Le traité trans-pacifique épargne les secteurs agricoles des pays signataires

Les pays signataires du traité trans-pacifique ont ouvert très modestement leur marché agricole. A part à la viande américaine.

Les gagnants du traité trans-pacifique (TPP) ? L'automobile japonaise, le pétrole canadien et la viande nord-américaine. Le porc et le bœuf des Etats-Unis et du Canada vont pouvoir s'exporter sans droits de douane au Vietnam, et avec des droits très réduits au Japon ; ces deux marchés asiatiques, très prometteurs pour les deux viandes, étaient quasiment fermés aux importations nord-américaines.

Le traité trans-pacifique réjouit aussi les producteurs américains de blé et de soja, et les producteurs canadiens d'orge et de colza, qui vont voir leurs exportations facilitées de l'autre côté du Pacifique.

Mais pour le reste, l'accord de libre-échange n'a pas réellement détruit les barrières qui protégeaient les bastions de l'agriculture parmi les 12 pays signataires. L'Australie rêvait de pouvoir exporter librement son excédent de sucre aux Etats-Unis, mais Washington n'accorde qu'un maigre quota au sucre de canne océanien.

Les Etats-Unis voulaient écouler plus de riz américain au Japon, ils n'obtiennent que 50000 tonnes supplémentaires, Tokyo parvient encore une fois à épargner le riz japonais très subventionné de la concurrence étrangère.

La Nouvelle-Zélande rêvait d'inonder le Canada de produits laitiers, pour compenser la baisse des achats de la Chine, qui ne fait pas partie du traité. Mais le gouvernement de Wellington n'obtient qu'un accès limité au consommateur canadien : le gouvernement d'Ottawa n'ouvre que 3 % de son marché laitier, et encore beaucoup moins largement son marché des œufs et de la volaille.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper voulait à tout prix calmer l'ébullition des éleveurs laitiers canadiens, à deux semaines des élections. C'est l'industrie automobile canadienne qui sera soumise à la concurrence asiatique, pas l'industrie laitière ni la filière avicole, dans ces deux secteurs le Canada est parvenu à sauver ses quotas de production et ses tarifs d'importation, piliers d'un « système de gestion des approvisionnements » qui sera bientôt le dernier au monde.

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