Le nouveau président béninois Patrice Talon va prêter serment ce mercredi. Et tout le monde au Bénin se pose cette question : va-t-il rencontrer son prédécesseur Boni Yayi ? On sait que les deux hommes ne s’apprécient guère…
Réponse de La Nouvelle Tribune : « si on s’en tient au programme de passation de charges, les deux hommes doivent se voir à la Marina (le palais présidentiel) à huit heures avant que Patrice Talon ne prête serment à Porto-Novo. Mais cette rencontre risque de ne jamais se tenir. Et pour cause, pointe le quotidien béninois, le président entrant Patrice Talon affiche une grande réticence face à cette entrevue. Selon ses proches, rien ne l’oblige à y participer. Certains juristes proches du président affirment que cette rencontre n’est pas constitutionnelle. Le tête-à-tête, disent-ils, pourrait se tenir une fois que le nouveau président aura prêté serment et qu’il entrera dans ses attributs de président de la République. »
« D’abord alliés et amis, Boni Yayi et Patrice Talon sont devenus ennemis jurés pour une sombre et non moins rocambolesque histoire de tentative d’empoisonnement, rappelle L’Observateur Paalga. Et les choses se sont envenimées au point que le désormais ex-locataire du palais de la Marina avait laissé entendre que, lui vivant, Patrice Talon ne serait jamais président. C’était sans compter avec les Béninois dont on connaît la maturité politique ; des Béninois qui, en plaçant leur confiance en la personne de Talon, ont voulu sanctionner le président sortant et son Premier ministre parachuté de Paris. »
Enterrer la hache de guerre ?
Alors, le désormais président « Patrice Talon saura-t-il faire la part des choses ? », s’interroge Le Pays, toujours au Burkina. « Boni Yayi ambitionne d’occuper le fauteuil de Secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des changements climatiques. Mais, aura-t-il l’approbation de Talon dont il aura tout fait pour barrer l’accession à la magistrature suprême ? Il faut espérer, estime Le Pays, que Talon prenne de la hauteur pour permettre à Boni Yayi de continuer d’être utile à son pays et partant au monde. D’abord, parce qu’il le mérite. Car, il s’est montré bon démocrate en résistant au virus des tripatouillages constitutionnels pour s’accrocher à vie au pouvoir et quoi qu’on dise, c’est sous sa houlette que le pari d’une élection propre a été réussi. Ensuite, parce que c’est une tradition au Bénin que les anciens chefs d’Etat puissent vivre tranquillement après leur passage au sommet de l’Etat. Enfin, estime encoreLe Pays, parce qu’il y va de l’intérêt de Talon lui-même de ne pas traîner un poids mort sur la conscience, mais plutôt de se concentrer sur les immenses défis qui l’attendent. »
Alors, les deux hommes vont-ils se rencontrer ce mercredi et vont-ils enterrer la hache de guerre ? Réponse dans les heures qui viennent…
Deux cas préoccupants…
A la Une également, « deux cas préoccupants » : c’est la formule utilisée par le site d’information Guinée Conakry Infos à propos de Jacob Zuma et de William Ruto… « Jacob Zuma restera bien à son poste de président de la république sud-africaine, malgré les effluves nauséabonds du scandale du financement de sa résidence privée de Nkandla qui recouvrent son fauteuil. Ainsi en a décidé l’Assemblée nationale, où son parti l’ANC, détient une confortable majorité. William Ruto, le vice-président du Kenya, retournera lui aussi à ses fonctions, en dépit des accusations de meurtres, persécutions et déportations qui pesaient sur lui depuis 2007, suite à la réélection controversée du président Mwai Kibaki. Deux cas moralement préoccupants, donc, lance Guinée Conakry Infos. Ce qui désole dans ces deux cas, c’est ce sentiment de gâchis moral, de vacuité éthique, car de toutes les façons, estime le site guinéen, chacun voit bien que la justice y perd son âme. »
Le site d’information Ledjely.com, toujours en Guinée, s’intéresse tout particulièrement au cas du président sud-africain : attention, prévient-il, « Jacob Zuma devrait bien se garder de tout triomphalisme. Car il n’a aucune gloire à tirer d’un sauvetage qu’il ne doit qu’à la fidélité objective que lui témoigne encore son parti. Autrement, au regard des scandales à répétitions qu’il draine dans son sillage et de l’arrogance qui caractérise sa gouvernance, sa destitution aurait été amplement méritée. En sorte qu’il reste, conclutLedjely, un président n’ayant plus aucune réputation et à l’image plus qu’écornée. »