C’est manifestement l’avis de l’hebdomadaire Le Journal du Dimanche, lequel, sur une photo de « Une » prise hier devant l’entrée de l’hôtel Splendid de Ouagadougou, au-dessus d’un alignement de véhicules calcinés, lance cette manchette choc : « L’attentat qui vise la France ».
Seule, bien sûr, parmi tous les journaux cette semaine, la presse dominicale en France met surtout l’accent sur les victimes françaises de l’attaque vendredi soir de l’hôtel Splendid et du café-restaurant Cappucino de Ouagadougou.
Parmi les vingt-neuf morts de cette attaque terroriste dans la capitale du Burkina Faso, Le Parisien Dimanche dénombre non pas deux mais trois Français. Le journal cite les noms d’« Arnaud Cazier, 41 ans, Eddie Touati, 54 ans, cités par le quotidien régional Le Courrier Picard, ainsi qu’Antonio Basto, 52 ans ». Le Parisien Dimanche publie les photos de ces trois « collègues qui travaillaient chez Scalès, société spécialisée dans le levage lourd pour l’industrie et les transports exceptionnels ».
Et Le Journal du Dimanche reprend cette information à son compte, citant Le Parisien comme source de ce bilan des victimes françaises. Sur lesquelles, donc, se concentre Le Parisien Dimanche, et sur les réactions de certains de leurs proches, dont le journal publie d’émouvantes réactions, ainsi que celle du nouveau ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry, qui souligne donc dans Le Parisien Dimanche qu’avant cette attaque, son pays « ne disposait pas d’information précise sur l’imminence d’une attaque ». Alpha Barry assure dans le journal français qu’« évidemment, le gouvernement burkinabè va rehausser le niveau de la sécurité. On va renforcer le couvre-feu. Nous allons prendre d’autres mesures plus approfondies au niveau des frontières et des entrées des villes. Et intensifier les patrouilles », dit notre ancien confrère et ami Alpha Barry au Parisien Dimanche.
Voilà donc, concernant cette attaque terroriste de Ouagadougou, ce que l’on peut dénicher de « plus », ce matin, dans la presse dominicale française en kiosques. Ajoutons qu’en ce qui concerne le déroulement de l’assaut de l’hôtel Splendid, Le Journal du Dimanche cite une source militaire française affirmant qu’il était « plus compliqué » que celui du Radisson Blu de Bamako, au Mali, et que « les forces burkinabées et françaises se sont d’ailleurs accrochées pendant les opérations », du fait de la « configuration du quartier, en construction », mais aussi à cause de cette intervention de « nuit ».
Macron : la tentation du départ
Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien Dimanche, avec 57 % de bonnes opinions, Alain Juppé à droite, et Emmanuel Macron, à gauche, avec 53 % d’opinions favorables, seraient les candidats qui permettraient d’assurer une victoire de leurs camps respectifs à la présidentielle de 2017.
L’ancien Premier ministre et actuel maire de Bordeaux Alain Juppé, puis le ministre de l’Economie Emmanuel Macron devancent le Premier ministre Manuel Valls, 48 % de bonnes opinions et le centriste François Bayrou (43 %). Ensuite, viennent, dans l’ordre, Marine Le Pen et Jean-Luc Melenchon à égalité à 27 %, François Hollande (25 %), Nicolas Sarkozy (23 %) et enfin Cécile Duflot (19 %).
Chez les sympathisants de gauche, c’est Manuel Valls qui est en tête, chez ceux de droite, c’est Alain Juppé. Quand à Emmanuel macron, Le Parisien Dimanche le dit « excédé » par les « petites vexations » dont il est « victime » de la part du Premier ministre Manuel Valls. Et le journal évoque « en Une » ce matin la « tentation » du ministre de l’Economie de claquer la porte du gouvernement. « Tout sauf un scénario de politique-fiction », prévient Le Parisien Dimanche, dans les colonnes duquel un anonyme membre du gouvernement affirme que Manuel « Valls ne peut plus le voir en peinture ! », tandis qu’un responsable du Parti socialiste y déclare que « Valls veut pousser Macron vers la sortie ».
Gauche : la tentation de la primaire
C’est avec l’idée d’une primaire à gauche qu’a débuté la semaine politique en France. Lancée le 11 janvier par le journal Libération, cette initiative a essentiellement vu le jour à l’initiative d’intellectuels et d’écologistes ayant « rallié à eux des personnalités de la société civile », tels que l’économiste Thomas Piketty, le démographe Hervé Le Bras, le sociologue Michel Wieviorka, l’écrivain Marie Desplechin et quelques politiques, comme les écologistes Daniel Cohn-Bendit et Yannick Jadot, résume L’Obs.
Qui, même s’il la trouve bancale, dit « chiche » à cette formule. Selon l’hebdomadaire, en effet, une primaire aurait, entre autres, le mérite de « recomposer et de réconcilier la gauche » ; elle lui permettrait de se « qualifier » pour le second tour de la future élection présidentielle en 2017. Voilà pourquoi L’Obs, sans mégoter, dit « oui » à une primaire à gauche.
Selon un sondage exclusif Harris Interactive pour l’hebdomadaire Marianne, 76 % des Français et, parmi eux, 85 % des sympathisants de gauche, « souhaitent voter » pour désigner leur candidat pour la présidentielle de 2017. Le journal y voit une nouvelle manifestation de « désamour à l’égard de l’actuel chef de l’Etat », puisque, dans cette enquête d’opinion, c’est le Premier ministre Manuel Valls qui rassemble le plus de « supporteurs » à gauche. Avec 25 %, il devance largement François Hollande (17 %) et Martine Aubry (15 %). Mais l’ensemble des Français veulent d’abord voir Emmanuel Macron « porter les couleurs » de la gauche, constate Marianne, puisque le ministre de l’Economie obtient 19 % des souhaits à cette hypothétique primaire à gauche. Et pour ce même ensemble des Français, le sondage de l’hebdomadaire attribue à François Hollande une « humiliante » quatrième place, ex æquo avec Martine Aubry. Pire pour François Hollande, Marianne croit savoir que quatre autres initiatives sont « en préparation » pour réclamer l’organisation d’une primaire à gauche. Petits meurtres entre amis…