A la Une: Daniel Kablan Duncan reconduit

 

Suite à l’élection présidentielle d’octobre dernier et à la réélection d’Alassane Ouattara, le gouvernement ivoirien a démissionné hier, à la demande du président. Une nouvelle équipe gouvernementale va être mise en place. Mais le Premier ministre, lui, est reconduit dans ses fonctions.

Fraternité Matin résume la situation avec ce titre en première page : « Duncan part et reste ! » Pour l’instant, « c’est le seul membre du gouvernement à être reconduit. C’est bien pour lui le renouvellement de la confiance que le président Alassane Ouattara avait déjà placée en lui, en lui confiant le management de son deuxième gouvernement. »

« Kablan Duncan reconduit dans ses fonctions. On craint que le président Ouattara ne serve aux Ivoiriens un gouvernement réchauffé, s’exclame La Tribune Ivoirienne, avec les mêmes ministres et ne renoue avec la monotonie. […] Il est de coutume que lorsqu’un président est réélu, il procède à des retouches de l’équipe gouvernementale pour éviter la sclérose. D’abord, précise le quotidien ivoirien, pour un besoin de changement et ensuite permettre à d’autres cadres compétents de proposer des solutions innovantes. Parfois, ce sont des réaménagements techniques qui sont opérés. Des ministres, bien que bons, sont déplacés, juste pour fouetter leur orgueil, redynamiser l’équipe gouvernementale à l’effet de créer une plus grande motivation. Assurément, à chaque étape de la vie d’une nation, ces changements sont nécessaires. C’est en cela, conclut La Tribune Ivoirienne, que la reconduction de Kablan Duncan peut paraître décevante. »

Nouveaux venus ?

Attendons de voir… Car « si le Premier ministre est reconduit, l’équation ne sera pas la même pour ses collaborateurs du gouvernement. »C’est du moins ce qu’estime Guinée Conakry Infos. « Dans une Côte d’Ivoire qui se veut émergente au seuil des années 2020, le pays a certainement besoin de compétences nouvelles, affirme le site guinéen, pour affronter une mondialisation de plus en plus envahissante et une numérisation et une dématérialisation de plus en plus évidente des produits et même des services. Tout en reconnaissant le travail abattu par ses ministres du gouvernement sortant, le président Ouattara a déjà, à plus d’une reprise, exprimé sa volonté d’aller plus loin, de rajeunir et féminiser la prochaine équipe gouvernementale. Pour ce faire, il aura incontestablement besoin de ses alliés du RHDP et du PDCI de Konan Bédié notamment, dont l’appui à sa gouvernance a permis de traverser de nombreuses tempêtes, dans ce pays toujours confronté aux démons de la division politico-ethnique. »

« Selon certaines indiscrétions, relève Ledjely.com, un des motifs de ce remaniement serait un besoin de rajeunir et de féminiser le gouvernement. Mais la raison que le président Alassane Ouattara lui-même a invoquée, c’est qu’il voudrait davantage d’efficacité de la part de ses collaborateurs. Il est possible que les deux raisons veuillent dire la même chose. »

En tout cas, poursuit Ledjely.com, « ce n’est pas encore l’heure d’ouvrir la porte à une opposition qui, faudrait-il admettre, n’est pas au meilleur de sa forme. Du coup, après la grâce présidentielle qui a superbement ignoré certains barons du FPI, incarcérés dans le cadre de la crise postélectorale de 2010-2011, ce n’est certainement pas avec le gouvernement que Daniel Kablan Duncan est appelé à former qu’il faut s’attendre au début de la dynamique de réconciliation nationale. La priorité d’ADO est décidément toujours et encore la croissance folle qu’affiche la Côte d’Ivoire. »

Dauphin putatif ?

Enfin, L’Observateur Paalga au Burkina voit encore plus loin… « A l’allure où vont les choses, on se demande si, par petites touches successives, le chef de l’Etat, dès l’entame de son ultime mandat, n’est pas en train de faire de l’ancien pensionnaire du lycée classique d’Abidjan son dauphin putatif. Chose qui pourrait contribuer à régler les querelles larvées et autres guerres de positionnement que se livrent déjà le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, et le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Dans ce cas, poursuit L’Observateur Paalga, il n’est pas interdit de penser que la “carte Duncan” procède du pacte tacite entre ADO et le Sphinx de Daoukro, à savoir Henri Konan Bédi, lequel, contre l’avis d’une partie de ses militants, avait amené le PDCI/RDA à ne présenter aucun candidat à la présidentielle de 2015. A charge pour l’heureux bénéficiaire de ce deal politique de travailler à promouvoir la candidature d’un cadre PDCI/RDA pur jus à la prochaine présidentielle. Mais attention, conclut le quotidien burkinabé, les boulevards politiques ne sont pas toujours des voies toutes tracées. »

 

Partager :