A la Une: les 100 jours au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré

Les trois premiers mois de gouvernance du président burkinabé ont d’abord été marqués par l’attentat du 15 janvier dernier à Ouagadougou. « Pour un baptême de feu, c’en fut un, s’exclame L’Observateur Paalga. Quand bien même la menace terroriste était un peu palpable, le président du Faso et ses hommes n’imaginaient pas pire début de mandat. L’attaque djihadiste a sans doute obligé le nouveau locataire de Kosyam à voir l’ordre de ses priorités. Et c’est pour cela, estime le journal, qu’on n’a pas enregistré d’actions fortes susceptibles de marquer les esprits. Si on excepte, en effet, les mesures sociales dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau potable et dans une certaine mesure le nouveau statut de la magistrature, on n’a pas encore vu grand-chose. Il faut surtout craindre que le marathon social se soit essoufflé, comme si les leaders actuels avaient mis toute leur énergie à faire tomber Blaise au point qu’il ne leur resterait plus de jus pour gouverner. »

Mi-figue, mi-raisin…

Pour Le Pays, toujours à Ouaga, « le peuple attend toujours le régime Roch dont le bilan est mi-figue, mi-raisin. Mi-figue, mi-raisin, puisque nombreux sont ceux qui reprochent au gouvernement de Paul Kaba Thiéba sa nonchalance. Sont de ceux-là les syndicats et la société civile qui estiment que le gouvernement gagnerait à se ressaisir pendant qu’il est encore temps. Car les lignes ne bougent pas et la relance de l’économie se fait toujours attendre. La dette intérieure est loin d’être apurée (…). Et comme pour ne rien arranger, constate encore Le Pays, nombreux sont les commerçants dont les marchandises restent bloquées en douane, qui ne savent plus désormais à quel gabelou se vouer. A cela s’ajoute la question de l’incivisme devenu presque légal aux pays des Hommes intègres où même le policier ou le gendarme ne fait plus peur à un 'brûleur' de feux tricolores ou tout autre contrebandier. Ce sont là autant de chantiers sur lesquels le gouvernement se fait attendre alors que les besoins sont pressants. »

Pour le site d’information guinéen Ledjely.com, Roch Marc Christian Kaboré a encore fort à faire, notamment sur le plan économique… « Il est vrai que l’économie du pays, dans son ensemble ne ressent pas encore la transition opérée, affirme Ledjely. Tout au contraire, les choses demeurent toujours bloquées et pour ceux en particulier qui se sont battus pour l’avènement d’un nouveau régime, on n’est pas loin de la désillusion et du désenchantement. Leur désespoir se justifiant par ailleurs par l’attitude dont fait montre le nouveau président vis-à-vis de la Côte d’Ivoire voisine, estime encore le site guinéen. En effet, aussi bien au sujet du cas Blaise Compaoré qu’en ce qui concerne les écoutes téléphoniques de Guillaume Soro, Roch Marc Christian Kaboré fait valoir une realpolitik qui laisse croire qu’il n’est pas si différent des autres dirigeants africains. En sorte qu’avec lui, le devoir de justice pourrait être sacrifié au profit du réalisme diplomatique. Une posture qui n’est pas particulièrement rassurante. »

Khalid al-Barnawi arrêté !

A la Une également, l’arrestation au Nigeria de Khalid al-Barnawi, le chef du groupe islamiste, Ansaru, dissident de Boko Haram et lié à al-Qaïda au Maghreb islamique.
« Une épine terroriste de moins », s’exclame Aujourd’hui. « Même si Ansaru n’est pas BokoHaram et que sa force de nuisance est moindre, ce mouvement n’en demeure pas moins nuisible au Nigéria. Qu’il soit décapité est une bonne chose, non seulement pour le pays, mais aussi, pour l’ardoise du président nigérian qui engrange d’assez bons acquis dans ce combat qu’il a déclaré au terrorisme. »

C’est le résultat de la méthode Bouari, estime pour sa part le site Guinée Conakry Infos: « les nouvelles autorités nigérianes, sous la houlette du président, ont en effet procédé à des changements de personnels, pour nommer des chefs militaires aguerris, consciencieux, à la différence des soldats corrompus qui opéraient autrefois, en parfaite complicité avec les miliciens djihadistes d’Aboubakar Shekau. L’arrestation de Khalid al-Barnawi montre effectivement que la méthode Buhari, lente à produire des résultats au départ, parce que préoccupée à mettre en place le réseau indispensable pour cerner les mouvements et les filières islamistes, la méthode Bouari, donc, est désormais bien outillée avec un maillage humain capable de tisser comme une araignée des toiles dans lesquelles terroristes tomberont un à un, voire par grappes. »

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