A la Une: terrorisme, l’ombre jihadiste sur la Goutte-d’Or

 

Pas loin de de midi à la Goutte d’Or, quartier populaire du XVIIIe arrondissement de la capitale. Un homme, un inconnu, s’approche de deux policiers en faction. A la main, une « feuille » de boucher, c’est-à-dire un hachoir. Selon de nombreux témoignages, il crie « Allahou Akbar  ! ». Les policiers le somment de s’arrêter. L’homme avance, les policiers font feu. L’homme s’écroule, tué net. Sur lui, une fausse ceinture d’explosifs, ainsi qu’un papier avec un dessin représentant le drapeau du groupe Etat islamique et une revendication jihadiste « non équivoque », selon le parquet de Paris.

Un an jour pour jour après les attaques contre le journal satirique Charlie Hebdo, la menace « permanente » du terrorisme « rattrape le pouvoir », constate Le Parisien. Pour le quotidien, pas de doute, l’assaillant de la Goutte d’Or, nous a rappelé, si c’était encore nécessaire, que « le risque zéro  est une chimère ».

« Alors, bien sûr, l’attaque à l’arme blanche, hier, contre des policiers n’avait rien à voir avec les tueries de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher ou du Bataclan », admet Le Républicain Lorrain. Mais si le « pire » a été évité, il n’en demeure pas moins que la fièvre de la menace, elle, « ne retombe pas », se préoccupe ce journal du centre-est du pays.

« Un an, jour pour jour, heure pour heure, après la fusillade de Charlie Hebdo, la menace s’est rappelée au pays, s’inquiète aussi La Voix du Nord. Un homme, dont le profil reste à préciser, tente une attaque dans un commissariat parisien. L’acte montre tout autant que le renforcement sécuritaire est nécessaire et que la posture protectrice de François Hollande connaît des failles », regrette ce grand quotidien du septentrion français.

En tout cas, quelles que soient les motivations de l’agresseur de la Goutte d’Or, il est évident que les institutions républicaines font figure de « défouloir » pour certains « exaltés », souligne Les Dernières Nouvelles d’Alsace. De quoi redonner à certaines polémiques, sur la déchéance de nationalité par exemple, leur réelle valeur : « dérisoire, sans effet, désespérante », estime ce quotidien de l’est de la France.

Déchéance de nationalité : danger sur la République

Justement. Un an après l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, le projet de loi antiterroriste continue de faire des vagues en France. « Nos libertés doivent être garanties. La lutte contre ceux qui veulent les attaquer ne saurait justifier de les amoindrir », a dit hier François Hollande en présentant ses vœux aux forces de sécurité.

Pour le journal Libération, tout est « clean », en « paroles »… Mais le quotidien déplore qu’on ne retrouve « malheureusement » pas ces grands principes dans la proposition de déchéance de la nationalité. Libé craint toujours les risques « d’arbitraire » que cette réforme comporte, à l’unisson de nombre de parlementaires de gauche…

… Que Le Figaro accuse de « cécité ». Car, à entendre ces derniers, ce ne sont pas les islamistes qui menacent nos libertés en France, mais les dispositions antiterroristes qui sont aujourd’hui à l’étude pour nous prémunir du pire. Or l’attaque contre des policiers hier à Paris, montre pourtant que le danger est « partout et permanent », insiste le quotidien. Qui se demande si ces députés et sénateurs vont longtemps encore se « voiler la face » pour refuser d’appeler « un chat un chat ».

« Pauvre République, si généreusement née en 1792, si sévèrement dénaturée aujourd’hui !, soupire L’Humanité. Cette année 2015 l’aura balafrée de toute part, dans un retournement de valeurs assez édifiant : l’ordre contre la démocratie, la police contre la justice, l’état d’urgence contre la liberté, le rejet de l’autre contre la fraternité », se récrit dans un lyrisme historique qui lui est cher le quotidien communiste.

De son côté, L’Est Républicain s’alarme, lui, de l’attentat en Libye, où un camion-citerne piégé a pulvérisé hier le PC des gardes côtes de la ville côtière de Misrata. Car cet attentat prouve que les jihadistes sont à présent en « villégiatures imminentes à quelques centaines de kilomètres à vol de d’oiseau de Malte. Un nid de vipères à portée de l’Europe... », prévient L’Est Républicain.

Mitterrand : vingt ans après

Aujourd’hui 8 janvier 2016. Il y a pile vingt ans, disparaissait François Mitterrand. Vingt ans plus tard, François Hollande se rend aujourd’hui à Jarnac, dans le sud-ouest de la France, sur la tombe de l’ancien président socialiste pour une cérémonie d’hommage.

Un hommage « intéressé », estime Le Figaro. Car depuis quelques mois, François Hollande se met clairement « dans les pas » de son prédécesseur et dans le sillage de sa campagne de 1988 autour de la « France unie », préfiguration de celle de 2017, anticipe le quotidien. Sa manière d’exalter la « patrie », de se placer au-dessus de la mêlée, de prendre son propre camp « à rebrousse-poil », comme sur la déchéance de la nationalité, rappelle la « geste mitterrandienne », analyse Le Figaro.

En tout cas, pour le journal L’Alsace, l’actuel président fait ce qu’il peut pour tromper adversaires et amis afin de se maintenir au pouvoir, mais il n’a pas le talent de celui que l’on surnommât le « Florentin » pour son machiavélisme. « Seulement voilà, François Hollande est acharné à ne louper aucune commémoration, il ne pouvait manquer celle-ci », ajoute L’Alsace.

Platini : la Fifa, c’est fini !

Suspendu huit ans de toute activité dans le football, Michel Platini jette l’éponge pour la présidence de la FIFA. Dans un entretien exclusif au quotidien sportif L’Équipe, Michel Platini déclare en effet qu’il « retire sa candidature ». Il explique qu’il ne « peux plus », qu’il n’a « plus le temps ni les moyens d’aller voir les électeurs ». Or, se demande Platini dans le quotidien sportif français, « comment remporter une élection quand on est empêché de faire campagne ? ».

Question de calendrier, donc, mais pas que… De toute façon, Sepp Blatter « voulait ma peau », dénonce-t-il. L’ancienne gloire du football français accuse son ancien mentor suisse d’avoir souvent déclaré que, lui, Platini, serait son « dernier scalp » ! Voilà qui décoiffe, non ?...

 

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