Bien avant que Rogers Nelson Prince ne s'entiche de sa nouvelle muse, la jeune Sheila Escovedo partageait la scène avec les grandes figures du jazz ou de la soul-music. En 1977, en compagnie du batteur Billy Cobham, elle développe déjà son sens rythmique et sa tonalité métisse. Elle n'a alors que 20 ans mais suscite l'admiration sincère de ses aînés. Le pianiste George Duke la remarque à son tour et lui propose de participer à ses nouvelles productions. C'est le début d'une course folle vers les sommets de la gloire.
Son dynamisme et son enthousiasme épousent la frénésie de l'époque. Elle croise la route de véritables légendes de la culture noire, Herbie Hancock, les Jackson 5, Quincy Jones, Marvin Gaye, Lionel Richie... Sheila E devient une personnalité incontournable qui attise les convoitises et capte le regard d'un jeune créateur pétri de talent. Il s'appelle Prince et se laisse facilement séduire par la force expressive de la demoiselle. Pendant près d'une décennie, les deux tourtereaux se feront la cour et virevolteront ensemble sur le même tempo.
Depuis la parution de son autobiographie, «The Beat of my own drum», Sheila E se dévoile, se libère et nuance les jugements hâtifs à son égard. Certes, elle est une brillante artiste portée par l'engouement du public mais le feu des projecteurs dissimulait en fait, depuis des années, un mal-être profond qui altérait son équilibre psychologique et sa sérénité. En créant la fondation «Elevate Hope», Sheila Escovedo veut aujourd'hui venir en aide et redonner espoir aux enfants maltraités, abusés, molestés qui, comme elle, ont connu une jeunesse troublée et cherchent une échappatoire à leurs tourments.
Le 8 août 2015, Sheila E achevait une tournée estivale américaine à Atlanta devant 10 000 spectateurs euphoriques ! A 57 ans, celle qu'on appelait «La Muse de Prince» inspire désormais des millions d'admirateurs à travers la planète, fascinés par la maestria, la générosité et la bienveillance d'une artiste au grand cœur...