A la Une: on parle primaires

« Et si, un matin de novembre, on se réveillait avec un Donald Trump à la Maison Blanche et un Vladimir Poutine au Kremlin ? Insensée il y a quelques mois encore, cette idée commence à faire son chemin ».

Et oui tient, Libération en fait sa Une sous le titre « le Gros bête qui monte », un cauchemar qui pourrait devenir réalité selon le quotidien car, « après avoir remporté la primaire de Caroline du Sud samedi, plus rien ne semble pouvoir empêcher le milliardaire new-yorkais d’obtenir l’investiture républicaine pour la présidentielle américaine. Et ce, malgré ses tonitruantes déclarations racistes et sexistes ».

Le trublion Trump caracole donc en tête, talonné le sénateur du Texas Ted Cruz, suivi de peu par Marco Rubio. Le jeune sénateur de Floride qui serait selon Le Figaro, une alternative pour l’establishment républicain, toujours pas réconcilié avec le trublion Trump.

Par contre, dans cette course, « celui qui était présenté comme le favori il y a un an, Jeb Bush, chouchou de l’establishment du parti et des riches donateurs » a dû en tirer les conséquences. Il a jeté l’éponge de l’investiture.

Libération analyse : « A force d’être présenté comme le favori, Jeb Bush a fini par se convaincre qu’il l’était. Mais ses millions n’ont pas pu lui acheter le soutien populaire. Et comme beaucoup, le cadet des Bush n’a pas pris Donald Trump au sérieux, persuadé que le milliardaire ne passerait pas l’été. Une erreur stratégique qu’il a payée au prix fort : leurs courbes de sondages ne se sont plus jamais recroisées. »

Pour le quotidien régional, L’Alsace, « Donald Trump joue les maxi Le Pen. Côté démocrates, une nouvelle figure, Bernie Sanders, ramène les démocrates à gauche. Ces deux personnalités sont le signe d’un malaise politique qui touche la plus grande démocratie mondiale. Les deux grands blocs sont fissurés. », en ce sens ironise L’Alsace, les Américains imitent les Français...

La primaire des Républicains en France

« La droite française assume un libéralisme décomplexé », titre Le Figaro. Les prétendants à l’investiture promettent de supprimer les 35 heures ainsi que l’ISF. Le quotidien compare les programmes des candidats déclarés et potentiels et « Que disent-ils ? Tous la même chose ! », analyse Paul Henri du Limbert.
« L’Etat doit être fort sur les affaires régaliennes (sécurité, immigration) mais aussi discret que possible sur les questions économiques. » Le libéralisme économique ne fait donc plus débat à droite. « Si, poursuit l’éditorialiste... très tardivement, François Hollande, aiguillonné par Emmanuel Macron, se découvre vaguement social-libéral, la droite ne peut pas faire moins. »

La réforme des indemnités de chômage

Et oui, « comment réformer l’assurance chômage ? », s’interroge La Croix, car « les partenaires sociaux entament aujourd’hui une négociation qui doit déboucher sur de nouvelles règles d’indemnisation des chômeurs dans le cadre de l’Unedic. »

Début des négociations. « Et ce quelques jours après la présentation du projet de loi du gouvernement visant à réformer le code du travail... un texte très mal reçu par les syndicats et qui semble aller dans le sens d’une plus grande flexibilité. »

Car, précise La Montagne, « Un spectre plane sur la renégociation de la convention Unedic, celui de la dégressivité des allocations chômage. Une piste que la ministre el-Khomri a mise sur la table. Alors chômeurs, vous l’aurez compris, vous avez mangé votre pain blanc ! » Ironise l’éditorialiste de Paris Normandie. Vous êtes trop nombreux et vous coûtez trop cher !

L’accord entre la grande Bretagne et le reste de l’Europe

Cameron dicte à l’Europe la loi de la City selon le quotidien L’humanité, un accord qui piège l’Europe. Pour Les Echos, un piège car « après l’accord qui évite pour l’instant le Brexit, certains Etats pourraient être tentés de demander les mêmes avantages. »

 
En outre, « la zone euro ne présente pour le moment aucun projet de nature à relancer la dynamique. », continue le quotidien économique. Et Les Echos d’aller plus loin et si il s’agissait d’un « accord bidon, un placebo légal, destiné à sauver la face d’un David Cameron enferré dans ses promesses de référendum ? »

Un référendum dont on connait depuis hier les adversaires. Cameron d’un côté et Boris Johnson de l’autre... « Le maire de Londres défie David Cameron » pour Le Figaro. Cela pourrait bien « être de nature à faire basculer le rapport de force. » Un choc de Titan. D’autant que le premier ministre britannique a également été lâché par 5 de ses ministres qui vont faire campagne contre le maintien du Royaume unis en Europe.

Souvenir de la bataille de Verdun
 
C’était il y a 1 siècle, un carnage aberrant rappelle Laurent Joffrin dans Libération. Trois cents jours de bataille, quelques 300 000 morts français et allemand pour revenir, un an plus tard, aux mêmes positions, dans une boue de terre, de sang et d’ossements.

Alors « Les commémorations du centenaire de la bataille de Verdun ont commencé hier. Et pour La Charente Libre, ce déluge historique et mémoriel qui s’abat sur nous aura au moins un mérite. Il pourrait convaincre tous ceux qui l’ont oublié que l’Europe n’est pas une idée idiote. [...] Si les Européens n’ont plus à craindre d’être transformés demain en chair à canon, la désintégration rampante de leur union telle qu’ils l’avaient conçue, ne présage rien de bon. »

Tous vos journaux saluent aujourd’hui un homme qui était profondément européen, Umberto Ecco. L’Italie en deuil de l’auteur du Nom de la Rose et du Pendule de Foucault. Un écrivain, philosophe, sémiologue un « homme bibliothèque »n écrit La Croix. Et ce n’est peut-être pas un hasard si ce collectionneur de livres, il en possédait 30 000, était né à Alexandrie.

Il se plaisait d’ailleurs à dire : « Celui qui ne lit pas, arrivé à 70 ans n’aura vécu qu’une vie : la sienne ; celui qui lit en aura au moins vécu cinq mille. »

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