A la Une: la délégation de l'Union africaine au Burundi

Cinq chefs d'Etat et de gouvernement africains à avoir fait le déplacement. PourL'Observateur du Burkina Faso, l'Union africaine a fait une sérieuse « erreur de casting ». Seuls le Sénégalais Macky Sall et le Sud-Africain Jacob Zuma trouvent grâce aux yeux du quotidien. Les trois autres n'ont rien à faire dans cette délégation, estime L'Observateur du Burkina Faso.

Il y a d'abord le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, un « général putschiste qui a mis fin à une expérience démocratique et qui, depuis, s’est « acheté » une conduite en se faisant élire (...) au suffrage universel », explique le journal. Ensuite, le Gabonais Ali Bongo qui « a hérité du fauteuil de papa lequel avait fait le nécessaire pour que le reste de sa dynastie n’ait nul besoin de tripatouiller une constitution taillée sur mesure », écrit encore L'Observateur.
Et enfin, le dernier du groupe, c'est le Premier ministre éthiopien Haile Mariam Dessalegn. Or, toujours selon L'Observateur du Burkina Faso, son « pays reste l’une de ces douces « démocratures » dont regorge le continent noir ».

Comment ces hommes pourraient-ils faire plier « l'irréductible » président burundais, demande le quotidien.

Un avis que ne partage pas Aujourd'hui au Fasopour qui cette délégation est « suffisamment représentative des diversités du continent » et « témoigne de l’intérêt porté au Burundi en proie à une hémorragie ».

Cette délégation a-t-elle des chances d'arriver à quelque chose ?
 
« On devine aisément que la mission de l’UA, un coup de bluff, pardon un coup de com, ne servira à rien », écrit ainsi Aujourd'hui au Faso. Et d'insister : « C’est une mission mort-née, car de précédents missi dominici, tel le patron de l’ONU ont échoué ».

C'est vrai, confirmeL'Observateur du Burkina Faso, Ban Ki Moon n'a pas arraché « grand-chose de la part de son interlocuteur si ce n’est le principe du « dialogue inclusif » mais à ses propres conditions : l’exclusion pure et simple de tous ceux qui, à un moment ou à un autre, ont tenté de déstabiliser son régime. »

Comment obtenir de véritables avancées alors que l'opposition radicale et les militaires insurgés sont en exil, loin du pays ? s'interroge également Aujourd'hui au Faso. Ce n'est pas au Burundi qu'il faudrait aller, mais « au Rwanda, en Tanzanie, en RDC et en Belgique ». Le journal estime que ces deux missions -celle de l'ONU et celle de l'UA- sont en réalité contreproductives car elles « seront rapidement récupérées... et interprétées comme un cachet de légitimation et d’adoubement par N’Kurunziza et les siens ». Aujourd'hui au Faso demande donc à la communauté internationale d'arrêter de se relayer au chevet de ce chef d’Etat « puisque l’autisme de N’Kurunziza n’a d’égal que sa boulimie du pouvoir »...

« L'humiliation a trop duré », conclut Aujourd'hui.

D'humiliation, il est aussi question dansLe Pays du Burkina Faso qui titre « Quand l’UA va à Canossa », c'est-à-dire quand l'UA se fait humilier. Le journal déplore qu'il ne soit question que de dialoguer alors qu'on parlait jusqu'à présent du départ du président et de l'envoi de troupes étrangères.

Pour Le Pays, l'Union africaine s'est dégonflée « comme un ballon de baudruche ». Le président burundais est redevenu « le maître du jeu (…) le Bachar-al Assad de la région des Grands lacs »
 
Possible victoire du président Mahamadou Issoufu au Niger
 
Les résultats de la présidentielle de dimanche devraient être connus ce vendredi. S’ils venaient à confirmer la réélection du chef de l'Etat, l’opposition les rejetterait. Elle rejoindrait alors « le camp des mauvais perdants », estime Le Djély. « Ceux qui, même quand ils perdent à la régulière, n’ont pas l’humilité d’admettre leur défaite. »

Car l'opposition aurait bien perdu loyalement, souligne Le Pays. Et d'insister : tous les observateurs présents sur place « sont unanimes à reconnaître que les choses se sont bien passées ». Faute d’arguments pour battre le président dans les urnes, l'opposition veut maintenant « pourrir la situation par tous les moyens dans le secret espoir de voir l’armée intervenir sur la scène politique pour 'sortir le pays de l’impasse'. » Voilà ce que redoute le journal.

Partager :