« Le drapeau irakien flotte à nouveau au cœur de Ramadi, note Libération, Ramadi, la capitale d’al-Anbar, la grande province sunnite de l’ouest du pays conquise en mai 2014 par l’Etat islamique. »
« Cette victoire est tout d’abord un symbole, relève Libération. La prise de Ramadi avait marqué le début d’une offensive fulgurante de l’EI […]. C’est aussi un tournant stratégique. Bagdad, distant d’à peine une centaine de kilomètres, n’est plus sous la menace […]. La reconquête de la province d’al-Anbar est en outre “une rampe de lancement pour celle de la province de Ninive et de sa capitale Mossoul”, la grande ville sunnite et chrétienne du Nord-Ouest, comme l’a rappelé le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri. Mais il s’agit d’une bataille d’une tout autre ampleur, tempère Libération, qui nécessitera des mois de préparation. L’EI n’en reste pas moins désormais partout sur la défensive. Selon Bagdad, le groupe djihadiste aurait déjà perdu en Irak la moitié des territoires gagnés l’an dernier, dont Tikrit, la ville natale de Saddam, et la zone de Sinjar. »
En effet, pointe également Sud-Ouest, « malgré la spectaculaire conquête de Palmyre, assortie du vandalisme qu’on sait, le cru 2015 de l’organisation Etat islamique est plus amer que le cru 2014, inauguré avec la prise de Raqqa, puis celle de Mossoul. Ces fiefs de Syrie et d’Irak tiennent encore mais l’étau des coalitions se resserre. […] Aveu de faiblesse ? Il est indéniable que Daech comme réalité territoriale est en recul. Mais son pouvoir d’attraction est inentamé, tempère aussi Sud-Ouest. Et son leader Baghdadi peut affirmer que ce combat seul contre tous “purifie et renforce” les jihadistes. […] Et il a prouvé au long de 2015 que son pouvoir de catalyser partout le délire meurtrier des “fous de Dieu” et d’organiser ou susciter des attentats majeurs loin de ses bases était terrifiant. »
« Daech a certes perdu une bataille », renchérit La Croix, mais « au rythme actuel, l’érosion de Daech sera lente. D’autant qu’il faudra beaucoup de temps pour que les pays concernés s’accordent sur des objectifs ambitieux de stabilisation de toute la région. Un processus diplomatique vient tout juste d’être amorcé pour la Syrie. Mais il vise à enclencher un processus de transition à Damas, non pas à coaliser toutes les factions syriennes contre les jihadistes. Une même patience devra prévaloir dans la lutte antiterroriste et dans les actions à entreprendre en France, envers les personnes tentées par l’action violente, note également La Croix. Là aussi, il s’agit de rétrécir l’emprise de Daech. En combinant des actions judiciaires et policières mais aussi en donnant corps à un projet de société qui inclut tous les citoyens et donne du sens au vivre-ensemble. »
Lubies oiseuses ?
Le débat sur la déchéance de la nationalité suite… La foire d’empoigne se poursuit à gauche…
Pour La Presse de la Manche, « la situation est sérieuse. Entre grogne et fureur, la gauche est au bord de la crise de nerfs sur le maladroit dossier du retrait de la nationalité française aux binationaux qui mèneraient des actions terroristes contre la France. Il ne s’agit plus de quelques frondeurs, les voix socialistes qui se font entendre concernent un peu tous les courants. La situation est sérieuse, parce que la France est en état d’exaspération. »
Libération le reconnait : « si l’on en croit une partie de la base socialiste que nous avons interrogée, toute mesure, même symbolique, même inefficace, est bonne à prendre contre les jihadistes, résonnant en cela avec l’opinion qui approuve massivement cette disposition dans un récent sondage. Mais, estime Libé, Hollande et Valls ne peuvent pas ignorer qu’une autre partie de l’électorat et de nombreux dirigeants PS ne supportent pas la proposition, et encore moins la méthode et le ton employés. »
Justement, Le Figaro dénonce ceux qu’il appelle les « indignés du président. […] Qui parviendra à convaincre cette micro-société que ses lubies oiseuses suscitent dans le pays réel un mélange d’indifférence et d’incompréhension ? Si, contre sa famille politique, François Hollande a choisi de constitutionnaliser la déchéance de nationalité à l’encontre des Français condamnés pour terrorisme, c’est qu’il connaît bien les sentiments de l’opinion publique, s’exclame Le Figaro : elle y est massivement favorable. Comment ne le serait-elle pas, elle qui a vu cette année tant de cadavres joncher les rues de Paris ? Face à cette barbarie, les Français jugent sainement que, lorsqu’on est attaqués, on se défend. Et qu’à cette aune la déchéance constitue la moindre des mesures. Mais la vieille gauche ne sent rien de tout cela, peste Le Figaro, et continue à soliloquer, convoquant l’Histoire, rameutant de vieux fantômes, convaincue d’avoir raison contre le peuple. »
Y’a plus de saisons !
A la Une également, 2015 qui s’achève aura été l’année la plus chaude de notre histoire récente… « Les climatologues et les experts des mystérieux courants d’air chaud qui nous enveloppent sont formels, s’exclame La Nouvelle République du Centre-ouest. Sur à peine moins d’un siècle et demi de relevés, c’est le millésime le plus brûlant, le plus incandescent et le plus déréglé. La nature déboussolée en perd tous ses repères. Les courants bifurquent, les alizés s’inversent. Noyée sous les eaux, l’Angleterre est une île intérieure, l’Espagne grille en plein hiver, les tornades passent le Texas au mixer, la Chine et l’Italie du nord suffoquent dans les nuages empoisonnés. La COP21, congédiée sur un goût d’inachevé, ne pouvait pas espérer aiguillon plus stimulant. »
En effet, remarquent aussi Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « des asperges en Alsace, des fleurs à Moscou et de l’herbe sur les pistes des Alpes… On dirait que 2015, année la plus déréglée de l’histoire moderne, fait tout ce qu’elle peut, vers Noël, pour ridiculiser les sceptiques du réchauffement. »
Et oui, renchérit L’Est Républicain, « il y a une réalité qui s’impose jusqu’aux climato-sceptiques : quatorze des quinze années les plus chaudes appartiennent au XXIe siècle. Au-delà des courbes de températures et des statistiques, il y a surtout une réalité en train de bouleverser les équilibres. Tous les ans, près de 20 millions de personnes sont désormais chassées sur les routes de l’exil par les typhons, la sécheresse ou des inondations. L’urgence climatique est là. Elle frappe à notre porte avec une violence jamais atteinte. Aussi important soit-il, conclut le quotidien lorrain, l’accord arraché lors de la COP21, une hausse limitée à moins de deux degrés d’ici à 2020, que beaucoup jugent illusoire, n’est qu’un premier pas dans une longue marche semée d’épreuves. »