« Les diplomates avaient ouvert la voie l’été dernier avec un accord sur le nucléaire, nous rappelle Ouest France. Les touristes et les hommes d’affaires leur avaient emboîté le pas cet automne. Ce week-end, l’Agence internationale pour l’énergie atomique a donné son feu vert. La ruée sur l’Iran peut commencer, s’exclame le quotidien de l’ouest. Un géant s’ouvre au monde. Les milieux économiques sont les premiers à mesurer l’ampleur de l’événement. Coupé du monde depuis trois ans en raison du durcissement général des sanctions instaurées successivement par les Etats-Unis, l’Onu et l’Europe, l’Iran est un grand pays. Il possède d’immenses gisements de gaz et de pétrole. Avec ses 80 millions d’habitants, il est plus peuplé et plus éduqué que tous ses voisins arabes réunis. Depuis la fin de la Guerre froide, c’est le plus grand pays qui s’apprête à rejoindre le commerce mondial. »
En effet, renchérit L’Alsace, « le retour de l’Iran sur la scène internationale n’a rien d’anodin. Même si toutes les ambiguïtés sur le programme nucléaire des ayatollahs n’ont pas été levées, les Etats-Unis comme les Européens parient sur la bonne volonté de Téhéran. Et ils en sont récompensés, puisque les Iraniens ont annoncé la commande de 114 Airbus. Il y a pire comme cadeau de réconciliation. D’autres marques de reconnaissance devraient vite tomber. »
Sur le plan diplomatique à présent, l’Iran devrait imprimer sa marque… C’est ce que souligne Libération : « avec la levée des sanctions, et notamment le déblocage de milliards de dollars d’avoirs gelés, Téhéran a désormais les moyens de ses ambitions régionales. Le contentieux entre l’Iran d’une part, les Occidentaux et ses voisins de l’autre, ne se limite pas au nucléaire. Le régime iranien va-t-il, comme le souhaitent les réformistes, utiliser cette nouvelle donne pour moderniser l’économie, ouvrir le pays et aider à la paix ? […] Soutenant à fond Bachar al-Assad, directement engagée sur le terrain avec des cadres des Gardiens de la révolution ou par le biais du Hezbollah libanais, la République des mollahs a jusqu’ici joué l’escalade, se posant en grand parrain d’un axe chiite. Il en est de même sur les autres dossiers régionaux – le Liban, l’Irak ou le Yémen –, d’où les inquiétudes des grands pays sunnites, comme l’Arabie Saoudite, mais aussi d’Israël. C’est maintenant le moment de vérité, constate encore Libération. A Washington, on rappelle volontiers, y compris dans une partie du camp démocrate, que la confiance sera longue à rétablir et se fondera sur des actes pas sur des mots. »
Le calcul de François Hollande
A la Une également, le plan de François Hollande pour l’emploi…
Le chef de l’Etat va détailler ce lundi devant les syndicats et le patronat ses mesures d’urgence pour lutter contre le chômage, des mesures à base de formation, d’apprentissage et d’aides aux PME.
« François Hollande sait que c’est l’opération de la dernière chance, souligne Le Parisien. Pour sauver son fauteuil à l’Elysée en 2017 – et trouver un emploi aux Français au chômage –, le président n’a plus de temps à perdre. »
« Chômage : un pari à tout prix », s’exclame Libération. Libération qui estime qu’Hollande « pourrait réussir à inverser la courbe du chômage, grâce à la croissance, qui devrait légèrement augmenter cette année, quitte aussi à jouer avec les chiffres. […] Cette inversion, aussi timide soit-elle, serait évidemment une bonne nouvelle, même si elle reste limitée, commente Libération. Non principalement pour la gauche au pouvoir, qui aura, si la prévision se réalise, attendu plus de quatre ans avant d’atteindre ce modeste objectif. Mais pour le pays dans son ensemble, qui pourra espérer, si la tendance se poursuit, si la croissance prend le relais, voir reculer le fléau qui le mine depuis tant d’années. »
De son côté, Le Figaro dénonce un calcul plus politique qu’économique : « Chômage : le plan de Hollande pour être candidat », titre le journal. « La réalité est que, davantage qu’en faveur de l’emploi, il s’agit d’un plan d’urgence pour François Hollande lui-même, s’exclame Le Figaro. Pour avoir lié son destin présidentiel à la courbe du chômage, le voilà piégé : à quelques mois du “top départ” pour la course à l’Élysée, le temps lui est désormais compté, surtout si les esprits s’échauffent autour d’une primaire à gauche. Les mesures en préparation présentent donc touts les aspects d’une grosse rustine. À défaut de leur donner du travail, proposer – d’un coup, d’un seul – une formation à des centaines de milliers de chômeurs va au moins les faire sortir des placards de Pôle emploi. Réduire le chômage en ratiboisant les statistiques, la ficelle n’est pas neuve et toujours aussi grosse. Sur le fond, soupire encore Le Figaro, le plan annoncé symbolise tous les travers français. Il consiste à dépenser massivement de l’argent public dans un système kafkaïen, pour un résultat que l’on sait d’avance médiocre. »
Les Echos n’y croient pas non plus… « Malheureusement, au vu des pistes évoquées, le chef de l’Etat risque de décevoir une fois de plus tous ceux qui attendent de le voir se défaire des tabous et prendre des mesures chocs, sur le droit du travail par exemple. Certes, le plan de formation de 500 000 chômeurs supplémentaires va dans la bonne direction, de même que la prime de 2.000 euros envisagée sur les nouvelles embauches dans les entreprises de moins de 250. La volonté de faciliter l’apprentissage pour les jeunes sortis sans aucun diplôme du système scolaire est aussi louable. Enfin, le plafonnement des indemnités de licenciement aux prud’hommes constituera un signal fort pour les chefs d’entreprise. Mais ce plan, estime le quotidien économique, qui devrait coûter 2 milliards d’euros aux finances publiques, n’est pas susceptible, en soit, de remédier au mal français qui se caractérise par de très faibles créations de postes dans le secteur privé ces dernières années, comparativement à nos voisins européens, conduisant à un chômage de masse même en période d’embellie économique. »
Barbes à foison…
Enfin, le retour de la barbe… Une tendance qui se confirme chez les hommes en France. Le Parisien y consacre une pleine page. Avec ce titre, « Chacun cherche sa barbe » Des présentateurs télés, des présentateurs radios, mais là, ça se voit moins… des hommes politiques, des acteurs, des chanteurs… C’est la tendance… Avec des formes et des motivations très variées, explique le journal. La barbe longue façon hipster ; la barbe à papa, le jeune père qui, faute de temps, a renoncé à se raser ; la barbe militante, une barbe clairsemée que l’on retrouve chez la plupart des hommes engagés dans les causes environnementales ; les néo-barbus décomplexés, comme ce banquier parisien à la barbe rousse : « quand mon boss qui a plus de 50 ans est arrivé au travail avec la barbe, explique-t-il, je me suis dit que les digues étaient lâchées. Je m’y suis mis aussi, alors qu’il y a quelques années, c’était impensable dans le secteur bancaire. »
Enfin, pointe Le Parisien, « le nouveau poilu tendance est le bubu. Comprendre un bobo barbu, un “branché urbain” qui s’assume et qui entretient son look. »