A la Une: Etats-Unis,Trump et Sanders les «frondeurs»

C’est lundi que tout va commencer, et, déjà, Le Figaro s’en trouble. Dans l’Etat de l’Iowa, au cœur des Etats-Unis, sera donné le coup d'envoi des primaires républicaines et démocrates. C’est là que va se tenir ce que les Anglo-saxons appellent un « caucus », sorte de réunion électorale regroupant militants et délégués chargés de désigner les futurs candidats. Huit jours plus tard, lors d’une élection, primaire cette fois-ci, (avec des électeurs votant et non plus des militants), ce sera à l’Etat du New-Hampshire de voter.

Et le début du mois de février 2016 promet d’être animé au sein du Parti républicain. Car le moins que l’on puisse dire est qu’à un peu plus de neuf mois de la présidentielle, la plus grande confusion y règne, le milliardaire Donald Trump, qui caracole en tête des sondages, ayant semé la zizanie. « Les candidats antisystème bousculent les primaires », constate donc (pour s’en inquiéter) le journal Le Figaro.

Les candidats antisystème ? Pourquoi ce pluriel ? Parce que, chez les démocrates, c’est Bernie Sanders qui sème le trouble. Reprenons…

Côté républicain, Donald Trump, 69 ans, milliardaire à l’étrange « crinière orange » et au style de « bateleur de foire » qui a passé sa vie à construire des immeubles et des hôtels de luxe sur lesquels il pose son nom en grosses lettres avec « immodestie », vitupère Le Figaro.

Côté démocrate, Bernie Sanders, vieux congressman de 74 ans, aux cheveux blancs « rebelles », qui se dit « démocrate socialiste » et ressemble davantage à un « professeur en train d’enseigner » qu’à un candidat en campagne complète avec dédain Le Figaro. Qui s’inquiète tout de même parce qu’avec son « bagout », son « humour » et son sens de « l’autodérision », Bernie Sanders « draine les foules », séduisant « les jeunes et les moins jeunes ».

Les primaires aux Etats-Unis ? Un « jeu de massacre » prévient donc le journal, qui craint la « révolte des électeurs ».

Mais rien n’est encore joué. C’est bien connu, rien ne sert de courir, encore faut-il partir à point. Manifestement en mal d’inspiration ce matin, c’est un peu comme si Le Figaro rappelait à ses lecteurs la fable de La Fontaine « Le lièvre et la tortue ». En effet, explique-t-il le défi pour Trump n'est pas de « partir sur les chapeaux de roues », il est de « tenir la distance ». « En n'oubliant pas que la course à la Maison Blanche est un long exercice de rassemblement du pays ». Quand à Hillary Clinton, chez les démocrates, elle ne fait « guère d'étincelle » au départ, mais elle connaît cette « loi ».

Jacqueline Sauvage : demi-grâce

Deux hommes à « la Une » aux Etats-Unis, donc. Mais en France, c’est une femme qui y est, Jacqueline Sauvage, en prison pour avoir tué son mari violent. Jacqueline Sauvage ? Une femme de 68 ans, deux fois pénalement condamnée pour avoir tué son mari violent et qui espère une grâce présidentielle. A l’Elysée hier, François Hollande a reçu dans son bureau les trois filles et les avocates de la condamnée.

Une femme dont la vie fut un « enfer », lance La Presse de la Manche, et qui n'a d'espérance qu'en la grâce du chef de l'État.

« Sa place est-elle vraiment en prison ? », questionne Le Parisien sur une large photo de « Une » de Jacqueline Sauvage. La semaine prochaine sans doute, ce journal s’attend à une décision « clémente », anticipe-t-il, évoquant une grâce « partielle ». Certes, Le Parisien se garde bien de contester les sentences judiciaires contre Jacqueline Sauvage, « mais ce qui est légal n’est pas forcément juste, estime le quotidien. Cette femme n’a rien à faire derrière les barreaux ».

« Dans un geste partiel, l'Élysée trouverait un chemin entre la justice et la compassion », estime La Voix du Nord.

« La justice ne peut pas tout, enchérit Le Journal de la Haute-Marne. Il y a des domaines où la procédure pénale aboutit à des sentences qui ne correspondent pas à l'évolution de la société. La preuve ».

Croissance : trouée dans les nuages

Conjoncture à présent : on connaît désormais le taux de croissance en 2015 en France : + 1,1 % sur l’année. Rien de mirobolant, tout juste une « éclaircie » pour la croissance française, estime Le Monde. Mais enfin, admet le quotidien du soir, « l’objectif est atteint ».

« Certes, admet La Dépêche du Midi, mais ce « rebond tardif » risque de priver Hollande des largesses, toujours bienvenues en année préélectorale, d'une politique de redistribution des fruits de la croissance en direction des catégories populaires, voire des couches moyennes de la société ». Pour ce quotidien du sud de la France, le président voulait « pratiquer une politique de rigueur dès le début de son mandat pour desserrer l'étau en fin de quinquennat ». Seulement voilà, il risque de lui manquer « un peu de temps » pour le mener à bien.

Mais attention, fait remarquer La Montagne Centre France, sans les attentats qui ont secoué la France l’an dernier, il est « probable » que le pays aurait « pu prétendre » à une plus forte croissance en 2015…

Justement, anticipe Le Figaro, le monde « sous pression », secoué par de multiples turbulences, menace la « reprise française ». Et dans l’analyse du Figaro, le risque terroriste est de peu de poids face à d’autres périls, plus préoccupants en 2016, tels qu’un atterrissage « brutal » de la Chine, la « panne de croissance » des pays émergents, le « Brexit », c’est-à-dire la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’instabilité politique en Espagne comme au Portugal ou encore l’arrivée d’un gouvernement conservateur en Pologne. Sans oublier la « locomotive » du monde, les Etats-Unis, qui a « décéléré », souligne Le Figaro. Mais bon, comme on l’a vu en commençant cette revue de presse, la locomotive va s’offrir un nouveau meccano cette année. Alors… tout est possible…

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