A la Une: Hollande-Valls, le souper

C’est le journal Le Parisien qui le raconte. A peine rentré de son tour du monde, dimanche soir, le président français a convié son Premier ministre à dîner à l’Elysée alors que Manuel Valls avait « songé à claquer la porte ».

Dimanche soir, donc, « ils ont tout mis sur la table », relate Le Parisien. Et « ils » ont convenu de « laisser du temps au temps » en reportant le texte de la loi Travail qui agite les classes politiques et syndicales françaises. Au cours du repas, à en croire Le Parisien, François Hollande aurait dit : « On va se donner deux semaines ». Mais entre les deux hommes,« quelque chose s’est cassé », glisse le quotidien.

Hollande-Valls : la chute

Il faut dire aussi que les sondages se multiplient, qui sont peu propices à des claquements de portes. Après ceux de Paris-Match et du Figaro Magazine, qui indiquent une nouvelle chute de leur cote de popularité, celui que publie ce matin Les Echos confirme le désamour des Français pour le tandem de tête du pouvoir exécutif. Selon une enquête Elabe pour le quotidien économique, la cote de François Hollande est « au plus bas depuis qu’il est à l’Elysée », avec seulement 17 % des Français qui lui font « confiance », soit quatre points de moins en un mois et seize de chute depuis décembre.

Quant à Manuel Valls, avec 23 % d’opinions favorables, il bat lui aussi son « record d’impopularité » depuis son entrée à Matignon et qui a perdu treize points depuis décembre, souligne le journal Les Echos, selon lequel les Français ne veulent plus d’aucune réforme de François Hollande « tout simplement parce qu’ils ne veulent plus de François Hollande ». « Ce destin, le chef de l’Etat l’a forcé. Avec un art consommé de la maladresse, lui et son Premier ministre ont fait tout ce qu’il fallait pour se mettre dans cette piètre situation »

Hollande-Valls : avis de tempête

D’autant que les semaines à venir ne vont pas être de tout repos pour les deux hommes. Même si, comme le remarque Libération, le front syndical se « coupe en deux », même si, comme le confirme Le Parisien, cette intersyndicale « se fissure » au sujet de la riposte au projet de loi Travail, la semaine prochaine s’annonce « à haut risques » pour « l’exécutif ».

Car les syndicats font « monter la pression », veut croire « en Une » L’Humanité. « Même les syndicats les plus dociles trouvent que trop, c’est trop », affirme le quotidien communiste.

Ce projet de loi ressemble au « texte de trop », confirme en écho L’Alsace. « Il déboule alors que les Français sont las de réformes inopérantes et de promesses envolées. Il conforte dans leur rejet ceux qui pensent que le gouvernement n’a cessé de répondre aux exigences du patronat », admet ce quotidien de l’est de la France.

Comme le souligne La Dépêche du Midi, la contestation « fait mayonnaise. [...] Le ton employé, les invectives et les procès d’intention au sein même du parti socialiste, sont de mauvais augure », s’alarme ce quotidien méridional proche d’un ministre du gouvernement, Jean-Michel Baylet en l’occurrence.

Et, une fois encore, Le Figaro, journal conservateur, dénonce à front renversé ce qu’il appelle les « forces du conservatisme » qui « se lèvent » pour faire barrage à la loi Travail. Et qui prévient que le « pire », selon lui, serait que le gouvernement « capitule ».

Migrants : alerte humanitaire

Autre urgence pour l’exécutif, la crise migratoire, qui menace l’Europe comme jamais. A tel point qu’au sujet des vingt-trois mille migrants bloqués en Grèce à la frontière macédonienne, le quotidien catholique La Croix prévient ce matin de l’imminence d’une « crise humanitaire ».

Trois jours avant le sommet entre l’Union européenne et la Turquie pour tenter de résoudre cette crise, François Hollande reçoit tout à l’heure la chancelière allemande Angela Merkel, avec qui est ensuite prévu un déjeuner. L’occasion pour Le Parisien de rappeler les déclarations de Manuel Valls, quand le Premier ministre français avait critiqué la politique d’ouverture aux réfugiés d’Angela Merkel proposition d’un mécanisme permanent de répartition dans l’UE. Des propos « peu appréciés outre-Rhin », souligne ce quotidien.

Calais : quand les généraux sonnent l’alarme

Cette crise migratoire a également dominé le sommet franco-britannique hier. Etant rappelé que François Hollande a engagé le démantèlement, cette semaine, du camp de Calais et que David Cameron est en campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, à l’issue du référendum prévu le 23 juin, la question des migrants a « fortement résonné » aux oreilles du président français comme du Premier ministre britannique hier à Amiens, formule Le Figaro.

Se souvenant aussi de l’émoi provoqué outre-Manche par les déclarations d’Emmanuel Macron au Financial Times, quand le ministre français de l’Economie avait dit au quotidien de la City qu’en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la France ne retiendrait plus les migrants à Calais, Le Figaro souligne ce matin ce qu’il considère comme « l’avertissement » de François Hollande à David Cameron, quand le président français a déclaré hier à Amiens que, si le Royaume-Uni quittait l’Union européenne, il y aura des « conséquences » dans beaucoup de domaines, et notamment sur « notre manière de gérer les migrations ».

Le Figaro qui, par ailleurs, fait état d’une lettre de trois généraux français qui « interpellent » le chef de l’Etat sur la crise des migrants et de la situation à Calais, le général de corps d’armée Pierre Coursier, ancien gouverneur militaire de Lille, et les généraux Antoine Martinez et Jean du Verdier.

Benzema : Versailles, côté cour

La journée pourrait être bonne pour le footballeur Karim Benzema.C’est en effet aujourd’hui que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles doit statuer sur la levée du contrôle judiciaire de l’attaquant des Bleus, toujours empêtré dans cette affaire de vidéo à caractère sportif mettant en scène les assiduités conjugales du footballeur Mathieu Valbuena.

Selon Le Parisien, le parquet général « se prononcera en faveur de la levée » de ce contrôle judiciaire. C’est exactement le contraire de l’avis de la cour de Versailles dans cette affaire. Comme le constate donc ce quotidien, le sort de Benzema « divise les magistrats ».

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