C’est lundi qu’en France, le livre de l’ancien président de la République sera mis en vente. Et ce sera alors « la candidature de Sarkozy (qui) sera en librairie », lance Le Parisien. « Ce n’est pas un livre, c’est une annonce de candidature ! », estime en effet le quotidien, car le titre de cet ouvrage est « limpide » sur ses intentions élyséennes : « La France pour la vie » (Plon). Au fil des 264 pages de cet « ouvrage-confession », l’ancien président détaille ses « propositions » sur des sujets « régaliens », souligne le journal.
Et ce matin, l’ancien chef de l’Etat est à la Une du Figaro. « Sarkozy par Sarkozy », lance le quotidien. Qui le souligne : « Jamais encore on n’avait eu entre les mains le livre d’un ex-président préparant une nouvelle candidature à l’Élysée ». Le Figaro écrit avoir été surpris par « l’ampleur de l’analyse de ses erreurs ». « Aucun de ses prédécesseurs dans la fonction n’avait encore proposé un tel exercice de pénitence ». Nicolas Sarkozy « reconnaît des fautes de comportement; des maladresses ; des erreurs politiques », souligne Le Figaro. Lui qui est son « principal ennemi », ne cherche pas à « devenir l'ami de lui-même. Il reste ce qu'il est : de droite, avec ses convictions ».
Mais comme le remarquent L'Union et L'Ardennais, la « vraie innovation », dans l'édition politique, c'est « le meaculpa ». « Il convient de faire croire qu'on a pris du recul pour réfléchir, pour aller à la rencontre des Français, et qu'on revient métamorphosé ». Sarkozy a changé ? « Allez savoir, soupirent L'Union/L'Ardennais, certains liront peut-être (ce livre) et croiront à (son) repentir. » Peut-être en effet…
« Affaire Litvinenko » : l’empoisonneur du Kremlin
Vladimir Poutine a-t-il ordonné la liquidation d’Alexandre Litvinenko ? La réponse, « probablement », est « oui », à en croire l’enquête judiciaire britannique que la mort de cet ex-espion russe, décédé à Londres il y a dix ans après avoir ingurgité à son insu du polonium 210, isotope radioactif du polonium et poison violent, versé selon l'enquête dans sa tasse alors qu’il prenait le thé avec deux anciens agents des services secrets russes, au bar d’un hôtel du centre de la capitale britannique.
Cette histoire nous rappellerait presque les « vieux James Bond, au temps de la guerre froide », remarque Le Journal de la Haute-Marne, à ceci près que l’enquête britannique « met en cause » les autorités russes et Vladimir Poutine. « C'est là que la superproduction a pris des allures de mauvais film comique », regrette ce quotidien du centre-est de la France, qui qualifie le président russe de « piètre acteur ».
Voilà pour le côté polar de cette affaire. Et justement, comme le président russe est pointé du doigt, les conclusions de l'enquête britannique sur la mort d'Alexandre Litvinenko mettent un peu plus en lumière le « vrai visage » de Vladimir Poutine, enchérit Le Midi Libre, un « despote », un président « sans scrupule », un « autocrate à l'intérieur » de ses frontières, une « menace à l'extérieur ».
Une affaire qui aura, certes, des conséquences diplomatiques. Lesquelles seront pourtant limitées. Certes, admet Le Figaro, l’affaire Litvinenko « relance les tensions diplomatiques » entre Londres et Moscou. Mais après une « tempête très médiatique », les choses devraient selon toute vraisemblance « en rester là », estime le quotidien.
Certes, le maître du Kremlin est « probablement assassin », lance en Une Libération. Mais même si Vladimir Poutine n'a jamais vraiment abandonné son « costume d'agent du KGB » ; même si l'on n'avait guère de doute sur l'implication du Kremlin dans le meurtre de l'opposant Alexandre Litvinenko (lui-même ancien du KGB), (même si) les preuves avancées hier par un juge britannique pour établir la « responsabilité de l'Etat russe » « dans cette élimination pointent pour la première fois directement Poutine (...) qui va jurer qu'il n'y est pour rien », anticipe Libération… les dirigeants européens « ont tout intérêt à nouer une relation forte avec la Russie ». Voilà pourquoi Libé conseille à ces derniers de « mettre la pression sur le Kremlin. De la jouer comme l'ex-KGB, en somme. En sortant les dossiers »…
Atkinson : égalité des résultats
Anthony Atkinson, qui prône la réduction des inégalités, et la presse est unanime (en tout cas celle de gauche). Il faut dire que le livre de ce professeur d’économie de l’université d’Oxford, au Royaume-Uni, vient de sortir cette semaine en France. Il s’intitule Inégalités (Seuil), et son auteur est l’inspirateur, voire le mentor de l’économiste français Thomas Piketty, qui s’est largement inspiré de ses travaux pour devenir lui aussi un pourfendeur des inégalités croissantes du libéralisme débridé.
Anthony Atkinson « a un plan », lance donc en manchette Libération, qui donne son blanc-seing aux « quatorze solutions » préconisées par l’auteur dans ce livre. Coup de chapeau, donc, de Libé à cet économiste on ne peut plus distingué, qui ne se suffit plus du concept éculé, selon lui, de « l’égalité des chances » du libéralisme, mais qui milite pour celui plus efficace selon lui « d’égalité des résultats », afin de réduire la pauvreté dans les pays développés.
Tennis : placage sur terre battue
Il y avait déjà l’enquête de la BBC sur de présumés matchs truqués dans le tennis mondial. Selon Le Parisien, la Fédération française de tennis est à présent dans le collimateur pour une toute autre affaire ; elle « retient son souffle » avant la remise au ministre des Sports, Patrick Kanner, aujourd’hui ou demain, d’un « rapport » sur de présumés « abus de biens sociaux » à la tête du tennis français. Le journal évoque une « lettre » ayant mis le « feu aux poudres », adressée par un « riverain » de Roland-Garros à Paris, opposé au projet d’extension de ce stade vers des serres voisines. Le Parisien fait également état d’une « double billetterie de places de Roland-Garros en (région) Midi-Pyrénées (…) l’utilisation de véhicules de fonction à des fins privées par des proches d’élus (ou encore) des opérations immobilières douteuses ». « Je tombe des nues », dit, dans Le Parisien, le président de la Fédération française de tennis Jean Gachassin.