A la Une : la tentative de coup d’Etat au Niger toujours à la Une

Beaucoup de questions en ce lundi 21 décembre. Des questions et des doutes dont se fait l’écho L’Observateur du Burkina Faso. Le journal souligne que les réponses apportées par les autorités sur ce qui s’est passé n’ont pas dissipé « le mystère qui entoure cette affaire ». Le pouvoir a tenté de répondre aux « interrogations des Nigériens ». « Allocution solennelle télévisée » du président pour commencer, puis « le ministre de l’Intérieur et de la Défense par intérim est monté au créneau ».

Le scénario des autorités de Niamey est le suivant. « Un groupe d’officiers, neuf au total, issus de trois grandes unités, la base aérienne de Niamey, le bataillon d’artillerie de Tillabéry à 100 kilomètres de la capitale, et le Groupe d’intervention des forces spéciales rattaché à la présidence de la République » comptaient intervenir vendredi dernier, après le défilé militaire de Maradi.

Alors « comment comptaient-ils agir ? » En abattant l’avion présidentiel. Une technique digne d’un film de Nollywood, ironise le journal, mais qui a déjà fait ses preuves en Afrique, au Maroc en 1972 ou bien encore au Rwanda, en 1994

Faut-il croire la version officielle ?

Il faudrait être « fou » pour « fomenter pareille félonie dans le climat actuel », estime L’Observateur.
Et de poursuivre, incrédule : « Après l’échec cuisant des 16 et 17 septembre au Burkina, ces militaires-là pensaient-ils réussir là où les autres avaient lamentablement échoué ? »

Et en même temps, se demande L’Observateur, « quel intérêt aurait un président légitime sortant qui sollicite le suffrage de ses concitoyens à inventer une histoire pareille ? » Quel intérêt « si ce n’est alourdir davantage un climat suffisamment pesant depuis le retour de Hama Hamadou, l’ancien allié devenu opposant [...] du clan présidentiel ? »

Mêmes interrogations dans Le Paysdu Burkina Faso : « Qu’est-ce qui aurait justifié un tel coup de force ?" "Un problème de gouvernance politique ? » Ou « un coup de sang d’un groupe d’individus qui en veulent à Mahamadou Issoufou ? »

En tout cas, estime le journal, les nuages noirs s’amoncellent dans le ciel du Niger.« Le climat politique est de plus en plus lourd ». Et de lister tous les problèmes du pays : le putsch manqué, l’affaire de trafic de bébés, la « polémique » autour du fichier électoral et « la menace terroriste omniprésente ». De « grosses tornades » pourraient arriver, s’inquiète Le Pays.

La mission de l’Union africaine au Burundi fait réagir

« 5 000 hommes ! », s’exclame Le Pays. « C’est bon », applaudit le quotidien burkinabé à qui l’Union africaine « donne enfin l’impression d’avoir entendu les cris de détresse des Burundais, terrorisés, suppliciés au quotidien par un pasteur-président dont l’aveuglement le dispute à l’irresponsabilité. »

Aujourd’hui au Faso salue également l’envoi de cette force. Il est temps d’intervenir, estime le journal.

Cinq mille hommes donc, c’est bien si bien sûr cela se confirme, souligne Le Pays, très critique envers l’UA. Comme le fait remarquer Aujourd’hui, on ne sait pas ce que va faire l’Union africaine face au probable refus du Burundi d’autoriser le déploiement de cette force. L’attitude de l’UA permettra de « jauger ce qu’elle vaut vraiment sur l’échiquier continental », estime le journal qui rappelle que jusqu’à présent, Nkurunziza « a toujours tiré ses marrons du feu que ce soit avec ses pairs de l’Afrique de l’est, et même de la Communauté internationale ». Il leur a même fait plusieurs « pieds de nez », renchérit Le Pays qui appelle à renverser le « dictateur ». Selon le quotidien, c’est lui « la racine du mal », le « nœud du problème burundais ».

En tout cas, si les troupes de l’Union africaine ne peuvent pas intervenir au Burundi, le conseil de sécurité des Nations unies devra prendre ses responsabilités « urgemment », prévientFasozine. Sans quoi, la communauté internationale « risque d’être accusée de non-assistance à peuple en danger », prévient le quotidien.

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