A la Une: le retour de l’«Hermione»

En cette période estivale, période de calme-plat pour l’information, rien de tel qu’un bon bol d’air marin… Faute de mieux ou de pire, l’Hermione est donc à la Une du Figaro ou encore du Parisien. Il faut dire qu’elle est plutôt photogénique cette belle frégate, toutes voiles dehors, réplique du célèbre navire de La Fayette.

« L’Hermione, un retour en fanfare », s’exclame Le Parisien. « Après un périple de quatre mois aux Etats-Unis, la frégate est rentrée hier à Brest. Fêtée par des milliers de fans enthousiastes. »

« L’Hermione, un accueil de star à Brest », renchérit Le Figaro qui rappelle le long périple du navire depuis le printemps dernier. Pas moins de 18 escales dans le Nouveau-Monde, dont celle de New-York, à l’occasion de la fête nationale américaine le 4 juillet, célébrant le 239e anniversaire de l’indépendance, avec une parade navale qui restera dans les mémoires. Quelque 120 gréements français et américains avaient accompagné l’Hermione sur l’Hudson.

Alors la boucle est bouclée, constate La Nouvelle République du Centre Ouest : « la (re) voilà la blanche Hermione… Cette fois, c’est fait, l’Amérique et l’Armorique sont reliées, une aventure de mer s’achève. A quai, les gabiers rudoyés par la tempête du retour et mûris par les dangers ne rêvaient que de réembarquer. La mer, on nous pardonnera ce cliché, est une affaire profondément humaine. Le commandant Cadiou, pacha de ce bâtiment unique le redit autrement évoquant l’engouement suscité sur les côtes d’Amérique, par la visite de cette élégante demoiselle dont les toiles tendues sous le vent renvoyaient à la perruque du marquis de La Fayette. “Les bateaux, vecteurs de paix, relient les peuples”. »

« Tonnerre de Brest, renchérit L’Union, l’Hermione est de retour ! Après son périple transatlantique, la copie soignée du trois-mâts de La Fayette est célébrée parce qu’elle incarne la France glorieuse, celle qui s’engage, promeut les valeurs humanistes et combat pour elles. […] Si ce voyage mémoriel a eu un tel retentissement, c’est encore parce qu’en quête de valeurs et de sens, beaucoup ont retrouvé dans l’épopée menée par La Fayette, l’épaisseur d’une conviction, une ardeur au courage, une capacité à relever un défi, une fierté de porter haut le drapeau de la France. »

En effet, complète Le Journal de la Haute-Marne, ce « succès s’explique par le défi titanesque, réussi. Mais aussi, par le besoin que nous avons, en ces temps troublés, sinon de revenir en enfance, en tout cas de nous laisser porter par la magie d’un tel voyage […]. On oublie un peu, qu’il est encore possible, de nos jours, de vivre ses rêves les plus fous. Et que l’horizon n’est pas toujours sombre. »

Entre deux maux…

« Le Japon parie sur la renaissance du nucléaire », c’est la Une des Echos. « Quatre ans après l’accident nucléaire de Fukushima et quelques jours à peine après la commémoration des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki il y a soixante-dix ans, constate le quotidien économique, le Japon redémarre aujourd’hui son premier réacteur nucléaire. »

Alors, cela peut paraître incroyable, mais finalement, il s’agit là d’une décision réaliste, estiment Les Echos. Et cela pour deux raisons. « La première est l’absence totale de ressources naturelles, qui a contraint le Japon à développer un parc nucléaire. Depuis son arrêt, la facture d’importation en hydrocarbures s’est envolée, au point de devenir insupportable. L’autre raison est que ce recours massif aux énergies fossiles éloigne chaque jour le Japon de tout espoir de tenir ses objectifs en matière d’émission de gaz à effet de serre dans les prochaines années. Impensable à quelques mois du sommet mondial sur le climat qui doit se tenir à Paris. »

« Dans un sondage, pointe L’Est Républicain, le peuple japonais, frappé par la double malédiction de l’atome civil et nucléaire, s’est déclaré hostile à la relance de la centrale nucléaire de Sendai. Cela n’a pas arrêté le gouvernement. » En effet, constate également le quotidien lorrain, « la diète nucléaire, que compense difficilement l’activité de centrales thermiques en surchauffe, ne peut plus durer. Trop chère, sans perspective et… trop polluante. Comme s’il fallait se résoudre à choisir entre deux maux. »

Les leçons de la crise grecque

Libération revient longuement ce matin sur la crise grecque, avec notamment cette question : « Pourquoi Aléxis Tsípras n’a-t-il pas négocié un Grexit temporaire et ordonné, ce que ses interlocuteurs allemands lui avaient proposé. Pourquoi a-t-il choisi l’austérité dans l’Europe plutôt que l’autonomie et la dévaluation au dehors ? » Réponse de Libé : « les crises sont un laboratoire : on y teste les politiques en grandeur nature. Si Tsípras a choisi l’euro, c’est évidemment parce qu’il pensait que c’était l’intérêt de son peuple, en dépit de la potion amère qu’on lui présentait. Pourquoi ? Parce que la sortie de l’euro obligeait la Grèce à négocier ses emprunts non plus avec l’Europe mais avec les marchés, autrement plus rigides que les gouvernements. Parce que le retour à la drachme aurait causé une aggravation soudaine de la crise financière […]. Parce que la dévaluation aurait provoqué, par renchérissement des produits importés, une baisse du pouvoir d’achat probablement plus brutale que celle qui découle des mesures imposées par l’Europe. Enfin, relève encore Libération, parce que Tsípras, tout radical qu’il puisse être, considère que ce serait prendre une responsabilité historique trop grave que de répudier une Union voulue par son peuple et par plusieurs générations de responsables, qui garantit la paix sur le continent et oblige les nations contractantes à la solidarité, en l’occurrence, les 80 milliards d’euros supplémentaires concédés à la Grèce par ses partenaires. »

Et la leçon vaut pour la gauche radicale en France, estime encore Libération : « elle doit réfléchir à un point fondamental : l’expérience grecque démontre qu’un pays trop endetté perd sa souveraineté. Elle a beau pousser des cris d’orfraie, excommunier ses adversaires, user d’une éloquence vengeresse, à la fin des fins, ce sont ses créanciers qui décident de son sort. La leçon vaut pour la France. Toute politique qui tend à accroître la dette publique menace la souveraineté française. Ainsi, à la gauche de la gauche, ceux qui réclament de manière obsessionnelle un accroissement des dépenses publiques tendent à accroître la dépendance du pays. »

Partager :