Pouvoir et opposition doivent se retrouver à partir de ce lundi à Entebbe en Ouganda, sous l’égide du président Museveni. Objectif : mettre un terme à la spirale de violences dans laquelle est engagée le Burundi après l’annonce par le président Pierre Nkurunziza de sa décision de briguer un troisième mandat.
Le site de l’hebdomadaire burundais Iwacu se félicite de cette rencontre : « Dialogue, pourparlers, négociations… Des mots utilisés sciemment et malignement par les parties invitées à Kampala, ce 28 décembre. Peu importe la terminologie, l’important c’est que les Burundais s’asseyent enfin, sans exclusion, pour mettre fin à la crise. Cependant, pointe Iwacu, le problème sur l’identité des équipes à inviter se pose déjà. Le gouvernement affirme ne pas reconnaître le Cnared comme entité. Pour ce dernier, il n’y a que deux parties en conflit : “le pouvoir de facto de Nkurunziza d’un côté et le Cnared de l’autre”. »
Pourtant, rappelle l’hebdomadaire burundais, « le médiateur a intégré l’opposition intérieure, la société civile, les femmes, genre souvent exclu des instances de décision, et la jeunesse, vecteur de la violence. Leur contribution peut-elle être considérée comme superflue ? Qui peut garantir qu’un accord exclusif Cnared-gouvernement générerait la paix ? En 2000, à Arusha, certains politiciens avaient garanti l’adhésion automatique des rébellions. Après la signature de l’accord, la guerre s’était intensifiée. »
Et Iwacu de s’interroger : « les Burundais ont-ils vraiment appris des erreurs du passé ? »
Le quotidien Le Pays au Burkina ne croit guère pour sa part à ces pourparlers… « Au rythme où vont les choses, l’on peut craindre, écrit-il, des affrontements intercommunautaires dans ce pays où les questions ethniques se sont toujours invitées dans le débat politique. Mais si le Burundi est aujourd’hui dans l’antichambre de l’enfer, l’UA en est en partie responsable, affirme Le Pays. En effet, pour n’avoir pas su agir en amont et pour avoir pris dans bien des cas le parti des chefs d’Etat contre celui de leur peuple, cette institution a servi de marchepied aux dictateurs. Et l’ironie du sort a voulu que ce soit un autre dictateur, qui ne vole pas plus haut que Nkurunziza en matière de démocratie, Yoweri Museveni, qui ait été retenu pour veiller au chevet du Burundi. L’on peut en déduire que celui-ci fera la part belle à l’un des membres de la confrérie des satrapes […]. Pour toutes ces raisons, conclut le quotidien ouagalais, l’on a des raisons de croire que ce n’est pas demain la veille que le calvaire du peuple burundais prendra fin. »
Zinsou, le miraculé…
A la Une également, le crash de l’hélicoptère gouvernemental au Bénin. C’était samedi. Ses occupants ont eu très chaud, comme le raconte le site d’information guinéen Ledjely.com : « l’hélicoptère dans lequel le Premier ministre, Lionel Zinsou, avait pris place pour se rendre à une cérémonie traditionnelle dans le nord-est du pays s’est crashé quelques minutes avant l’atterrissage. Très heureusement, lui et les six autres passagers s’en sont sortis indemnes. Le chef du gouvernement n’a pas eu une seule égratignure. Ce qui, en pareille circonstance, relève du miracle. » En effet, pointe le site guinéen, « aucune explication rationnelle ne saurait rendre compte du fait que le réservoir n’ait pas explosé quand l’appareil s’est écrasé. La chance s’est donc imposée. Une chance que les partisans du candidat du pouvoir pourraient également s’empresser d’interpréter comme la baraka présageant d’une victoire inéluctable de leur étalon à la course électorale prochaine. »
Quelles sont les raisons de ce crash ? Pour l’instant, mystère… Pour La Nouvelle Tribune au Bénin, « il est difficile de croire à une erreur de pilotage mais peut-être s’est-il s’agit d’un problème technique. Car, bien qu’acquis à l’état neuf et encore sous garantie du concessionnaire, l’hélicoptère aurait peut-être été surexploité. » En effet, point le quotidien béninois, « selon des indiscrétions, les nombreux voyages du chef de l’Etat à l’intérieur du pays n’avaient parfois pas permis de faire les check-up nécessaires à l’entretien de l’appareil. Normalement, il aurait dû être conduit au Nigeria chaque fois pour le faire. A plusieurs reprises, des techniciens avaient déploré ce manque de suivi. Cet hélicoptère, rappelle encore La Nouvelle Tribune, ne faisait pas partie des engins dont s’occupent les Forces aériennes du Bénin et était souvent piloté par un français, grassement rémunéré, logé et entretenu par l’Etat béninois. »