La Chine s'ouvre au riz américain

Cinquièmes exportateurs de riz, les États-Unis viennent de conquérir un nouveau marché prometteur, la Chine. Claire Fages

La Chine s'ouvre au riz américain. Aux Etats-Unis la Fédération des riziculteurs s'en réjouit. Cela faisait 15 ans que le protocole était en suspens, pour des raisons sanitaires ; c'est souvent le prétexte qu'oppose Pékin pour fermer son marché, même provisoirement, au soja ou au maïs quand elle en a suffisamment importé. S'agissant du riz, la Chine est un marché très prometteur puisqu'elle devenue, tout en étant largement autosuffisante, le premier importateur mondial de grain blanc.

C'est le Vietnam voisin qui fournit le plus de tonnage de riz à la Chine, dont une grande partie en contrebande. Le riz américain, 100 dollars de plus la tonne que le riz asiatique, restera l'apanage des consommateurs chinois aisés, mais c'est une opportunité de plus pour les riziculteurs américains, fortement concurrencés par le riz asiatique et le riz du Mercosur - Brésil, Argentine et Uruguay.

Si la moitié du riz des États-Unis s'exporte encore, malgré son coût élevé, c'est en grande partie grâce à l'administration américaine qui ménage toujours une place à son riz dans les accords commerciaux, note Patricio Méndez del Villar, économiste au Cirad. Le Canada et le Mexique reçoivent un tiers des exportations de riz américain ; Haïti et la République dominicaine sont un grand débouché. Mais aussi plus au sud la Colombie, pourtant plus proche des pays producteurs du Mercosur.

Le riz de l'Oncle Sam s'exporte aussi largement vers les pays « amis » du Moyen-Orient : la Turquie, l'Irak et l'Arabie Saoudite subventionnent le riz long grain américain. Le Japon à lui seul achète un quart des exportations américaines, plutôt du riz californien, depuis que l'Organisation mondiale du commerce a contraint l’archipel nippon d'importer 10% de sa consommation.

L'Afrique reste un client très marginal, sauf au Ghana. En Chine, les premiers grains de riz américain devraient débarquer au printemps prochain. En attendant de reconquérir deux marchés de taille dont rêvent les riziculteurs aux États-Unis : l'Iran et Cuba.

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