L'élevage veut réduire son empreinte carbone

L'élevage est l'un des premiers contributeurs du réchauffement climatique. Mais sur tous les continents, le secteur de la viande essaie d'atténuer son empreinte.

L'élevage veut réduire son empreinte carbone, et la concertation devient mondiale. Selon la FAO, l'élevage aurait été responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre en 2014, entre le méthane dégagé par la digestion des ruminants, les gaz des déjections animales, les émissions dues à la production d'aliments du bétail, la dégradation des pâturages et, bien sûr, la déforestation.

Comment ne pas aggraver cette pression de l'élevage sur l'environnement avec une demande de viande qui doit doubler dans les 35 ans qui viennent ? C'est le défi que doivent relever les industries de la viande, de plus en plus critiquées, y compris par l'Organisation mondiale de la santé.

Les grandes régions de production de viande de la planète ont beau se livrer une concurrence acharnée, elles élaborent des outils communs pour évaluer leur empreinte carbone et la réduire (autour de l'Office international de la viande (OIV-IMS), de l'International Feed Industry Federation (IFIF), et de la Fédération européenne des fabricants d'aliments composés ou FEFAC).

Un consensus se dégage : il faut continuer de produire toujours plus de viande avec la même quantité de fourrage. Cela passe par l'amélioration génétique des espèces animales et le changement de leur ration. La Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis réduisent leur cheptel sans réduire leur production de viande. Au Brésil, l'élevage devient moins extensif, pour préserver la forêt, au prix d'une surveillance satellitaire conjointe public-privé. La Colombie se lance dans les plantations de légumineuses arbustives pour les bovins. En Europe, l'Espagne, la France, l'Irlande et l'Italie se sont associées dans le programme « Beef Carbon » pour éliminer jusqu'à 20 % des émissions de gaz à effet de serre dans les dix ans qui viennent, en augmentant la part de l'alimentation produite sur l'exploitation, en y recyclant les déjections animales et en augmentant la durée de vie des prairies.

Le défi s'impose aussi à l'industrie des aliments du bétail. En Europe, il s'agit d'utiliser moins de soja importé et plus de légumineuses, de tourteaux de colza et de tournesol, produits localement, plus de déchets végétaux, du sucre ou des pommes de terre, voire les déchets de la fabrication, pour l'homme, du pain ou des pétales de maïs.

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