Selon des résultats provisoires, les deux ex-Premiers ministres Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra sont en tête du premier tour du scrutin.
« Depuis le début du scrutin, ce sont les deux candidats qui sortent du lot », souligne Afrik.com. Et ces deux finalistes sont « au coude à coude », constate le site Internet africain.
Mais sans attendre, Al Wihda s’inquiète. Car la communauté musulmane, qui veut définitivement tourner une page sanglante de l’histoire du pays, « craint » de voir en Faustin Archange Touadera, « la continuité de Bozizé », estime le journal tchadien en ligne. Et puis une autrequestion se pose, ajoute-t-il. Le candidat Touadera propose de rendre la justice libre de toutes pressions politiques afin de renforcer la cohésion sociale.
Sachant que c’est l’électorat inhérent au KNK le parti fondé par Bozizé, qui l’a plébiscité à Bangui et ses environs, « pourra-t-il, sans risque, laisser la justice faire son travail avec les soupçons qui pèsent sur son ancien mentor ? », s’interroge dans ce journal un politologue centrafricain.
En France, Le Figaro expose sobrement le « duel d’ex-premier ministres » que sera le second tour « en forme de surprise » en Centrafrique, énonce-t-il. Faustin Archange Touadéra a raflé les suffrages de « sa » communauté mais aussi des Centrafricains « les plus hostiles à la Seleka », la rébellion à majorité musulmane, admet ce journal. Qui prédit lui aussi que le duel à venir « s’annonce serré » et que les jeux des alliances dans cette élection qui comptait trente prétendants « promettent d’être complexes ». Le Figaro relève aussi que les déçus du premier tour n’ont pas insisté, « pour l’instant »... Car hier matin, quelques 10 % des voix étaient « introuvables », remarque le journal français. De quoi, peut-être, amener les candidats battus à « protester », craint-il. Et puis, autre risque évoqué par Le Figaro, la réaction de la Cour constitutionnelle, qui « pourrait » invalider certains résultats et « ouvrir là encore la voie à des contestations ».
Burkina Faso : un « agneau » à la primature
Le Burkina Faso a un nouveau Premier ministre. Son profil ressemble à celui du président Kaboré. Paul Kaba Thiéba, 55 ans, est en effet un économiste dont la nomination semble en avoir surpris plus d’un dans les rédactions africaines ou ailleurs. A Ouagadougou, L’Observateur Paalga remarque que « même l’élection du pape n’a pas pris autant de temps » que la nomination du nouveau Premier ministre burkinabè, « inconnu au régiment », lance ce grand quotidien ouagalais. Ce qui le laisse « songeur ». Car ne pas être un habitué « des eaux saumâtres du marigot » politique national où nagent de « gros prédateurs » peut être aussi le talon d’Achille du nouveau chef du gouvernement à Ouagadougou, prévient le confrère, dans la mesure où « l’agneau innocent qui vient de naître a vite fait d’être croqué par les ogres de la faune politique » s’il ne va pas dans le sens qu’ils souhaitent.
De son côté, le journal Le Pays prend plus sobrement acte de cette nomination et se demande si le nouveau titulaire de la Primature sera « l’homme providentiel ». Sa nomination est en tout cas « à saluer », estime le quotidien ouagalais, car elle constitue une « étape » de franchie dans la « normalisation » de la vie nationale. Le choix de Paul Kaba Thiéba par Roch Marc Christian Kaboré, traduit la recherche « d’un certain équilibre », explique Le Pays, qui souligne la qualité de « l’expertise » du nouveau Premier ministre burkinabé sur les questions de développement ainsi que son « apparente virginité politique » qui en fait un homme « neuf », capable de mettre en œuvre « le plus rien ne sera comme avant » qu’attendent les Burkinabè.
En tout cas, c’est peu dire que Le Faso.net a été surpris par cette nomination. Pour ce site Internet, en effet, Paul Kaba Thiéba, c’est « le merle blanc » ! Car « ni le charlatanisme, ni même le sable d’un “esclave” Gulmantché dans son Fada natal n’ont […] pu voir avant l’annonce flotter quelque part le nom de Paul Kaba Thiéba ! »
Titulaire d’un doctorat en « monnaie, finances et banque », Paul Kaba Thiéba, est un « inconnu du grand public », souligne en France, le journal Libération. Le président Kaboré, est « lui aussi » économiste, rappelle le quotidien.