Afrique du Sud: la fin du géant minier Anglo American

En Afrique du Sud, c'est la fin d'un géant. Le groupe minier Anglo American présent dans les secteurs du diamant, du platine, du charbon, et du fer, va effectuer la plus importante restructuration de son histoire en se séparant de plusieurs de ses industries de base. Il a perdu 5,6 millions de dollars l'année dernière et a récemment été déclassé par plusieurs agences de notation. Une restructuration qui va changer le paysage minier sud-africain.

Après cinq ans de pertes consécutives, Anglo American se réorganise. Un changement radical, puisque le groupe se sépare de deux secteurs d'activité qui ont contribué à son essor et celui du pays : le charbon et le fer. Des secteurs en perte de vitesse en raison de la chute des prix des matières premières et du ralentissement de la demande, notamment chinoise.

Le groupe Anglo American a donc annoncé qu'il allait quitter le secteur de la production de fer en se séparant de sa filiale Kumba Iron Ore. Idem pour le charbon, activité autrefois dominée par ce géant minier. L'objectif de ces cessions est de lever de 3 à 4 milliards de dollars - pour éponger les importantes pertes de ces dernières années - et se recentrer sur trois domaines le diamant, le platine et le cuivre...

Nul doute que cette réorganisation radicale va avoir un impact sur le paysage minier sud-africain

Le gouvernement a d'ailleurs appelé les investisseurs sud-africains noirs. Pretoria souhaiterait voir l'émergence d'un champion minier national. Dans un secteur encore très largement contrôlé par des grands groupes occidentaux. Le groupe australien South32 est déjà sur les rangs pour reprendre la filière Manganèse d'Anglo American. Des groupes chinois et indiens pourraient être intéressés par le charbon, notamment le groupe Coal India Limited détenu par l'Etat.

Mais ce changement de cap va également avoir un impact majeur sur l'emploi

En décembre dernier, Anglo American avait déjà annoncé une réduction des deux tiers de ses effectifs soit environ 80 000 personnes. Dans un pays où l'industrie minière représente plus d'un demi-million de salariés.

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