Le pétrole pas cher nuit au coton

Conséquence de la chute des cours du pétrole, le coton est de plus en plus concurrencé par le polyester.

Le pétrole pas cher nuit au coton. La chute accélérée des prix du baril rend très compétitive la grande fibre concurrente du coton : le polyester.

Les prix du coton ont beau se traîner sous les 70 cents de dollars la livre depuis deux ans, les filatures et les usines de tissu asiatiques préfèrent utiliser du polyester, qui vaut 20 cents de moins. Un différentiel qui se creuse entre la fibre naturelle et la fibre synthétique à mesure que plongent les prix du pétrole, matière première du polyester.

Vers une diminution des importations de coton pour la Chine

La vogue du synthétique est telle dans les usines chinoises, et la Chine dispose par ailleurs de tant de stocks de coton (l'équivalent de deux ans de consommation), qu’elle devrait importer 40 % de coton de moins cette année, prévoit le Comité consultatif international du coton, l’ICAC.

C’est pourquoi cette année la Chine pourrait ne plus être le premier pays importateur de coton au monde. C’est le Vietnam, autre grande filature de la planète et dépourvu de coton, qui deviendrait la première destination au monde des balles de coton, devant la Chine et le Bangladesh.

Une production mondiale en recul

Si la consommation de coton monte en flèche au Vietnam et au Bangladesh (+22 % et +13 %), ces deux pays n’arriveront pas à eux seuls à faire remonter les prix de la fibre naturelle : la consommation de coton chute non seulement en Chine (5 %), mais au Pakistan (12 %) et elle stagne en Turquie.

Si malgré cette demande de coton flageolante on voit baisser les immenses réserves de fibre (-7 % selon l’ICAC) qui écrasaient les prix depuis des mois, ce sera parce que la production cotonnière mondiale recule (-14 % à 22,5 millions de tonnes). La concurrence de plus en plus redoutable du polyester devrait constituer un découragement de plus.

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