A la Une: la Chine en perte de vitesse

 

« La panne économique de la Chine inquiète le monde », c’est le grand titre du Figaro. Et en effet, le constat est alarmant : « spectaculaire dévissage de la Bourse de Shanghai depuis fin juin, croissance économique attendue sous les 7% cette année – la plus faible performance depuis un quart de siècle –, industrie et exportations à la peine, titre d’“atelier du monde” contesté… les difficultés de la Chine se multiplient. Sur place, les constructeurs automobiles occidentaux sont touchés de plein fouet. Les États-Unis redoutent que les dirigeants chinois perdent, dans ces conditions, leur “appétit de réformes”. »

Et « dans ces conditions, s’alarme Le Figaro, le pilotage de la crise par Pékin aura des répercussions à l’échelle du monde. À mesure que l’économie chinoise ralentit, la pression exercée sur la demande des matières premières devrait se réduire, les importations chinoises baisser de rythme, le volume et la nature des investissements en être affectés, de même que les circuits internationaux de production. En cas d’atterrissage en douceur, les pays industrialisés comme les émergents pourraient tirer leur épingle du jeu. Mais, avertit Le Figaro, un coup de frein brutal risquerait de déclencher une nouvelle récession mondiale, écrasant les partenaires les plus fragiles du mastodonte chinois. Et secouant un régime qui a fait de la stabilité son credo. »

Gabegie !

La crise économique est bien présente également en Russie… Une crise « amplifiée par les sanctions européennes et par l’embargo décrété par Moscou il y a un an. » C’est le dossier d’ouverture de La Croix qui estime que « les Russes paient cher les sanctions économiques. »

En effet, précise le journal, « il y a un an, le 6 août, le Kremlin décrétait un embargo sur les produits occidentaux en riposte aux sanctions économiques imposées à son pays pour son rôle présumé dans la crise ukrainienne, après la catastrophe du vol MH17. Jusqu’ici, les marchandises saisies pour être entrées illégalement sur le territoire étaient simplement renvoyées dans leur pays d’origine. Comme pour marquer ce premier anniversaire, les autorités russes ont inauguré en fin de semaine dernière une nouvelle manière de faire, en procédant à la destruction de plusieurs centaines de tonnes de produits alimentaires. » Des destructions qui « passent pourtant mal à l’intérieur du pays, relève La Croix. Des voix de la société civile et des personnalités de tous horizons politiques ont dénoncé cette gabegie, demandant notamment que ces marchandises soient plutôt mises à la disposition des plus démunis. Signe que la nourriture devient un sujet sensible dans un pays loin d’être autosuffisant sur le plan alimentaire et où les prix ont flambé sous l’effet de l’embargo alors que la chute du cours du pétrole, principale exportation russe, a des effets récessifs d’ampleur. La production intérieure est en recul. Des millions de personnes glissent sous le seuil de pauvreté et sont obligées de se serrer la ceinture, y compris au sens propre de l’alimentaire. La situation est d’autant plus absurde, pointe encore le quotidien catholique qu’en Europe des agriculteurs et des éleveurs ne savent plus comment écouler leur production. »

Alors, « La solution ? Elle appartient d’abord à Vladimir Poutine, estime La Croix, qui peut mettre fin à l’embargo qui sanctionne d’abord son propre peuple. »

Pschitt…

Dans les journaux également, encore beaucoup de commentaires sur l’affaire Tarnac… Du nom de ce hameau en Corrèze où avaient été arrêtés en novembre 2008 plusieurs membres d’un groupuscule d’extrême-gauche, accusés de terrorisme. Finalement, sept ans après, la justice a décidé, samedi 8 août, de renoncer à la qualification d’entreprise terroriste… « L’arnaque Tarnac », titre Libération. Libération qui rappelle que dès le départ de l’affaire, « tout en fustigeant les méthodes de “l’ultragauche”, il avait mis en doute “le danger d’un renouveau terroriste” politique en France. “On connaît la méthode” : se saisir d’un fait divers pour en user. Attiser les peurs et les paranoïas en construisant sur des bases incertaines tout un spectre de menaces qui pèseraient sur la France, écrivait alors le journal. Avec le recul, constate Libération, c’est exactement ce que Nicolas Sarkozy et Michèle Alliot-Marie, à l’époque chef de l’Etat et ministre de l’Intérieur, avaient entrepris de faire, jouant de la peur pour mieux verrouiller leur arsenal judiciaire et répressif. »

« Cette décision en forme de désaveu joue comme un rappel et une mise en garde, pointe pour sa part L’Est Républicain. Car, depuis le début, le ministère public est ici suspecté d’avoir été instrumentalisé et d’avoir “gonflé” un dossier qui semble maintenant faire pschitt. À l’époque, président du Conseil général de Corrèze où se trouve Tarnac, François Hollande avait dénoncé avec constance un “ratage policier”, une “palinodie judiciaire” et une “affaire politique”. Désormais à la tête de l’État, il doit à son tour prendre la mesure d’un dossier où l’impératif de sécurité ne s’affranchit jamais vraiment d’autres préoccupations. »

Et puis attention, prévient La Charente Libre, « au moment où la lutte antiterroriste voit ses prérogatives et ses outils renforcés par la nouvelle loi sur le renseignement, ces secrets de cabinets noirs et ce dérapage policier ne peuvent qu’inquiéter tous ceux qui craignent les dérives d’une politique de sécurité qui obéirait aux lois du spectacle. Plus que jamais, l’antiterrorisme est une arme à ne pas mettre dans toutes les mains. »

Chantage permanent…

Dans la presse encore, la démission fracassante de Marcelo Bielsa, l’entraineur argentin de l’Olympique de Marseille… « L’histoire d’une trahison », titre L’Equipe. Pourquoi Bielsa a-t-il claqué la porte après le premier match de la saison ? « Lors des négociations, débutées en mai, rapporte le quotidien sportif, Bielsa avait obtenu tout ce qu’il désirait sur le plan financier, même si l’objectif sportif, le podium, n’avait pas été atteint. Concrètement, son nouveau contrat prévoyait une augmentation de salaire de 25 % pour lui, il touchait environ 300 000 euros brut mensuels la saison dernière, mais aussi sur l’enveloppe consacrée à son staff. Sur le plan sportif, les dirigeants de l’OM avaient pris bien soin de valider avec lui toutes les arrivées et tous les départs. Bielsa a reconnu lui-même que le désaccord n’était pas d’ordre financier ou sportif. Il est donc lié à quelques détails à la marge », pointe L’Equipe. L’entraineur argentin avait des desiderata un peu baroques, explique le journal, et surtout cet été, il avait exigé, sans succès, que lui soient reversés les salaires de deux membres de son staff qui avaient quitté le club…

Bref, Marcelo Bielsa serait parti pour des histoires de gros sous…

Libération cite les propos d’un membre du staff olympien. « On était dans le chantage permanent, affirme ce responsable de l’OM. Ça n’aurait pas pu durer éternellement. Bielsa menaçait de partir dès que quelque chose ne lui plaisait pas. Pour un oui, pour un non. On vivait dans la peur de le froisser. »

« El Loco », le fou, comme il est surnommé, a donc claqué la porte du club. Les Marseillais sont sous le choc, mais peut-être aussi un peu soulagés…

 

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