Le marché des sous-marins propulsé par les tensions internationales

Le marché des sous-marins est en pleine expansion à cause des tensions grandissantes entre grandes puissances. La France avec son champion national, DCNS, est bien placée pour décrocher de nouveaux contrats.

 

On pensait le sous-marin dormant au fonds des océans, sortant des profondeurs dans les seuls livres d'histoire et bien sûr dans les films d'espionnage. Voilà qu'il refait surface sur toutes les mers du globe. Avec le regain de tension provoqué essentiellement par la Chine et la Russie la flotte des sous-marins est à nouveau en train d'augmenter ; c'est une première depuis la fin de la guerre froide. Et cela ne fait que commencer. Le marché estimé à 12 milliards de dollars, il y a trois ans, devrait tripler d'ici 2024. Dans cette nouvelle bataille navale, la France marque régulièrement des points. Elle a livré des sous-marins à la Malaisie, plus récemment au Brésil, elle est en lice pour le méga appel d'offres australien pour le renouvellement d'une douzaine de bâtiments. Enfin, sa candidature ainsi que celle de l'Allemagne, ont été retenues par la Norvège pour la livraison d'une demi-douzaine de submersibles a-t-on appris ces derniers jours.

Quels sont les principaux constructeurs ?

L'Allemand Thyssen Krupp Marine System, est le plus performant pour les sous-marins conventionnels. Le Français, DCNS, l'héritier des premiers arsenaux militaires créés en 1631, fait fureur avec le Scorpène. Un sous-marin conventionnel que l'acquéreur peut éventuellement modifier avec un système à propulsion nucléaire développé localement. Exporter des sous-marins avec des têtes nucléaires est en revanche impossible en raison des traités sur la non-prolifération. Enfin les Japonais Mitsubishi et Kawasaki Heavy Industries sont de redoutables concurrents ; ils sont en train d'unir leurs forces pour présenter en Australie une offre plus musclée. Ces trois grandes entreprises sont en lice en Australie. Enfin la Russie est un autre acteur clé du marché, souvent privilégié par ses amis du moment, comme le Vietnam ou l'Iran.

L’Asie est le marché est le plus porteur


C'est en Europe que les pays possédant une flotte de sous-marin sont les plus nombreux, mais en nombre de bâtiments à l'eau, l'Asie sera dans les prochaines années, la région qui en concentrera le plus. Les ambitions maritimes de Pékin inquiètent ses voisins et les poussent à s'équiper au plus vite. Le Vietnam a récemment acheté son premier submersible. Aux Philippines, le gouvernement de plus en plus effrayé par les incursions chinoises réfléchit lui aussi à l'acquisition d'un premier sous-marin. Enfin, outre l'Australie, l'Indonésie, Singapour et la Corée du Sud sont en train de faire leurs emplettes pour élargir leur flotte.

On connaitra en juin prochain les deux finalistes du méga contrat australien.

La décision finale sera prise plus tard. Ces sous-marins sont des instruments de puissance. Leur acquisition est donc généralement soumise à un débat puis à un vote parlementaire. Etant donné les sommes en jeu, dans ce cas le contrat représente une enveloppe de 50 milliards de dollars américains, les constructeurs doivent non seulement présenter la meilleure offre technologique, mais aussi les prix les plus serrés.

Etant donné l'usage militaire de ces sous-marins, les intérêts des États alliés et parfois partie prenante indirecte du contrat entrent aussi en ligne de compte. Les États-Unis n'exportent pas de sous-marin, mais ils vendent le système d'armement qui équipera la flotte australienne, et à ce titre ils pourraient aussi mettre leur grain de sel dans le choix du constructeur.

 

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