A la Une: Soudan du Sud, pays-cauchemar

Le dernier-né des pays de la planète est un théâtre d’horreurs, et précisons tout de suite que si ce qui va suivre risque que heurter la sensibilité de nos auditeurs, cette actualité, c’est ainsi, ne fait pas « la Une », de la presse française ce matin, mais c’est bien nous qui, par choix éditorial, croyons pourtant nécessaire de l’y hisser.

Cité sans commentaire en page 13 du journal Libération, le nouveau rapport sur le Soudan du Sud publié hier par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme se passe, il est vrai, de tout commentaire. Jugez plutôt…

« C’est une femme contrainte de se déshabiller sur une route avant d’être violée par cinq soldats devant ses enfants. Puis violée à nouveau dans des buissons par un autre groupe, avant de découvrir que ses enfants avaient été kidnappés. C’est une autre femme attachée à un arbre après avoir vu son mari se faire tuer. Et contrainte de voir sa fille de 15 ans violée par dix soldats ».

Libération retient aussi que, dans un autre document, également publié hier, l’ONG de défense des droits de l’homme Amnesty international dénonce la « mort de 60 hommes et enfants, par suffocation, enfermés en octobre 2015 par des soldats gouvernementaux dans un conteneur en plein soleil ». Nous nous en tiendrons là…

Allemagne : test à risques pour Merkel

Les Allemands vont voter demain dans trois Länder, et, en effet, la chancelière allemande risque de passer un dimanche déprimant.

Le Figaro l’admet, la gestion de la crise migratoire risque de « peser lourd » et d’infliger à la CDU de « sérieux revers » dans ces trois Länder. « Mais si la chancelière se soumettait en personne au vote des Allemands, elle obtiendrait une majorité ».

Oui, confirme La Charente Libre, la sérénité affichée par Angela Merkel avant ce premier test grandeur nature sur sa politique migratoire n’est pas « de façade ». Et ce quotidien de l’ouest de la France de se réjouir que, face à une Europe « défaillante », l’Allemagne soit bien en train « d’assumer » concrètement l’intégration de son million de réfugiés.

Fukushima : déni français

Fukushima, cinq ans après, la presse y revient, car même si le risque d’un sinistre majeur est « faible » dans le nucléaire civil, les conséquences d’un tel événement sont « incommensurables », souligne et résume Le Monde. Or la France, qui a le plus misé sur le nucléaire, n’est pas à l’abri d’un « séisme atomique ».

C’est ainsi, soupire La Montagne, la France a toujours pratiqué le « déni » du risque au nom de l’indépendance, d’une énergie bon marché et de l’absence d’incident grave. Reste une question que se pose ce quotidien du centre du pays, quelle sera la « durée de prolongation » de la vie de nos centrales ?

Code du travail : le péril jeune

En France, la semaine qui s’annonce pourrait être périlleuse pour le gouvernement sur le front social. La rencontre à Matignon entre le gouvernement et le principal syndicat étudiant a tourné au dialogue de sourds. Et lundi, dans les universités françaises, des assemblées générales vont se tenir. Et c’est le gouvernement qui n’a qu’à bien se tenir.

Pour Le Courrier Picard, l’opération de déminage entamée avec les étudiants et lycéens hier à Matignon « n’a convaincu personne ». Et la semaine prochaine, ce journal du centre-nord de la France craint que le gouvernement recrée une unité à gauche. « Contre lui », anticipe Le Courrier Picard !

Attention, prévient La Nouvelle République du Centre-Ouest, « la mèche est allumée ». Aujourd’hui, c’est l’air même qui parait d’un coup pouvoir « s’embraser ».

Théorie du complot : la manipulation

C’est le journal Libération qui la lance « en Une ». Car depuis les attentats de Paris l’an dernier, les théories « conspirationnistes » refleurissent dangereusement, en particulier chez les « moins diplômés », constate le quotidien pour s’en préoccuper et se demander « comment les contrer ». C’est si vrai que, le mois dernier, via notamment un site Internet, le gouvernement a lancé une campagne intitulée « On te manipule », avec, pour objectif, d’inciter les jeunes à vérifier leurs sources et à recouper les informations sur le Web avant de les partager.

De quelles théories du complot s’agit-il ? « Au top du hit-parade, on trouve aussi le complot judéo-maçonnique et son cousin américano-sioniste, résume Libération, mais également les théories sur les sociétés secrètes de type Illuminati ou reptiliens ».

Rien de bien nouveau dans tout ça, si ce n’est aujourd’hui la puissance d’Internet et des réseaux sociaux, ce qui conduit Libération à dénoncer ce qu’il appelle le « complotisme soft », celui qui passionne les amateurs de théorie du complot, car s’il si conforme à « l’air du temps », il ouvre la voie aux « démagogues ». Libé se penche donc sur ce « mal étrange », répandu parmi des esprits « crédules » et souvent « juvéniles », alimenté pour l’essentiel par le Net. [...] A désigner sans cesse des responsables « cachés et maléfiques, coalisés » pour nuire au peuple, on en vient à « miner » toute confiance dans les sociétés démocratiques, à favoriser un « poujadisme » plus ou moins grossier, regrette Libération.

Benzema : Deschamps le jésuite

Football, si l’on peut dire… La justice a partiellement levé hier le contrôle judicaire pesant sur Benzema. Alors, question, va-t-il revenir en Equipe de France ? Pas encore de réponse à cette question, bien sûr, mais des éléments de réponse via un entretien accordé par Didier Deschamps au journal L’Equipe. Avec la prudence de Sioux qu’on lui connaît, le sélectionneur de l’équipe de France de football répète à l’envi dans les colonnes du quotidien sportif français que son « but » est d’avoir « la meilleure équipe et donc les meilleurs joueurs », que si Benzéma a « fait une erreur » dans l’affaire du chantage à la divulgation de la vidéo à caractère sportif dans laquelle, nous dit-on, son coéquipier de l’équipe de France Mathieu Valbuena poursuivrait Madame Valbuena de ses assiduités, Benzéma est « présumé innocent », dit Deschamps. Qui insiste dans L’Equipe au sujet du buteur madrilène : « Tous les pays nous l’envient ».

Comme le résume Le Figaro, « Sportivement, “DD” sait qu’il ne peut se passer du buteur du Real Madrid. Sur le plan de la morale, c’est une autre histoire ».

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