Ils sont de plus en plus nombreux, les Français qui « tendent la main » aux migrants, et le journal Le Parisien souligne en manchette leur « élan » de solidarité. Dans ce domaine, selon le quotidien, ces « anonymes » donnent même une « leçon » aux dirigeants européens que Le Parisien qualifie de « cancres » en matière d’aide aux migrants.
Et les initiatives se multiplient. Exemple à 17h, heure locale, quand des « anonymes » se rassembleront aujourd’hui sur la place de la République à Paris, note Le Parisien, à l’appel d’un mouvement de soutien aux réfugiés, intitulé « Pas en notre nom », lancé sur les réseaux sociaux.
Fait générateur de cet élan, la photo de l’enfant syrien de trois ans retrouvé mort sur une plage en Turquie. C’est peu dire que la photo du corps sans vie du petit Aylan a ému le monde entier. Face à la « tragédie humanitaire » comme à « l’impuissance » des Etats, les « anonymes » que Le Parisien fait ce matin sortir de l’ombre multiplient les initiatives pour venir en aide aux migrants.
Mais le quotidien s’interroge. « Nos valeurs humanitaires sont-elles des idées mortes, aussi mortes qu’Aylan, pour que nos consciences ankylosées aient besoin d’une photo pour comprendre que ces cadavres éparpillés sur nos plages, depuis des mois et des années, que ces milliers de corps sans nom que personne ne réclamera jamais sont ceux d’êtres humains ? ». Cette « indignité », le journal la refuse et souligne que « de plus en plus de Français la refusent. Ceux-là n’ont pas attendu une photo pour sauver l’honneur de l’humanité en exprimant ce qu’elle a de plus beau : la solidarité entre les hommes ».
Migrants : Europe contre Europe
Il faut dire que les dirigeants européens, eux, continuent de se déchirer au sujet de l’accueil des migrants. Délais de bouclage obligent, les journaux de presse écrite n’étaient bien sûr pas en mesure de faire état des réunions de Prague et de Luxembourg qui se sont achevées dans la nuit. Mais, pas dupe, Le Figaro en avait anticipé l’issue. Et le quotidien remarque en « Une » que les dirigeants européens ont « recommencé à se déchirer » sur le sort des demandeurs d’asile qui frappent à la porte de l’UE.
La proposition de Paris et de Berlin d’imposer à chacun des Vingt-Huit « un mécanisme permanent et obligatoire » de répartition des réfugiés se heurte à « l’hostilité » des gouvernements tchèque, slovaque, polonais et hongrois. C’est ce qui avait conduit le journal Le Monde à évoquer en « Une » le « front » constitué par la France et l’Allemagne contre ce que le quotidien du soir appelle une « Europe forteresse ».
L’organisation Etat islamique : résilience terroriste
Parmi les migrants, il y a ceux qui fuient la Syrie et l’Irak. Justement, cela fait maintenant un an que la coalition occidentale bombarde l’organisation Etat islamique. En vain. Un an après, la coalition est « en échec », lance en manchette Le Figaro. Les occidentaux entendaient et entendent s’attaquer aux « sources du mal, énonce le journal. Celles-ci se trouvent dans un monde arabe en pleine déliquescence qui, de la Syrie à l’Irak et à la Libye, déverse ses exilés ou migrants de passage vers nos côtes. On sait dans quel chaos l’intervention de 2011 contre Kadhafi a plongé Tripoli. On mesure aujourd’hui combien le défi posé par l’armée du califat de Daech est plus sérieux encore ».
Le Figaro a donc fait les comptes. L’organisation Etat islamique a subi 6 500 bombardements, perdu 10 000 hommes et plusieurs de ses chefs, mais il fait preuve d’une « incroyable résilience ». Les territoires qu’il contrôle sont peu ou prou les mêmes qu’il y a un an et ses effectifs restent constants grâce à l’arrivée de nouveaux volontaires.
Que faire de plus ? Pour Le Figaro, la réponse est évidente. « On ne gagne pas une guerre sans troupes au sol. […] Une guerre se gagne toujours sur le terrain, avec des hommes au sol ». Un an après, donc, le quotidien assigne à la coalition une mission prométhéenne : il y a urgence à couper les têtes de « l’hydre jihadiste », rien que ça. Un travail digne d’Héraclès, ce demi-dieu grec, qui en a accompli douze. Avec succès, lui.
« Sangaris » : nouvelles taches sur les treillis
L’armée, justement, restons-y, mais en République centrafricaine cette fois-ci, avec ces allégations d’abus sexuels sur une jeune fille.« L’armée française encore éclaboussée », lance Le Parisien, en évoquant cette affaire, révélée par le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, porte sur « des allégations d’abus sexuel d’une jeune fille » par un soldat de la force française « Sangaris ».
Faisant état d’informations recueillies auprès de la section de recherche et d’investigation de Bangui, qui mène l’enquête côté centrafricain, Le Figaro, de son côté, pense que le scandale pourrait être « bien plus vaste » que ce qui est officiellement reconnu.
Le journal a consulté un des « rapports d’audition » d’une fille de 13 ans qui déclare avoir été « violée par plusieurs soldats français en décembre 2013, sur le camp de déplacés à côté de l’aéroport de Bangui. La jeune fille, accusée d’être une musulmane par des miliciens chrétiens anti-Balaka, a été emmenée de force à un check point de soldats Français. Selon les propos rapportés par la présumée victime, les militaires lui auraient dit : “Viens, on va te protéger”. Avant de la violer puis de la renvoyer dans le camp », complète Le Figaro.
« Le scandale est bien plus vaste que ce qui transparaît pour l’instant », poursuit une autre source qui suit le dossier au parquet de Bangui. « Aujourd’hui, c’est 14 victimes, mais nous sommes encore sur la piste de plusieurs enfants qui ont disparu dans la nature depuis les événements. »