A la Une: Ouattara plébiscité

« Ouattara, la razzia », c’est le titre à la Une de Nord Sud. En première page de La Matinale, la photo du Président sortant, radieux, bras levés devant la foule lors d’un meeting de campagne. « Ouattara plébiscité partout », confirme Le Nouveau Réveil. « Ouattara sans pitié pour ses adversaires », estime Le Jour Plus. « Il les pulvérise tous », nous dit L’Expression, qui indique que « les bastions de Gbagbo sont tombés ». Ouattara « se détache nettement », selon Fraternité Matin, qui comme ses confrères, n’a pas attendu les résultats complets pour annoncer cette large victoire. « Un nouveau soleil se lève sur la Côte d’Ivoire », affirme même Le Mandat.

D’autres quotidiens sont moins enthousiastes. « La Côte d’Ivoire s’installe dans l’incertitude », estime LG Infos, qui évoque « un hold-up électoral » et se demande « comment il a été planifié ». La Commission électorale indépendante concentre les critiques : « cafouillage et cacophonie », d’après Le Temps. La CEI « dans l’impasse totale », selon Notre Voie.

Vieux démons

Une réélection commentée dans la presse étrangère. Elle est plutôt prudente, à l’image de Fasozine.com : « chacun attend de voir de quoi le lendemain sera fait dans ce pays où les cœurs n’ayant pas totalement désarmé, il y a de quoi redouter les vieux démons de la crise post-électorale qui avait secoué ' l’éléphant d’Afrique' ».

Même crainte en France dans Le Figaro. « Rien ne dit que ce retour aux urnes dans le calme a totalement tourné la page des tensions. Les tribunaux ivoiriens, en jugeant plusieurs proches de Laurent Gbagbo, dont son épouse Simone, mais en épargnant les alliés d’Alassane Ouattara, ont renforcé cette impression d’une lecture partiale de l’Histoire, d’une justice des vainqueurs ».

Cause entendue ?

La presse africaine focalisée aussi sur les résultats du scrutin au Congo-Brazzaville. D’après les chiffres officiels, le « oui » l’emporte à 92,28%. Et d’après Les Dépêches de Brazzaville, « la cause est entendue. Sans discussion possible, les Congolais ont bien adopté la nouvelle Constitution. Une page tournée et bien tournée ». Et le journal se demande s’il faut mettre « un point final » à cet épisode. « Non, répond l’édito délibérément optimiste, c’est le début d’une nouvelle aventure qui nous réservera sans doute bien des surprises ».

Avenir beaucoup moins radieux pour les Congolais, prédit Ledjely.com. Le Congo, d’après le site internet guinéen est désormais « un pays dont le sort est à plaindre, livré avec ses habitants à un clan d’égoïstes qui ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins ».

Continuer le combat

92%, un score « à hauteur d’Empereur », titre ironiquement L’Observateur Paalga. L’affaire est passée « comme une lettre à la poste ». Le journal burkinabé critique une fois encore l’attitude de la France, « un couac diplomatique ». Le régime congolais « a su saisir le voile de légitimité ainsi tendu et s’en est drapé ».

« Quand Sassou se chatouille pour rire », analyse Le Pays, autre quotidien du Burkina. « Le seul succès du référendum est qu’il donne des nausées aux démocrates africains ». Avec un appel à l’opposition congolaise : « elle se doit de continuer le combat, donner du sens au sacrifice de ses martyrs ». Appel aussi à l’Union africaine qui, selon le journal, doit « monter en urgence au créneau ».

Catalyseur de développement

Le continent africain est courtisé par l’Inde, à l’occasion d’un sommet économique à New Dehli. Alors que Fraternité Matin détaille « les attentes » de la Côte d’Ivoire, Guinée Conakry Infos signale la présence dans la capitale indienne d’Alpha Condé. Ce sommet est « une grande opportunité » pour la Guinée. Son marché industriel, maillon essentiel de l’émergence socio-économique, demeure « presque vierge », comparé à certains pays aux mêmes potentiels.

Une délégation malgache s’est aussi déplacée, mentionnée par Les Nouvelles. Madagascar partage avec l’Inde le même océan. Le journal d’Antananarive évoque d’ailleurs le déploiement dans cette zone des NTIC [Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication] : « un catalyseur de développement régional ».

Partager :