Le film raconte l’histoire de Checco, 38 ans, joué par Checco Zalone, qui vit dans le Sud de l’Italie et pense avoir réalisé tous ses rêves. Grâce à son père, petit fonctionnaire à la retraite, et au piston d’un élu local, il obtient un poste dans le bureau provincial « pêche et chasse ». Pour délivrer des permis, il se fait allègrement corrompre, à coup de liqueurs maison, gibiers et autres victuailles. Il vit encore sous le toit familial car sa mère repasse ses vêtements à merveille et lui prépare toujours ses plats préférés. Mais un beau jour, Checco reçoit une lettre de mutation. On lui propose soit de renoncer à son emploi, moyennant des indemnités, soit de quitter sa région. Pas question de renoncer à son statut de fonctionnaire ! Effondré, il quitte le berceau familial.
Où est-il muté et comment vit-il sans sa chère mamma ?
Checco est muté à Rome, puis dans les Alpes et ensuite au pôle Nord, dans une base de recherche scientifique italienne. Arrivé au pôle Nord, il craque ! Tout lui manque trop : le soleil, les pâtes et les 5 coups de fil quotidiens de sa mamma. Mais au moment de signer sa démission, il croise une chercheuse italienne, Valeria, qu’il devait protéger des attaques des ours blancs. Il ne démissionne plus ! Fou amoureux, il prend un congé sans solde pour la suivre en Norvège, où il apprend la civilité, se cultive, découvre l’altruisme. L’histoire s’achève en Afrique où Checco renonce, enfin, à son statut de fonctionnaire, pour aider Valeria à monter une ONG . destinée à l’aide aux enfants.
En moins de dix jours, six millions d’Italiens ont vu cette comédie, comment expliquer un tel succès ?
Avant tout parce que les Italiens aiment rire de leurs obsessions, de leurs excès. Ensuite ce film, très grand public, arrive à point nommé: les Italiens ont envie de chasser un peu leurs craintes face un avenir incertain, à la violence du monde. Durant 80 minutes, le cerveau se repose, on rit, on sourit. Cela dit, le final de « Quo Vado ? » illustre aussi des changements obligés. Par exemple, les statistiques indiquent une progression constante de diplômés italiens, de moins de 40 ans, qui s’expatrient au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suisse, en France ou aux États-Unis pour travailler. Soit 34 % de plus en 2014 par rapport à 2012. Quant à la mamma, de près ou de loin, elle demeure sacrée.