« Oubliée l’insistance française à durcir l’accord nucléaire !, remarque Le Figaro après la réception du président iranien hier à Paris. Oublié le tropisme sunnite de Paris en faveur des monarchies du Golfe ! » À l’issue de ce « premier déplacement d’un président de la République islamique dans l’Hexagone depuis plus de quinze ans », Paris et Téhéran se sont dits prêts à nouer « une relation nouvelle », relève le quotidien.
« C’est une véritable lune de miel » entre Paris et Téhéran, rehausse, volontiers malicieusement, Le Parisien. La France « a déroulé le tapis rouge » pour Hassan Rohani, qui a eu droit, rare « privilège », aux « honneurs militaires, dans la cour des Invalides », souligne le quotidien.
Il faut dire que le président Hassan Rohani est venu à la fois « renouer des liens anciens avec la France, faire son marché, et réaffirmer une politique en faveur du pouvoir syrien qui fait que les terroristes des uns ne sont pas forcément les terroristes des autres », insiste La Presse de la Manche.
Que de courbettes pour le représentant d'un Etat totalitaire qui vient - entre autres contrats - de commander 118 Airbus et s'apprête à assurer de beaux débouchés à l'industrie automobile française, soupireLes Dernières Nouvelles d'Alsace. Bref, une chance pour notre souffreteuse économie. Autant dire que le président Rohani est vraiment le bienvenu.
« Bien sûr, il y a ces contrats que plusieurs entreprises françaises ont signés ! Mais au-delà, se demandeLa République des Pyrénées, la France va-t-elle saisir cette chance de nouer une relation stratégique durable avec l'Iran et d'appuyer le camp des réformateurs ? Justement, estime Le Républicain Lorrain, la France semble décidée à rattraper le temps perdu. " Oublions les rancœurs ", invite Rohani dont la parole fait miroiter les contrats en milliards d'euros (...) Reste tout de même une ombre au tableau : les droits de l'homme ! »
Comme le souligne La Voix du Nord, « l'Iran est le pays qui pratique le plus grand nombre d'exécutions après la Chine (...) La France, patrie des droits de l'homme, ne peut pas fermer les yeux sur cette réalité au moment de signer des contrats. »
Taubira : la bombe à retardement
Le Figaro revient sur la démission de la ministre française de la Justice. Christiane Taubira a jeté l’éponge mercredi, de quoi relancer le débat sur l'organisation d'une élection primaire à gauche afin de désigner le candidat à la présidentielle 2017 dans un camp déboussolé par la politique de François Hollande.
Pour Le Monde, le président français « se passe de la gauche ». Mais le voilà dans la situation de « l'arroseur arrosé ». Car avec « l'arme » de la déchéance de nationalité « sous prétexte » de lutte contre le terrorisme, François Hollande « croyait jouer un bon tour. Il pensait piéger la droite, en l'obligeant à voter une mesure qu'elle réclamait, et il a réussi à dynamiter son camp », regrette le quotidien du soir.
Seulement voilà, pour Le Monde, la faute qu'il a commise au regard des valeurs de la République est une « bombe à déflagrations successives », qui a « déchiré » sa majorité, mis « en ébullition » le Parti socialiste et « indisposé » jusqu'à ses propres fidèles.
Finkelkraut : l’immortel à la vache
A 66 ans, le philosophe est en effet entré à l'Académie française. Or, remarque le journal Les Echos, à l’heure de la déchéance de nationalité, dont nous venons de parler, Alain Finkelkraut fait l’objet d’une « déchéance de rationalité » ! Celui que le quotidien économique appelle le « Mécontemporain » qui « énerve ».
« Souvent brocardée pour son supposé anachronisme, (l'Académie) a choisi un homme bien en prise avec l'actualité », confirme Le Figaro. Car les sujets de « préoccupation » du nouvel « immortel » (ainsi appelle-t-on les académiciens français depuis Richelieu), ne manquent pas, et Le Figaro les énumère : « crise de l'Education nationale, communautarisme galopant, antisémitisme, islamisme ».
Autant de « périls » dont Alain Finkelkraut analyse l'ampleur et les causes « comme personne » et qu’il a « rassemblés » en une formule désormais partout reprise : « l'identité malheureuse », rehausse Le Figaro.
Quant au Parisien, il relève que, sous la coupole de l’Académie, le nouvel « immortel » a cité le réalisateur américain Tarantino et que son épée d’académicien est ornée d’une tête de vache, animal placide qui ne fait « mal à personne. Pas mal pour un taureau qui rentre dans l’arène », en conclutLe Parisien, dans un rapprochement vache-taureau pour le moins hardi, avouons-le…
Féminisme : être femme, combien ça coûte ?
Etre femme, combien ça coûte ? Pour celles et ceux qui brûlent de la connaître, la réponse est à lire dans Libération. Le « coût d'être femme » (!), lance le quotidien. Après l’adoption de la taxe dite « tampon », en référence aux serviettes hygiéniques, le quotidien a calculé que dans la vie de tous les jours, être femme « coûte plus cher » qu’être homme.
Voilà pourquoi la taxe tampon n’est « qu’un début », prévient Libé, du partage des tâches au harcèlement dans la rue, la lutte pour l’égalité passe aussi par ces « petits combats du quotidien ».