Piloter une voiture par la pensée

Sur le même principe que les handicapés utilisant leurs ondes cérébrales pour contrôler leur prothèse ou leur fauteuil roulant, des chercheurs chinois ont mis au point un dispositif qui permettrait de piloter un véhicule par la pensée.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus d’1,2 million de vies sont perdues chaque année dans des accidents de la route. Une hécatombe mondiale que le géant Google espère réduire de moitié en accélérant le développement de son concept de voiture sans chauffeur.  D’autres technologies sont à l’étude comme EyeDriver qui permet à un conducteur de diriger son automobile sans toucher le volant, en guidant le véhicule uniquement avec les yeux.

Egalement pressentis, des systèmes évolués de navigation par satellites qui vocaliseront le chemin que pourront suivre les conducteurs même s’ils sont aveugles ou malvoyants. Et pourquoi ne pas piloter un véhicule par la pensée ? Comme l’ont imaginé les chercheurs chinois de l’Université Nankai dans la banlieue de Tianjin qui ont mis au point un dispositif neuronal pour diriger une voiture. 

Le système se compose d’une  interface « cerveau-machine » non invasive, c’est-à-dire sans implants chirurgicaux. L’électroencéphalographe ou EEG qui a été développé par les chercheurs chinois prend la forme d’un casque. Il est du même type que ceux utilisés à des fins thérapeutiques, permettant d’analyser l’activité cérébrale des patients. Ces casques donnent la possibilité de déterminer quel genre d’ondes cérébrales correspondent à une action précise, comme penser à fermer les yeux ou de faire bouger tel ou tel muscle.

Ces systèmes portatifs de plus en plus efficaces et relativement discrets, offrent aujourd’hui à leur utilisateur, la capacité d’envoyer des ordres ou des commandes à un ordinateur avec un minimum de concentration mentale. Les 16 capteurs du casque chinois mesurent l’activité électrique du cerveau, un logiciel spécifique trie les informations pour ensuite délivrer sans fil, en passant par un ordinateur, des instructions simples et précises à une voiture. Le dispositif expérimenté qui est pour l’instant minimaliste, permet seulement de faire avancer, reculer et stopper un véhicule qui se déplace en ligne droite ou encore d’agir sur  le verrouillage centralisé des portières sans bouger le petit doigt.

Les scientifiques espèrent ainsi « humaniser » le comportement des véhicules autonomes. « Au final, les voitures, qu'elles soient ou non autonomes, sont au service des gens. Les intentions du conducteur doivent donc être connues » a conclu l’équipe de recherche. Mais inutile de rêver, ce n’est pas demain que vous piloterez à tombeau ouvert votre bolide, rien qu’en y pensant ! De toute façon, l’ivresse de la vitesse au volant est devenue depuis longtemps ringarde et pour ainsi dire, complètement dépassée ! Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

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