbagbo, bien qu’étant à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, étaient tous les deux à la barre hier. (…) Pour ce qui est de Simone Gbagbo, l’audience de comparution d’hier était davantage formelle, les véritables débats n’étant annoncés qu’à compter du 31 mai prochain. Pendant ce temps, à La Haye, au procès de Laurent Gbagbo, le premier passage du sixième témoin de l’accusation se sera traduit par un insoutenable retour au cœur des horreurs de la crise post-électorale de 2011. »

Un témoin dont la voix a été brouillée et le visage déformé afin de préserver son anonymat. Mais l’homme se serait trahi, affirme L’Intelligent à Abidjan, en faisant état de sa profession et du lieu où il exerçait. « Son image a aussitôt été répandue sur les réseaux sociaux. Il n’empêche, relève le quotidien abidjanais, ce sixième témoin dans le procès couplé Gbagbo-Blé Goudé a fait de graves révélations sur des crimes commis par des milices proches de l’ex-président ivoirien et du présumé chef de l’ex-galaxie patriotique. »

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