Au cours de sa visite au Mali, le Premier ministre français va rassurer les autorités de Bamako du soutien « permanent » de la France, souligne Malijet. Mais outre la dimension militaire, cette visite aura aussi une dimension développement. « Dans ce domaine, l’aide annuelle de la France au Sahel est estimée à 500 millions d’euros soit plus de 300 milliards de Francs CFA », souligne le journal malien en ligne.
Combattre la « barbarie », c’est en effet ce que le Premier ministre français, qui est accompagné du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a dit à Bamako en évoquant la lutte contre le djihadisme, assurant que la France se portait garante de l'accord de paix au Mali, où elle intervient militairement depuis le 11 janvier 2013, quand fut donné le top départ de l’opération militaire française « Serval ».
Lors de cette mini-tournée africaine, Manuel Valls dira aussi la compassion de la France après les attentats de Bamako et Ouagadougou, mais une compassion « intéressée », modère le quotidien Le Pays. Le journal ouagalais explique ainsi que les Français sont « conscients (…) que leur présence militaire est des plus décriée au sein de certaines organisations de la société civile et non des moindres ». Pour Le Pays, si la France « a bien voulu voler au secours du Mali, elle n’a pas voulu l’aider à résoudre le problème dans son entièreté. Tout s’est passé comme si elle voulait aménager la détention d’une zone pour ses amis de la rébellion touarègue, et conserver du même coup, un moyen de pression sur les autorités maliennes en cas de besoin ».
Procès Gueï : déchirures ivoiriennes
En Côte d’ivoire, les accusés au procès de l’assassinat du général Robert Gueï ont écopé de la prison à perpétuité. Mais loin de faire consensus, loin de s’aligner sur cette décision de la justice militaire du pays, les gros titres de la presse ivoirienne s’inspirent manifestement des clivages politiques persistants en Côte d’Ivoire.
Si le quotidien gouvernemental Fraternité Matin se borne à annoncer « la perpétuité pour Séka Séka et Dogbo Blé », Le Patriote assortit sa manchette d’un commentaire sur ce que ce journal proche d’Alassane Ouattara dénonce comme le « cynisme ou regrets tardifs des deux tueurs », les deux accusés ayant présenté leurs condoléances à la famille du général Gueï avant le prononcé du verdict.
Et tandis que Le Nouveau Réveil, quotidien proche du PDCI, l’ancien parti unique, affirme « en Une » que « les proches du Général Gueï (sont) soulagés », le journal indépendant L’Inter énonce l’inverse en constatant que « les fils de Gueï (ne sont) pas contents ».
Justement. Comme le synthétise Nord-Sud, quotidien proche de Guillaume Soro, actuel président de l’Assemblée nationale et ancien chef de l’ex-rébellion ivoirienne, « le verdict (a été) diversement apprécié par les parents des victimes ».
De son côté, le journal indépendant Soir Info lance « en Une » cette formule du condamné Dogbo Blé : « Un général n’est jamais découragé ».
C’est au mot près, la manchette du quotidien Le Nouveau Courrier, proche, lui, de Laurent Gbagbo, à « la Une » duquel Bruno Dogbo Blé est baptisé « le Général Courage ».
Quant aux autres titres de la presse dite « bleue », c’est-à-dire celle demeurée proche de l’ex-président ivoirien, ils confirment le clivage évoqué plus haut, avec, par exemple Notre Voie, qui affirme « en Une » que Dogbo Blé et Séka Séka ont été « condamnés pour rien », ou encore Le Quotidien d’Abidjan qui, lui, estime qu’ils ont été condamnés « pour le plaisir du régime », sans omettre LG Infos, pour lequel « le Tribunal militaire se discrédite ».
Good morning Africa : 2016, super-année électorale
Enfin, à signaler cette série de presse écrite entamée aujourd’hui en France et qui s’intitule « Good morning Africa ». Entamée par le quotidien Libération. Politique, économie, culture, religion: chaque vendredi pendant un mois, universitaires et experts exploreront un « aspect » du continent, annonce Libé, car 2016 est une « super-année » électorale pour l’Afrique. En référence au film « Good morning Vietnam », Libé publie donc le premier volet de cette série, qui en comptera sept, par une contribution d’un chercheur du Ceri de Sciences-Po consacrée au « luttes et imaginaires démocratiques en Afrique ». A retrouver sur le site Internet de Libération.