« Une petite révolution », c'est le titre en Une de Libération ce matin à propos de la visite historique de John Kerry à La Havane ce vendredi. En photo pleine page, on découvre un jeune Cubain assis sur les marches d'entrée d'un immeuble en ruine, au milieu d'une rue en mauvais état, sans doute du Vieux La Havane. Par coquetterie, il a posé un drapeau américain, sous ses fesses, pour ne pas salir son beau pantalon blanc. Il regarde vers le ciel, comme s'il attendait le « messie ». Cette photo en dit long sur l'attente des Cubains. « L’économie cubaine reste archaïque, lit-on dans Libération, peu industrialisée, avec un secteur rural très important. Cuba est l’un des derniers pays où subsistent le carnet de rationnement, la fameuse 'libreta'. Fierté de la révolution, la santé et l’éducation sont mal en point, la population survit grâce au système D ». Alors dans un tel contexte, les capitaux étrangers sont les bienvenus, selon Libération, « même s'il faudra attendre la levée totale de l’embargo, qui peut prendre encore plusieurs années ».
Cuba pas si libre que ça
Durant cette visite, on va éviter les sujets qui fâchent, à en croire Libération. L’opposition a d’ailleurs accusé le coup en apprenant qu’aucun de ses membres ne serait convié au lever de drapeau américain, ce vendredi. Le quotidien a joint par téléphone un des opposants, Antonio Rodiles qui constate, malgré l'ouverture dont se targue le régime, les brimades dont les opposants sont toujours l'objet. Récemment lors d'une marche, «nous avons été pris à partie par une « turba », un groupe de sbires du régime. C’est la méthode habituelle, dit-il, pour nous intimider. Des gens en civil nous insultent, nous menacent, en viennent parfois aux mains ». Pour cet opposant, depuis le rapprochement entre Cuba et les États-Unis, la situation a empiré. Antonio Rodiles regrette dans Libération que les contacts avec l'ambassade des États-Unis se soient raréfiés... Mais comme l'explique Le Figaro, John Kerry vient à Cuba pour « tourner la page ». Il va rouvrir l'ambassade après plus de 50 ans de brouille diplomatique. Pour l’administration Obama, cette visite s’inscrit dans « un processus de normalisation de la relation bilatérale censé changer progressivement la dynamique interne de la société cubaine et faire évoluer le régime », estime Le Figaro.
Fidel au poste !
Cette visite coïncide avec le 89ème anniversaire de Fidel Castro Hier à La Havane. Le Parisien publie une photo de l'ancien Leader maximo, assis dans une voiture à côté d’Evo Morales, le président bolivien, et de Nicolas Maduro, le président vénézuélien tout sourire. L'ancien leader de la révolution apparaît très amaigri, voûté mais bien vivant.
Fidel, toujours plus vieux, mais toujours réactif. Il aurait rappelé dans une lettre selon Le Parisien, les millions de dollars que les États-Unis doivent à Cuba en compensation de l'embargo imposé à l'île communiste en 1962.
Les îles grecques ou glauques ?
A la Une encore, d'autres îles font beaucoup rêver. « Les îles grecques débordées par les migrants », constate Le Parisien qui égraine le chapelet des îles touchées par cette arrivée massive de réfugiés syriens et afghans pour la plupart : Lesbos, Kos, Chios, Samos, Leros, Kalymnos… Ces îles de rêve sont synonymes de plages de sable fin, de criques sauvages pour les vacanciers européens, qui arrivent aussi en nombre cette année. Pourtant ces îles de la mer Egée n’offrent plus seulement des images de cartes postales, constate Le Parisien. Pour mettre un pied en Europe, les migrants eux, n’ont que quelques kilomètres à parcourir depuis les côtes turques en canot pneumatique. En janvier, cette route a été empruntée par 1700 personnes, selon les chiffres du Haut-commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR). En juillet, par 50 000. La plupart, sont de jeunes diplômés, des adolescents en quête d'avenir. Ils rêvent tous de Suède, d'Allemagne ou de Grande-Bretagne, rarement de Grèce.
La déprime des nouveaux îlotiers d’Eurotunnel ?
La Grande-Bretagne, elle, ne fait pas rêver les salariés d'Eurotunnel. Le mur de sécurité pour éviter que les migrants ne s'infiltrent dans le Tunnel pour fuir en Angleterre, mine le moral des employés de la société, selon L'Humanité. Ceux qui assurent les allers et retour entre Calais et l'Angleterre sont victimes de détresse psychologique à en croire le quotidien. Une cellule psychologique a même été mise en place. « Aujourd'hui nous travaillons dans un camp militaire avec des barbelés tout autour, nous sommes formés spécifiquement pour conduire des trains, pas pour tuer des gens », déplore un cheminot qui, la nuit, patrouille pour surveiller le site. Régulièrement, les trains blessent des migrants qui s'approchent trop près. Des accidents difficiles à éviter alors que l'éclairage est faible dans le tunnel. Depuis juillet, de nombreux conducteurs de train parleraient de reconversion selon L'Humanité.
Liberland ou Freeland ?
Les Échos nous parle de futurs îlots de libéralisme. Financés par un milliardaire, des partisans d'un libéralisme intégral proposent d'établir des colonies sur des villes flottantes hors des eaux territoriales. Pas seulement pour fuir l'impôt mais pour sauver le monde, selon Les Echos, à grand renfort de nouvelles technologies. Alors sur une photo, on découvre ces îles artificielles testées grandeur nature avec des tours modernes, des jardins. Dès 2020, une d'entre elles pourrait accueillir 300 habitants sur une plateforme d'environ 3000 mètres carrés en béton renforcé. Ce projet ne procède pas exclusivement de la volonté de faire de l'argent, selon Les Echos : il veut enrichir les pauvres, nourrir ceux qui ont faim, soigner les malades, vivre avec la nature, nettoyer l'atmosphère et les mers. C'est un projet libéral écologique. Les internautes qui s'y intéressent ont déjà inventé un nom : Liberland.