« L’afflux de migrants dans l’Union européenne souligne une division est-ouest du continent, mais aussi des oppositions au sein même des pays qui ne savent plus comment répondre à la crise. » Constat dressé par Libération ce matin.
« La fracture la plus évidente est celle qui existe entre les Etats de l’ex-bloc socialiste, qui ont adhéré en 2004 et 2007, et les pays occidentaux, fondateurs du projet européen, pointe le journal. A Londres, Berlin, Madrid et Paris, des dizaines de milliers de personnes ont défilé ce week-end en faveur des migrants, alors qu’au même moment, à Prague et surtout à Varsovie, des manifestants proches de l’extrême-droite nationaliste clamaient que les migrants étaient des terroristes en puissance. »
Alors que faire ? « Les ministres de l’intérieur et de la justice des vingt-huit pays de l’Union se réunissent ce lundi à Bruxelles, note La Croix. À l’ordre du jour : le contrôle aux frontières de l’Union et la gestion de l’afflux de migrants et réfugiés… L’exécutif européen, soutenu par Berlin, Paris et Rome, voudrait mettre en place un système de quotas. Un tel dispositif permettrait de répartir d’une manière plus équilibrée les efforts de chaque pays membre, sachant qu’aujourd’hui l’Allemagne, la France, l’Italie, la Suède et le Royaume-Uni concentrent, à eux cinq, 75 % des demandes d’asile. »
Seulement voilà, pointe La Croix, « plusieurs pays – la République tchèque, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie – ont déjà exprimé à plusieurs reprises leur opposition à une telle solution, rejetant de fait les appels à une plus grande 'solidarité européenne' venant, notamment, d’une Allemagne débordée par les arrivées de réfugiés. »
Et pourtant, l’Europe doit être en cohésion, souligne La Croix : « ce n’est pas en nous retranchant derrière nos frontières que nous ferons face à notre responsabilité historique. »
L’Allemagne débordée
Pour sa part, l’Allemagne a décidé de rétablir sa frontière avec l’Autriche, « au moins temporairement, souligne Le Figaro. Cette mesure d’urgence a été annoncée hier soir par le gouvernement allemand pour faire face au flot toujours plus important de réfugiés. (…) En annonçant cette mesure à la veille de la réunion des ministres de l’Intérieur européens, Berlin fait monter la pression, estime le journal. Angela Merkel et François Hollande ont préparé ensemble le rendez-vous. Ils ont fait 'une analyse commune de la situation', a-t-on expliqué à l’Élysée. La décision de l’Allemagne sur les frontières souligne 'l’urgence' d’un plan européen, a de son côté réagi la Commission européenne, des pays comme la Slovaquie ou la Hongrie s’y opposant toujours fermement. »
Pour L’Est Républicain, l’Allemagne a opéré un virage à 180 degrés… « Angela Merkel avait annoncé sans barguigner que son pays allait accueillir 800.000 migrants. La capitale, Berlin, devait accueillir à elle seule deux fois plus de réfugiés que l’ensemble de la France. (…) Et puis soudain, Berlin a envoyé hier des milliers de policiers fédéraux pour fermer sa frontière avec l’Autriche. L’Allemagne suspend ainsi de fait et sans concertation aucune, l’accord de Schengen sur la libre circulation à l’intérieur de l’Europe. »
Analyse divergente pour Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « en suspendant temporairement les accords de Schengen, Berlin ne remet pas en cause l’idée d’une Europe ouverte, elle reprend simplement son souffle. Afin de s’occuper dignement des réfugiés déjà sur son sol et d’œuvrer plus sereinement à la recherche d’une solution durable. Parce que rétablir les frontières intra-européennes 30 ans après les avoir abolies ne serait pas seulement un échec. Ce serait une faute politique et économique majeure qui nous poursuivrait longtemps. »
Toujours est-il que « ce n’est pas seulement l’Allemagne qui n’en peut plus, c’est toute l’Europe qui découvre ses failles et ses malfaçons, affirme pour sa part Le Républicain Lorrain. L’accord de Schengen n’a pas été conçu pour contenir une immigration sauvage. Il est urgent de le réformer avant que dans la débandade générale chaque Etat membre ne reprenne ses billes. C’est pour l’Union européenne un défi vital. »
A gauche toute !
A la Une également, virage à gauche toute pour le parti travailliste en Grande-Bretagne… « La victoire de Jeremy Corbyn était attendue, son raz de marée beaucoup moins, souligne La Croix. Le député de 66 ans a recueilli près de 60% des votes des membres et partisans du Parti travailliste dès le premier tour de scrutin. » Et du coup, relève encore le quotidien catholique, « la victoire de ce candidat, aux idées proches des partis grec Syriza et espagnol Podemos, a des airs de petite révolution au sein d’un Labour britannique qui ne jurait, il n’y a encore pas si longtemps, que par le modèle social-démocrate de Tony Blair. Le parti sort ainsi divisé du scrutin et, selon les analystes, ses chances de gagner aux prochaines élections de 2020 sont fortement compromises. »
En effet, constate aussi Libération, « l’enthousiasme suscité par sa candidature n’est pas sans rappeler la situation de Podemos en Espagne ou celle de Syriza en Grèce. 'Incroyable. C’est le début de quelque chose de très différent pour le Labour', a résumé Jeremy Corbyn. Mais pour plusieurs caciques du parti, c’est une catastrophe en termes de gain électoral possible. Anti-austérité, en faveur d’une hausse des impôts, de la renationalisation des chemins de fer et des sociétés d’énergie, anti-Otan, farouche pacifiste, Jeremy Corbyn incarne une politique qu’avait, depuis longtemps, abandonnée le Labour. » Et, pointe encore Libération, « le fait que Jeremy Corbyn ait séduit presque 250.000 sympathisants du Labour ne signifie pas qu’il sera en position de séduire les électeurs britanniques dans leur ensemble. »
Alors pour l’instant, « les élus travaillistes pèsent leurs options, constate Le Figaro. Ils peuvent difficilement contester la légitimité de Corbyn, fort des 250.000 voix portées sur son nom. Ils connaissent le risque d’une scission, comme celle qui avait conduit à la formation du Parti social-démocrate en 1981, affaiblissant durablement la gauche. La plupart d’entre eux préféreront attendre de connaître la plateforme défendue par le chantre anti-austérité. Pour l’instant, ils rasent les murs. »
En effet, explique au Figaro Steven Fielding, politologue à l’université de Nottingham, « chaque député risque le couperet : Corbyn peut les priver de leur investiture pour les prochaines élections. Cela va déterminer leur attitude à son égard, plier ou entrer en résistance », mais poursuit l’analyste, « un réflexe de survie collectif se produira à l’approche du scrutin de 2020 : s’il n’a aucune chance de les mener au pouvoir, ils se débarrasseront de lui. »
Innovante mais chère…
Enfin, une nouvelle voiture propre : la voiture propulsée à l’hydrogène… Un véhicule conçu par une célèbre marque japonaise et qui sera présenté au public, nous apprend Le Parisien, jeudi prochain au salon de Francfort. Le Parisien qui a pu essayer cette nouvelle berline. La voiture à pile à hydrogène affiche des performances dignes d’une berline essence ou diesel. Deux minutes suffisent pour faire le plein, pour une autonomie de 500 km. Seulement voilà, il y a seulement 5 points de ravitaillement en France. Et puis, autre hic et de taille, le prix de cette voiture, « exorbitant » : 80.000 euros. Le prix de la nouveauté…