Polémique au Sénégal sur l’argent de Karim Wade, que l’Etat tente de récupérer. Dans un communiqué publié par la presse sénégalais en général et par le quotidienWalfadjri en particulier, les avocats du fils de l’ancien président sénégalais opposent un « démenti formel » aux déclarations de l’agent judiciaire et des avocats de l’Etat du Sénégal sur un prétendu recouvrement, par le Trésor public sénégalais, d’une somme de 27 millions d’euros, soit 18 milliards de francs CFA, concernant leur client. Pour les conseils de Karim Wade, ces biens appartiennent à d’autres personnes qui se trouvent ainsi « scandaleusement dépossédés ».
L’affaire, en tout cas, fait grand bruit au-delà des frontières du seul Sénégal, puisqu’il est notamment question de « deux appartements à Paris », comme le relève, au Burkina Faso, le quotidien Le Pays. « D’autant plus qu’à en croire les avocats du gouvernement, sur requête des autorités sénégalaises, des comptes bancaires contenant une douzaine de millions d’euros, ont été gelés à Monaco, de même que le Luxembourg a bloqué sur son territoire, le compte de Karim Wade qui contiendrait une cagnotte de 763 000 euros », complète ainsi le quotidien ouagalais. C’est ce que ce journal appelle le « beau geste » de Monaco et du Luxembourg.
Et en France, le journal Le Monde écrit lui aussi que le Sénégal tente de récupérer le « magot » de Karim Wade. Le quotidien du soir prend toutefois soin de noter que la défense de l’ancien ministre « du ciel et de la terre », comme l’avaient baptisé ses détracteurs, dénonce un « procès politique destiné à écarter un concurrent potentiel ».
Tunisie : cinquième colonne ?
En Tunisie, quatre jours après les attaques sanglantes qui ont visé les forces de l’ordre à Ben Guerdane près de la frontière libyenne, le choc est à la mesure de leur bilan. Ces attaques déjouées ont fait plus de 50 morts. Les autorités tunisiennes les imputent à l’organisation Etat islamique. A Tunis, le journal Le Temps fournit des détails. Ces attaques ont été menées « par le groupe redoutable dénommé “al Bettar” (le tranchant), qui s’est tristement illustré par ses actes barbares et horribles contre ses adversaires qui lui tombent sous la main, affirme Le Temps. Un bon nombre d’éléments de ce groupe, dénommé aussi “pieds nus”, et réputé par sa capacité à combattre dans les conditions les plus dures, sont passés de Syrie en Libye avant d’être chargés de préparer et d’exécuter l’attaque à Ben Guerdane perpétrée le 7 mars courant ».
De son côté, La Presse de Tunisie évoque une « cinquième colonne » infiltrée dans le pays. Lequel pays vit un « moment de vérité », estime ce journal, qui ajoute que ce moment amène à « se regarder droit dans les yeux » et à prendre conscience de « certaines » réalités. La Presse tire d’abord un « constat » : les terroristes « éliminés » et arrêtés sont « en majorité des Tunisiens. Outre ceux qui ont bénéficié de complicités et de facilités pour partir au jihad en Syrie et en Irak, il y a ceux qui sont à l’intérieur du pays. La Tunisie est exposée au danger terroriste non pas seulement à cause de la vulnérabilité des frontières, surtout celles du sud, ou parce qu’il y a un manque de moyens, mais surtout parce qu’il existe une prolifération de cellules dormantes et des pêcheurs en eau trouble et des apologistes du terrorisme », s’alarme La Presse.
En France, le journal Le Monde tire la leçon de cette « tragédie » : l’EI est « aux marches orientales de l’Europe ». Et le quotidien du soir doute que les gouvernants européens aient pris la mesure de ce « danger stratégique », et qu’ils entendent mobiliser les moyens nécessaires pour « l’éliminer ». Ahuri, Le Monde se souvient de la « Tunisie de papa », celle d’Habib Bourguiba, père de l’indépendance et premier président du pays, et trouve que cette actualité reste « saisissante, surréaliste ».