A la Une: Tunisie, Nobel de la possibilité démocratique

Le quartet du dialogue national tunisien, composé du syndicat ayant pour sigle UGTT, soit l’Union générale tunisienne du travail, mais aussi du groupement patronal Utica, de l'Ordre des avocats et de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, s'est vu décerner le Nobel de la paix. Et Libération pavoise.

Dans ce journal, l’écrivain Kamel Daoud estime que, malgré assassinats, extrémismes et crises, la Tunisie a « affirmé la possibilité d'une démocratie ». Cela veut bien dire que, selon ce journal, le jury Nobel, qui a « bien fait » de lui décerner ce prix, a donc récompensé une « voie possible » car, dans le monde arabe, les élites ont besoin de « se faire confiance, d'être saluées ». Pour Libé, pas de doute, le dialogue est « possible » quand il est mené par la société civile et non comme un processus de « deal » entre islamistes et régimes.

Le Nobel de la paix 2015 ? Une récompense qui « fait du bien » à la jeune et fragile démocratie tunisienne, se réjouit également Le Parisien. Le journal relève bien sûr que ce prix apporte une « bulle d’air » à ce pays fragilisé par deux attentats terroristes en début d’année qui ont porté un coup sévère au secteur stratégique du tourisme, rappelant au passage que le premier a fait 22 morts au musée du Bardo en mars, et le second 38 en juin sur une plage de Sousse. Mais bien au-delà du quatuor, c’est toute la société tunisienne qui est consacrée par ce Nobel. Et la preuve que la démocratie est « possible » dans les pays arabes. Qui en doutait ?

Pas Le Figaro en tout cas, qui nuance. Le jury Nobel a voulu encourager les « derniers » espoirs d’un « renouveau démocratique » dans le monde arabe. Car le quartet ainsi primé a réussi à « sortir le pays de la crise », avec l’adoption de la Constitution le 26 janvier 2014 et la mise en place d’un gouvernement de transition ouvrant la voie aux élections de fin 2014.

Tunisie : message démocratique mondial

Mais le message des Nobel va bien au-delà de la seule Tunisie. C’est ce que soulignent Les Dernières Nouvelles d'Alsace. « La Tunisie montre que le destin de cette part du monde n'est pas d'être débordé par le terrorisme et la violence. Le message s'adresse à tous ceux qui, au Proche-Orient notamment, ne veulent pas céder à l'islamisme ».

La Charente Libre confirme. « La distinction accordée par les Nobel au processus tunisien vaut appel au reste du monde, et singulièrement aux amis déclarés de la " Révolution de jasmin " pour qu'ils n'oublient pas la Tunisie au moment où elle en a le plus besoin ».

Malheureusement, soupire Le Journal de la Haute-Marne, le modèle tunisien ne parvient pas à « faire école ». L'attribution du prix Nobel est destinée à en faire la promotion de manière spectaculaire, c'est évident. Mais il faudra beaucoup plus qu'une distinction prestigieuse à la petite et vaillante Tunisie pour que le reste du monde arabe trouve le chemin de la démocratie.

Guinée : match retour pour les rivaux

En Afrique, la Guinée retient son souffle en cette veille du premier tour de l’élection présidentielle. Et Conakry « se méfie », remarque Le Figaro, après que les rues de la capitale guinéenne se sont vidées « lentement » hier, à l’approche du scrutin et l’entrée en ville des cortèges des deux principaux prétendants, le président-candidat Alpha Condé et son rival de toujours ou presque Cellou Dalein Diallo, les six autres candidats étant réduits à des rôles d’arbitres ou de soutiens.

Avec leur slogan de campagne, « Un coup KO » (autrement dit une victoire dès le premier tour, objectif que Le Figaro trouve « très ambitieux »), les partisans d’Alpha Condé affichent un bilan très positif du président sortant, à commencer par l’ouverture du barrage de Kaléta devant mettre fin aux coupures d’électricité, qui « minent » Conakry, énonce le quotidien.

Vatican : François vs François

Au Vatican, c’est finalement bel et bien « non », le diplomate français Laurent Stefanini ne sera pas nommé ambassadeur auprès du Saint-Siège. Selon Libération, le chef du protocole de l’Elysée, que le président Hollande voulait nommer ambassadeur au Vatican, et dont l’homosexualité a été « rendue publique », rappelle le quotidien, « ne sera pas ambassadeur de France auprès du Saint-Siège. Du moins sous la présidence de François Hollande ».

Ce que Libé appelle le « bras de fer entre les deux François » - le pape et le président français - a donc tourné à « l’avantage » du souverain pontife, énonce le quotidien. Pour Laurent Stefanini, le « rêve d’une vie » s’est écroulé, soupire Libération.

Leny Escudero : un poète s’est éteint

Le chanteur Leny Escudero est mort. Poète, certes, mais aussi « vrai chanteur engagé, plus habitué aux cours des usines qu’au velours des salons », remarque Libération. Et avec ça « homme libre », souligne Le Figaro, qui rend hommage à ce « rebelle amical de la chanson » française, qui s’est éteint hier à Giverny, près de Paris, à l’âge de quatre-vingt-deux ans. Avec sa voix « unique, aux moirures rauques voilées d’on ne sait quelle tristesse », cet amoureux de grande littérature qu’était Leny Escudero, sur des mélodies « entêtantes », chantait des textes « mélancoliques », rappelle le journal : « Comme une amourette » ; « Ballade à Sylvie » ; « À Malypense ». Toute une époque.

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