Algérie: «Le grand agent de la mutation, ce sont les femmes»

Une telle étude n'avait pas été faite depuis les années 1970. En Algérie, dix universitaires ont enquêté pendant deux ans et demi sur les mutations au sein des familles algériennes. On y apprend que la notion de famille a changé et que les femmes ont un rôle de plus en plus important. Fatma Oussedik, sociologue, a dirigé cette étude. Elle répond aux questions de Leïla Beratto.

« Le grand facteur qui a conduit à cette mutation, c’est la scolarité des filles. La notion de la femme au foyer s’est complètement transformée (…). Les femmes sont toute la journée dehors. Il est vrai qu’elles sont formées mais qu’elle ont un accès très faible à l’emploi. (…) Toutefois cette éducation se traduit par la transformation du métier de mère et d’épouse : ce n’est plus être à la maison, faire le pain, le couscous… Aujourd’hui, elles s’occupent de toutes les activités à l’extérieur du foyer : conduire les enfants à l’école, payer les factures, faire le marché, ce qui est une donnée nouvelle puisque le marché était un espace masculin, acheter l’électroménager. Elles sont l’acteur le plus puissant sur le plan de la consommation familiale. »

 

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