En Afrique du Sud, les amateurs de thé s'inquiètent. Leur célèbre rooibos - ou thé rouge - pourrait bien devenir un produit de luxe. Natif des montagnes du Cedeberg au nord du Cap, le rooibos est exclusivement cultivé que dans cette région. Environ 12 000 tonnes sont produites par an. Mais ces dernières années la production peine à répondre à la demande.
Le rooibos est victime de son succès. Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Japon… plus de la moitié du rooibos sud-africain part à l'exportation. Le produit est de plus en plus prisé pour ses atouts pour la santé : sans théine, faible en tanins et riche en antioxydants. Des gammes de produits à base de rooibos se développent, telles que des cocktails, des glaces et même du cosmétique.
Vers une forte hausse des prix
Mais cette année, la sécheresse qui sévit dans la région risque de peser sur la production. Il n'y a quasiment pas eu de pluie en juillet et août, lors de la période de semis. Il faut donc s'attendre à une forte hausse des prix d'ici six mois, selon Ernest du Toit, porte-parole du Comité sud-africain de rooibos.
« Sur beaucoup de marchés internationaux, par exemple l'Allemagne, les Pays-Bas, le Japon, le rooibos est devenu un produit prisé, déclare le porte-parole. Et les prix à l'international sont déjà plus élevés que sur le marché local. Et donc, il est très probable qu'avec une baisse des volumes productions, la demande locale et internationale va faire grimper les prix de 90 % ou plus. »
Une production inférieure à la demande
L'année dernière déjà la production totale de rooibos avoisinait les 11 000 tonnes, pour une demande d'environ 15 000 tonnes. Autre difficulté, le rooibos pousse dans une région ou climat est semi-aride et montagneux.
Ces particularités climatiques rendent sa production difficile à exporter. Ernest du Toit se veut toutefois rassurant pour les Sud-Africains, le marché local sera approvisionné en priorité.