Laurent Fabius organise ces jours-ci à Paris une réunion préparatoire, à 20 jours de l'ouverture de la conférence internationale sur le climat, COP21, qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre:
« Ca ne peut pas être la Conférence de la dernière chance parce qu'on sait que le déréglement climatique est un défi majeur [...]. On ne peut pas se satisfaire d'un demi-échec ou d'un demi-succès à Paris [...] Ce qui est terrible c'est qu'on a, à coté des États (...) une opinion publique qui est prête à se mobiliser, qui est consciente du danger, qui commence à agir, qui s'organise .»
« Aujourd'hui les engagements des États sont autour de 3 degrés de réchauffement climatique, il faudrait ne pas dépasser 1,5 ou 2 degrés de réchauffement, donc c'est dramatiquement insuffisant ».
« Il y a un enjeu d'argent, mais la promesse vis-à-vis des pays du Sud, c'est 100 milliards de dollars par an à l'horizon 2020, on est à 600 milliards de subventions aux énergies fossiles. [...] Donc, on continue aujourd'hui à financer beaucoup plus le dérèglement climatique qu'on finance les solutions. On voit qu'au fond ce ne sont vraiment pas des chiffres impressionnants, si on veut s'en donner les moyens. »
« Je crois que la vraie difficulté aujourd'hui c'est que nos dirigeants, nos États, restent encore sous la pression des lobbies des énergies fossiles, parce que lutter contre le dérèglement climatique, lutter pour éviter un réchauffement de plus de 2 degrés, c'est laisser 80% des ressources fossiles - charbon, gaz, pétrole - dans le sol, donc c'est oser s'attaquer aux firmes du pétrole, du gaz et du charbon, qui sont aujourd'hui les firmes les plus puissantes de la planète ».