La stratégie est à chaque fois la même. Arrivés au terme de leur mandat, ils changent les règles du jeu en modifiant la Constitution pour prolonger leur législature. Une pratique qui fait florès en Afrique. En quelques mois, pas moins de quatre pays se sont lancés dans cet exercice : le Congo de Brazzaville, le Rwanda, la République Démocratique du Congo sont les derniers. Hormis, le Niger de Mamadou Tandja et le Burkina Faso de Blaise Compaoré, où les tentatives se sont soldées par des échecs cuisants pour les modificateurs, et qui ont dû quitter le pouvoir par la petite porte (Mamadou Tandja en prison et Blaise Compaoré en fuite). L'initiative est presque toujours un succès, avec la garantie derrière la réélection du prince au scrutin qui suit. A la presse et à l'opinion internationale qui s'émeuvent de ces tripatouillages intempestifs de ces textes fondamentaux, et qui empêchent l'alternance démocratique, la réponse est à chaque fois la même : la modification de la Constitution est un acte légal, dont les mécanismes sont inscrits dans les textes même de la Constitution. Autre réponse toute faite : la limitation des mandats et l'alternance ne sont pas forcément des gages de démocratie, ce que bien sûr dénoncent les oppositions. Peut-on raisonnablement considérer que ces entorses aux règles sont sans conséquences pour le jeu démocratique ? Comment imaginer une alternance dans ce cas ? La limitation de mandats est-elle un gage de bonne gouvernance ?
Avec :
- Yves Kisombe, porte-parole du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) en République Démocratique du Congo.
- Bruno Tshibala, secrétaire général adjoint et porte-parole de l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) en République Démocratique du Congo.
- Albert Rudatsimburwa, journaliste et analyste politique au Rwanda.