Ce fut hier, un vrai « jeudi noir » pour l’action Renault. Plus de 10 % de chute d’un seul coup, d’un seul à la clôture, le titre ayant même dévissé de 20 % en séance… C’est un vrai « coup dur » pour les actionnaires, au premier rang desquels l’Etat, qui « cherche toujours à revendre » sa participation à hauteur de 4,7 % du capital de Renault, souligne le quotidien économique Les Echos.
Pourquoi ce coup de tabac sur le marché parisien aux actions ? Parce que le syndicat CGT a révélé que, la semaine dernière, des agents de la répression des fraudes ont perquisitionné au siège social de Renault et dans plusieurs de ses centres de recherche, emportant des ordinateurs contenant des relevés sur l’antipollution. Etant rappelé le scandale VW sur les tricheries concernant les normes antipollution en septembre dernier, il va de soi que « la crainte d’un scandale », comme le formule Les Echos, allait faire entrer Renault dans une zone de fortes turbulences à la bourse. Ça n’a pas raté…
Renault, pourtant, affirme n’avoir pas triché sur les normes concernant le diesel. Dans un communiqué, la firme automobile française l’a aussitôt souligné hier, et deux éminents membres du gouvernement ont volé à son secours sur ce point. Mais le mal était fait. Et, à la lecture de la presse ce matin, il aurait à tout le moins pu être limité.
Renault aurait dû « jouer la transparence », conseille en effet le journal L’Est Républicain. La transparence ou, à tout le moins, la « politique de l’édredon », nuance et complète ce républicain quotidien, comme son nom l’indique, de l’est de la France... En officialisant ces contrôles, la direction de Renault aurait pu mieux les « banaliser », explique, madré, L’Est Républicain ; en les « cachant » à l’opinion, elle a pris un risque « considérable ».
Mais c’est ainsi. Les constructeurs ont beau avoir une « ardente » obligation de transparence, enchérit Le Figaro, ça n’a pas toujours été leur « qualité première ». On le voit, ce grand quotidien français use de circonvolutions et d’euphémismes pour évoquer cette affaire, qui concernent tout de même l’un des plus gros annonceurs publicitaires en France. Mais, admet tout de même Le Figaro, qu’on le veuille ou non, le « dépassement des normes d’émission » de Renault et de certains de ses confrères, qui se présentaient jusqu’ici comme irréprochables, « pose tout de même quelques questions ».
Renault : coûteuse arrogance
Grave erreur de communication donc, qui prouve, une fois encore, qu’en cas de crise, la transparence reste pratiquement toujours le moindre mal. Comme le fait justement remarquer Le Journal de la Haute-Marne, les automobilistes n’auraient probablement pas, « plus que de raison », prêté attention à l’annonce de cette perquisition la semaine dernière chez Renault. « On s’est en effet vite aperçu que les potentiels acheteurs de Polo ou Golf n’avaient pas vraiment boudé les modèles de VW après la révélation de la gigantesque fraude sur ses moteurs » en septembre dernier, souligne ce quotidien du centre-est de la France.
Seulement voilà, en leur temps, note, non loin de là, le journal L’Alsace, les inventeurs du logiciel réduisant les émissions de polluants des véhicules VW, lors des phases de tests étaient aussi persuadés que le « stratagème » ne serait jamais mis au jour.
Justement, remarque le quotidien économique Les Echos, la leçon à tirer de cette affaire est que si les industriels ne veulent pas devenir « aussi impopulaires que les banquiers, il faudra tout de même qu’ils arrêtent de croire que tout ce qui n’est pas interdit est de facto autorisé ». Les banquiers apprécieront…
Irak : dans la ligne de mire des Français
En Irak, des Français, armes au poing, luttent contre Daech. Reportage « au front » à « la Une » du journal Le Parisien en Irak, où se joue « l’avenir du monde », énonce-t-il. Les envoyés spéciaux du quotidien ont constaté sur place que les moyens de ceux qui font la guerre à Daech sont « limités » et qu’il est « vital de les soutenir sans faiblir ».
Et, en effet, sur place, ils ont rencontré des Français, qui se battent contre Daech aux côtés des peshmergas kurdes, comme ce Vosgien de 38 ans, père de trois enfants, qui a choisi comme pseudonyme « Peter Quill » ! Ex-caporal-chef dans un régiment d’infanterie de la Meuse, Peter Quill dit au Parisien avoir « l’impression d’agir contre Daech, d’être utile, même si ce n’est qu’une goutte d’eau ». Et ce tireur d’élite prévient : « Si j’avais un djihadiste français dans ma ligne de mire ? Je n’hésiterais pas une seule seconde » !
Combien sont-ils, ces Français ayant pris les armes contre Daech dans cette région ? Selon Le Parisien, « une quinzaine de Français opèrent en ce moment dans le nord de l’Irak », sans recevoir la moindre solde. Le quotidien s’est également rendu à Sinjar, ville désormais libérée de l’emprise de Daech, où le président français « a la cote », constate sur place le journal. L’un des envoyés spéciaux du Parisien a ainsi croisé un vieil homme dans les ruines de Sinjar, qui lui a dit en pointant son doigt vers le ciel : « François Hollande, good. François Hollande, good ». Commentaire d’un officier peshmerga dans les colonnes du journal : « s’il vient ici, votre président sera reçu en héros » !
Corse : défi républicain
Et en Corse, quel accueil recevrait-il ? Après le succès des nationalistes aux dernières élections régionales et les violences de Noël, le Premier ministre Manuel Valls reçoit, lui, les nouveaux élus corses lundi, pour un dialogue qui ne s’annonce pas de tout repos… Le journal Libération, ce matin, sonne le « réveil de la Corse ». Et souligne que les requêtes des nationalistes « irritent Matignon ». C’est pourquoi il faut à tout prix trouver un compromis, enjoint Libé. Car si personne ne peut nier « l’originalité du peuple corse », la discussion entre Paris et les autorités élues en Corse doit se placer sous le signe de « l’intelligence historique ».
On sait que les nouveaux élus qui dirigent désormais la Corse ont longtemps milité pour l’indépendance de l’Ile de beauté. Et bien la Corse sera indépendante « le jour où la majorité des habitants de l’île en auront librement décidé, martèle Libération. En attendant, elle doit s’inscrire, avec des aménagements légitimes, dans les lois républicaines qui sont le lot commun des citoyens français », prévient, lui aussi très républicain, le journal. La guerre de Troie n’aura pas lieu…