En Europe, les fermetures d’aciéries et les licenciements se multiplient. La faute à l’acier chinois à bas coût. La Chine est, de loin, le plus gros producteur mondial d’acier. Depuis 25 ans, Pékin a multiplié par douze, sa production d'acier, pour répondre aux besoins d'infrastructures et de logements du pays.
Maintenant que l’économie chinoise ralentit, la demande a chuté et les producteurs chinois se retrouvent avec des surcapacités qui se chiffrent en centaines de millions de tonnes par an.
Pour ne pas fermer d’usines et conserver leurs parts de marché, les producteurs chinois ont préféré baisser les prix et ont inondé le marché mondial de leurs surplus. Résultat, les prix mondiaux ont plongé. Ils sont passés de 1113 dollars par tonne en 2008, à seulement 320 dollars en 2016.
L'Europe a bien essayé de se défendre en augmentant de 13% les tarifs douaniers. Mais pas autant, que les États-Unis qui ont imposé des droits de douane de 265% sur certaines catégories d'acier chinois.
Résultat, l'Europe est, aujourd’hui, démunie face au dumping chinois. Dernière victime en date : le Royaume-Uni. Des milliers d'emplois devraient encore être supprimés par Tata Steel qui veut fermer les dernières aciéries britanniques.
Une crise qui pourrait, encore, s'aggraver, selon le patron du groupe américain Us Steel, si les Européens accordent le statut d'économie de marché à Pékin d'ici la fin de l'année. Ce statut juridique à l'Organisation mondiale du commerce va rendre, en effet, plus difficiles les procédures anti-dumping contre la Chine.