Les talibans : c’est le dossier que nous propose Libération ce matin, après le terrible attentat de Lahore dimanche dernier au Pakistan, revendiqué par les talibans pakistanais. Un attentat qui « met en lumière les divisions entre factions talibanes, qui doivent aussi composer avec l’essor de l’Etat islamique. »
Alors, « avant la montée en puissance de l’organisation Etat islamique, à partir de 2013, les talibans afghans et pakistanais faisaient l’essentiel de l’actualité du terrorisme, rappelle le journal. Les massacres, les attentats et les destructions du patrimoine culturel perpétrés par l’organisation que dirige Abou Bakr al-Baghdadi ont, depuis, fait passer au second plan les ignominies des “étudiants en religion” dans une région, les montagnes de l’Hindu Kush, qui fut pourtant, à partir des années 80, à la fois le berceau du djihadisme contemporain, le refuge d’Al-Qaeda, matrice du nouveau califat avant que celui-ci prenne son envol, et se pose en rival jusqu’à marginaliser le groupe d’Oussama ben Laden. »
Où en sont aujourd’hui les talibans ? « Même si les passerelles sont nombreuses entre les talibans afghans et pakistanais, établis le long d’une frontière commune longue de 2 640 km et partageant nombre de liens familiaux, tribaux, historiques, religieux, ceux-ci ont des objectifs bien différents, constate Libération. Les talibans afghans veulent recouvrer le pouvoir qu’ils ont perdu à l’hiver 2001 lorsque l’Alliance du Nord, une coalition de partis anti-talibans, a pu reprendre Kaboul grâce à l’appui de l’aviation américaine. Ce qu’ils demandent, c’est le retrait des dernières forces étrangères, des changements constitutionnels établissant la prééminence de la charia et la libération de prisonniers. […] Les talibans pakistanais, eux, poursuit Libération, ne sont pas encore dans une logique de prise de pouvoir. Ils cherchent à desserrer l’étau de l’armée pakistanaise sur les zones tribales par une politique de terreur systématique visant à la fois les institutions, la société civile et les minorités religieuses, comme les chrétiens. »On l’a vu avec l’attentat de Lahore.
Enfin pour ce qui est de Daech, « les sympathisants de l’organisation Etat islamique font une percée dans certaines provinces du nord-est de l’Afghanistan, comme le Nangarhâr, pointe Libération. Selon un rapport d’experts de l’ONU publié en septembre, citant des estimations des forces de sécurité afghanes, environ 10 % des membres de l’insurrection active dominée par les talibans sont des sympathisants de l’EI. »
Les Molenbeek français
Autre coup de projecteur, celui du Figaro sur les « Molenbeek français ». Du nom de ce quartier de Bruxelles, où habitaient la plupart des terroristes responsables des attentats de Paris et Bruxelles.
« Notre pays a le don de se perdre dans de vaines polémiques, estime le quotidien d’opposition. Ainsi les propos du ministre de la Ville, Patrick Kanner, affirmant, dimanche, qu’une “centaine de quartiers en France” présentaient “des similitudes potentielles avec Molenbee”, ont-ils déplu à certains. De droite comme de gauche, sur l’air du “pas d’amalgam”. Le constat dressé par Patrick Kanner a pourtant le mérite de la lucidité, estime Le Figaro. Dans de nombreuses cités, l’islam radical a prospéré sur un terreau favorable : forte délinquance, trafic de drogue, immigration incontrôlée, école dépassée… Sans oublier la complaisance des élus qui ont acheté la paix sociale en laissant le communautarisme s’installer. »
Alors, exemple de ces Molenbeek français : le quartier du Mas de Mingue à Nîmes, dans le sud de la France. « Depuis 2011, la cité gardoise a vu entre 30 et 50 jeunes partir pour la Syrie ou l’Irak, pointe Le Figaro. […] Dans ce quartier du Mas de Mingue, vit une forte population d’origine maghrébine et le chômage y atteint des taux importants. […] Ici comme ailleurs, les représentants officiels de l’islam sont dépassés par les événements, parce que la radicalisation ne se fait pas dans les mosquées, où les prêches sont sous la surveillance des grandes oreilles de la police. Récemment, deux sœurs de 18 et 13 ans auraient quitté Nîmes pour la Syrie. Leur famille n’avait rien perçu chez elles. La radicalisation a été très rapide. Et, dans cette période post-attentats, le mot d’ordre qui leur est donné par les recruteurs est “discrétion”. »
Commentaire du Figaro : « Tolérance zéro contre la délinquance, répression du commerce des stupéfiants, expulsion des immigrés clandestins, fermeture des mosquées salafistes… Dans ces quartiers, la France, comme la Belgique, a une guerre de retard. Elle ne la gagnera pas en débloquant plus de moyens, mais en ayant le courage de prendre enfin les bonnes décisions. »
Un salaire qui fait débat…
A la Une également, le salaire de Carlos Tavares, le patron de PSA Peugeot Citroën… Un salaire qui a doublé de 2014 à 2015 pour atteindre 5,6 millions d’euros.
« Dans un pays abonné au chômage et aux Restos du cœur, il y a des chiffres qui peuvent faire mal, s’exclame L’Alsace. Ils témoignent du fossé grandissant entre une minorité clinquante et le monde laborieux des salariés ou de ceux qui aimeraient l’être. L’énormité du salaire de M. Tavares est quasiment inconcevable, avec ses 14 000 euros par jour. Après ça, allez expliquer aux Français qu’il leur faut se serrer un peu plus la ceinture pour permettre aux patrons de relancer la mécanique économique. Il n’y a pas pire message, même si beaucoup de chefs d’entreprise sont très loin du mirobolant patron de PSA. »
« Le XXIe siècle est celui des plus grandes inégalités, renchérit La Charente Libre. Pendant que 1 % de la population empile les dividendes, l’humanité se partage les restes. Personne ne sait où mène ce système. Aux Etats-Unis, précurseurs dans beaucoup de domaines, certains y voient l’origine du phénomène Trump. Au bout du compte, on finit par écouter les bobards d’un milliardaire véreux et prendre en détestation les plus pauvres. »
La Croix est plus mesuré… « Le groupe automobile PSA a connu ces deux dernières années un redressement spectaculaire sous la conduite de Carlos Tavares. Il paraît donc normal que sa rémunération prenne acte de cette réussite, tout comme celle de plusieurs centaines de hauts dirigeants du groupe. » Toutefois, reconnaît le quotidien catholique, « la hausse de rémunération des hauts dirigeants de l’entreprise crée forcément un contraste cruel avec l’austérité salariale mise en œuvre depuis plusieurs années pour la très grande majorité des employés. »
Les Bleus en forme !
Enfin, l’équipe de France de football est toujours sur une bonne lancée avant l’Euro 2016… Les Bleus ont battu la Russie hier soir en match de préparation, 4 buts à 2. « Une équipe pleine de promesses ! », s’exclame Le Parisien. « Les Bleus redonnent de la joie au Stade de France », constate Le Figaro. « Les Bleus régalent ! », lance L’Equipe pour qui « l’équipe de France a franchi hier un cap dans la construction de sa force et dans la séduction de son public. »