Une poignée de groupes détient la production bananière ivoirienne. La Compagnie fruitière, entreprise française installée aussi au Cameroun, au Ghana ou encore au Sénégal, représente à elle seule 60 % des exportations.
Mais depuis peu, d'autres Français traditionnellement installés dans les Antilles convoitent ce marché. C'est le cas notamment du Groupe Bernard Hayotte, qui a investi 13 milliards de francs CFA, près de 20 millions d'euros, dans 1 000 hectares de plantations à Tiassalé, au nord d'Abidjan.
Diversifier les sources d'approvisionnement
Ces nouveaux acteurs cherchent à diversifier leurs sources d'approvisionnement et la Côte d'Ivoire présente des avantages. Des réserves foncières, un climat propice, des infrastructures portuaires de qualité, et une proximité avec le marché européen, principal importateur mondial de bananes avec l'Amérique du Nord. La Côte d'Ivoire a exporté plus de 250 000 tonnes de bananes vers l'Union européenne l'année dernière et entend doubler ce chiffre d'ici 2020.
Mais la concurrence est rude. Difficile d'entrer en compétition avec les géants sud-américains comme l'Équateur. Premier producteur mondial, il exporte près de 1,5 tonne de bananes par an vers l'Union européenne.
Autre bon point, certains pays comme le Pérou ou la Colombie ont négocié des accords commerciaux bilatéraux avec l'Europe qui leur offre un rabais de 30 % sur les taxes d'importation par rapport aux pays africains.
Produire beaucoup pour survivre
La banane est un produit de base dont le prix reste bas. Le kilo en France varie entre 1,30 et 1,70 euro. Pour survivre, il faut donc produire beaucoup. Et la Côte d'Ivoire a un atout en poche: un marché régional au potentiel colossal.
La population africaine devrait doubler en une génération. D'où la stratégie de l'OCAB, l'Organisation centrale des producteurs exportateurs d’ananas et de bananes de Côte d’Ivoire, de défendre ses positions en Europe et développer, en parallèle, sa conquête de l'Afrique du l'Ouest.
Mais les défis restent grands : il faut encore améliorer la législation foncière, réduire les coûts de l'énergie ou encore professionnaliser la main d'oeuvre de la filière. Aujourd'hui, les deux tiers des paysans ivoiriens ont plus de 60 ans.